Bulletin 1 de 2002


Editorial

LE CALME AVANT...

Contrairement aux événements hautement spectaculaires et souvent tragiques vus journellement à la télé, rien de tel à l'AALMA. Aucun cataclysme au Schoenenbourg, aucun drame à la casemate Esch. Au contraire ! La saison touristique s'est bien terminée, les travaux avancent à un rythme satisfaisant, l'association se porte bien et le changement de propriétaire de notre ouvrage n'a en rien influencé notre fonctionnement.

De tels non-événements ne sont même pas propices à la rédaction d'un éditorial, et c'est bien la première fois, depuis 1983, que votre secrétaire général peine à trouver les mots qui pourraient capter votre attention. Et pourtant, si c'était le calme avant ...?

Avant quoi ? S'agirait-il de la tempête ?

Certes, on ne peut parler de tempête, mais plutôt de turbulences. Déjà, quelques signes nous incitent à penser que la mer ne sera pas longtemps d'huile et qui font dire à notre capitaine que ce n'est pas le moment de réduire la vitesse de croisière, mais au contraire d'activer la machine.

Car les premiers bulletins météo venus de l'ouest, et plus spécialement de Bitche, où les travaux de valorisation du Simserhof ont débuté, commencent à inquiéter l'ensemble des gestionnaires de sites de la Ligne Maginot d'Alsace et de Lorraine.

Car le déluge d'images qui va s'abattre dès juillet sur les visiteurs du Simserhof (citation tirée de la presse régionale et nationale) ne sera pas sans causer des remous qui mettront certainement à mal la fréquentation de nos ouvrages.

D'autant plus que, d'ici là, nous naviguerons au milieu d'écueils dont nous ne soupçonnions même pas l'importance, et qu'il il nous faudra apprendre à franchir.

Cet espace d'incertitudes a pour nom "Plan de valorisation de la Ligne Maginot du Bas-Rhin". Le développement technique de ce plan, entamé en 1998, est désormais achevé. Nous y avons évolué à l'aise, car maîtrisant le sujet mieux que quiconque.

Mais à présent, nous abordons une zone où nous n'avons jamais navigué, et qui s'appelle "Montage financier pour demande de subventionnements publics". Là où les choses se compliquent, c'est que nous ne sommes plus les seuls à chercher à arriver à bon port. Ainsi, nous avancerons dans le sillage des communes, qui elles-mêmes seront dépendantes du degré d'engagement de la communauté des communes dont elles font partie.

Communes et communauté des communes vont s'arrimer aux gros vaisseaux que sont le Département du Bas-Rhin et la Région Alsace. A l'heure actuelle, nous ne savons pas encore combien ils ont embarqué de carburant pour nous emmener à destination, ni à quel régime vont tourner leurs moteurs.

Les écueils seront nombreux, ils s'appellent : devis, appels d'offres, réglementation concernant les..., lignes budgétaires, budgets prévisionnels, étalement des investissements, maîtrise d'oeuvre et d'ouvrage, surveillance et conformité des travaux, etc,.

Il nous faudra encore beaucoup apprendre, mais n'avons-nous pas déjà beaucoup appris ? Et puis, d'ici quelques années, nous sortirons à nouveau de ces turbulences. Le capitaine et l'équipage auront acquis l'expérience des vieux loups de mer. Pour l'instant, ils naviguent avec une vigilance accrue car les premiers récifs sont annoncés.

Bonne et heureuse année à tous

Jean-Louis Burtscher


INFOS AALMA

- Lundi 12 octobre 2001

Réunion, à la Maison Ungerer, à Hunspach, des principaux gestionnaires d'ouvrages de la Ligne Maginot du Bas-Rhin. Thèmes abordés : analyse de l'impact du stand de la Ligne Maginot, au sein du salon de l'agriculture, à Paris, et opportunité de la reconduction de cette opération.

A cette occasion, les différents dirigeants de sites ont souhaité la relance du plan de valorisation et de financement de la Ligne Maginot. Un courrier sera adressé aux différents élus.

- Dimanche 7 octobre

Notre association a participé au Forum européen de la fortification, à Belfort. C'était au fort du Vézelois que l'association "la Caponnière" avait organisé cette manifestation, qu'elle voulait d'envergure.

Le samedi fut consacré à l'accueil des participants, à l'inauguration du forum, à la visite de plusieurs des nombreux sites fortifiés que comporte la place de Belfort, à la tenue de conférences.

Le dimanche fut spécialement dévolu au salon de la fortification, où nombre d'associations françaises et étrangères présentaient leurs sites ou leurs produits (par exemple les libraires spécialisés) au moyen de stands qui étaient répartis dans les chambrées de la poterne et du casernement.

Si le samedi connut un certain retentissement, notamment lors de l'inauguration, le dimanche fut un fiasco car le public régional et local n'était pas au rendez-vous. Pour notre part, seuls une trentaine de dépliants ont trouvé preneur parmi les curieux. Heureusement que les représentants d'associations se rendaient viste entre eux, cela donnait l'illusion du mouvement. Un point positif, tout de même, fut les moments de convivialité entre associations poursuivant le même but.

Médiocre consolation.

- Mercredi 24 octobre

Prises de vues, au Schoenenbourg, par une équipe de télévision de "Régions -TPS", pour un reportage devant paraître ultérieurement sur cette chaîne.

- Dimanche 11 novembre

A l'occasion de l'achat du fort de Schoenenbourg par les communes, notre conseil d'administration avait décidé d'organiser une journée "portes ouvertes" avec entrée gratuite à l'attention des habitants des villages de Hunspach, d'Ingolsheim et de Schoenenbourg. Ceux-ci avaient été informés par voie d'affichettes et de tracts distribués dans chaque boîte aux Bulletins.

125 personnes ont répondu à notre invitation et ont parcouru les galeries de notre ouvrage. Une moitié d'entre-elles avait déjà visité l'endroit, souvent aux temps héroïques des "bottes et lampes de poches". Les autres découvraient avec étonnement ce patrimoine qu'ils ignoraient totalement bien que situé à peine à quelques centaines de mètres de chez eux. Tous nous félicitèrent pour l'ampleur de notre travail de sauvegarde.

- Samedi 17 et dimanche 18 novembre

Les reconstituants de la 70e ID américaine avaient choisi, pour la clôture de leur période d'activité, de bivouaquer à l'entrée du Schoenenbourg. Un repas tiré de la roulante allait réunir, une fois de plus, les bénévoles de l'AALMA et de la 70e. Ce moment de convivialité se déroula par un froid de canard. On en profita pour faire visiter l'ouvrage aux "américains" et à une quarantaine de gens de passage, qui étaient ravis de cette animation peu coutumière.

- Samedi 17 novembre

Une délégation de l'AALMA participe à une réunion de travail de la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification. C'est à Barst que se retrouvèrent les dirigeants de sites Maginot, Séré de Rivières et Festen ex-allemandes.

Ce fut l'occasion de faire le point sur le fonctionnement de chaque entité. Le tour de table révéla le constat unanime de l'échec du salon de la fortification, on en profita pour prodiguer maintes recommandations en vue du prochain salon, qui se tiendra en octobre prochain, au fort de Bourlemont.

- Lundi 26 novembre

Dans la cadre du plan de développement de la Ligne Maginot du Bas-Rhin, les principaux gestionnaires et propriétaires d'ouvrages ouverts au public ont été appelés à se réunir à Hunspach pour préparer les montages nécessaires au plan de financement public de ces sites.

Sous la houlette du sous-préfet de Wissembourg, des élus du Département et de la Région entreprirent d'expliquer la démarche à entreprendre pour l'obtention de subventions. Chaque site, au vu de sa propre spécificité et de ses propres besoins, devra établir un dossier chiffré où devront apparaître les montants des subventions communales, départementales et régionales.

Cette démarche a été validée par des spécialistes financiers du Département et de la Région, également présents à cette occasion. Y assistaient aussi des représentants de l'Agence de développement touristique du Bas-Rhin, car c'est cet organisme qui a initié ce plan de valorisation, dès 1997. Quant à la Direction régionale des affaires culturelles d'Alsace, elle était représentée par l'architecte en chef des Monuments historiques.

Cette réunion, qui a succédé à de nombreuses autres réunions d'ordre plus technique, a permis d'aborder enfin le chapitre tant attendu des financements publics. Les futurs bénéficiaires en sortirent quelque peu interloqués par la complexité de la procédure, non sans avoir fait remarquer que le financement du projet Simserhof , qui avait été initié peu après celui les concernant, était déjà entièrement bouclé et engagé alors que le leur n'était encore qu'au stade du montage de dossiers.

- Relevé sur notre site Internet le 20 décembre :

"Toutes mes félicitations à ceux qui travaillent pour maintenir ce gros ouvrage en état. Je viens de faire une visite virtuelle grâce à Internet. J'ai visité beaucoup de forts de la Ligne Maginot, je ne m'en suis jamais lassé. A l'occasion d'un passage dans votre région, je pense que je m'arrêterai pour une vraie visite et aussi pour accomplir un devoir de mémoire.

Encore toutes mes félicitations à ceux qui ne veulent pas que l'histoire de notre pays disparaisse"

Jean-Pierre PETIT

Ce genre de message apparaissant dans notre boîte à courrier électronique n'est pas une exception, nous en recevons au moins un toutes les semaines, parmi de nombreux autres.

La notoriété de notre site Internet nous vaut même quelques petits soucis, car les demandes en tous genres affluent. On y distingue naturellement celles concernant les ouvertures du fort, les réservations et les confirmations, des demandes liées à l'histoire de la Ligne Maginot (et pourtant, Dieu sait si notre site en recèle des pages), des demandes très spécialisées, par exemple pour des travaux de recherche universitaire, des demandes concernant le tourisme en général, etc.

Bref, c'est la rançon du succès de notre site que nous devons entièrement à notre chef des travaux, Jean-Marc Birsinger. Toutefois, ce dernier ne manque jamais de rappeler que si c'est bien lui qui a "construit " le site, son contenu est le fruit d'un véritable travail d'équipe et de multiples autres compétences.

Le recensement de nos contacts Internet (directs et par moteurs de recherche) fait état de près de 50 000 connexions au cours de l'année 2001. Qui dit mieux ?

- Mercredi 2 janvier 2002

La permanence de notre siège administratif est désormais assurée par madame Martine Reiter. Le poste était vacant depuis le départ de notre agent de développement, Mathieu Weimer, qui était salarié dans le cadre des "emplois-jeunes". Martine n'est pas à proprement parler une nouvelle recrue, puisqu'elle fait partie de l'équipe des employés saisonniers depuis quelques années. Elle connaît donc parfaitement le fonctionnement de notre structure et tous les membres actifs la connaissent et l'apprécient.

Comme ses prédécesseurs, Martine assurera la gestion des groupes annoncés, l'accueil téléphonique, le courrier électronique, les contacts nécessaires à la promotion de nos ouvrages, les opérations de publipostage, etc. Pour toutes ces matières, n'hésitez pas à la contacter au :

03 88 80 96 19 - ligne directe

03 88 80 59 39 - office de tourisme de Hunspach

où est installée notre permanence, ou encore sur www.lignemaginot.com

 

FORT DE SCHOENENBOURG

LE POINT SUR LES TRAVAUX

C'est le 6 octobre que prit fin l'aménagement de la deuxième salle d'exposition consacrée aux matériels électromécaniques de la Ligne Maginot. Le lendemain elle était ouverte au public.

Cette ancienne soute à munitions du bloc 4 révèle à présent à la vue des visiteurs : un groupe électrogène Sulzer à 6 cylindres (moteur, génératrice et deux bouteilles d'air comprimé), provenant de l'ouvrage du Hochwald, un groupe convertisseur 440/600 volts entouré de son tableau de distribution pour courant alternatif et d'un autre pour courant continu, provenant eux aussi de cet ouvrage, un transformateur 20000/440 volts, un transformateur 440/110 volts, etc, bref un beau panel dematériels. Il y manque encore quelques légendes et trois panneaux photos, mais l'ensemble est d'ores et déjà très parlant.

Ainsi, à la mi-octobre, l'équipe de peintres transféra son matériel à l'usine électrique, où il avait été décidé de remettre à neuf la salle de neutralisation, appellée plus simplement "salle des filtres". Là, les multiples tuyaux et canalisations d'air, tout comme les 28 volumineux filtres avaient accumulé 66 années de poussière et avaient pris, de ce fait, une couleur "passe muraille" peu propice à la mise en valeur de cet ensemble.

Rappelons au passage que le fort de Schoenenbourg est l'un des seuls gros ouvrages où une salle des filtres complète est encore visible par le public. C'était un motif de plus pour en entreprendre la rénovation.

Le premier objectif sera le dépoussiérage et le nettoyage. Au moins 100 litres de particules furent évacués, des semaines durant. Puis vint le stade de la mise en peinture : rustolage des tuyauteries et des filtres, mise en peinture des murs et des voûtes, mise en peinture des éléments métalliques. A l'heure actuelle, le chantier de l'aile gauche de la salle de neutralisation est bien avancé. La maçonnerie est peinte et toutes les parties métalliques ont reçu leur couche d'apprêt.

Bien qu'encore incomplète, la rénovation de cette partie présage déjà du futur aspect de l'ensemble, quand tout sera terminé au printemps. L'objectif du moment étant d'achever la rénovation de l'aile gauche, pour permettre le passage du public dès les ouvertures d'avril.

Pendant ce temps, nos électriciens entreprirent de mettre en place les éléments nécessaires à l'extension de la sonorisation. A l'image du casernement arrière, où la sonorisation donnne d'excellents résultats, nos techniciens décidèrent de poursuivre ce programme et d'équiper les avants. Différents supports audio ont été installés, il ne reste plus qu'à les doter avec les enregistrements qui sont au stade du montage.

Nous en parlerons plus longuement dans notre prochain bulletin, quand l'installation sera mise en fonction.

- Au bloc 5, la poursuite des travaux de remise en état des mécanismes suit son cours. Les paliers de batterie/éclipse de la tourelle du bloc 3 ont été graissés, une fois de plus.

- A l'extérieur, la fausse tourelle mitrailleuse du terre-plein de l'entrée des munitions a été mise en valeur par l'adjonction d'un support bétonné pris dans un talus de terre. L'ensemble, qui est désormais au niveau du réseau de rails antichars, est devenu tellement authentique que nous devrons maintenant mentionner qu'il s'agit bien là d'une "fausse tourelle".

 

NOUVELLES DIVERSES

- Le 22 novembre 2001, nous apprenions le décès de madame Barbara Derrendinger, veuve du canonnier Michel Derrendinger. Celui-ci perdit la vie le 5 juin 1940, à l'âge de 31 ans, lors de l'explosion d'une des deux pièces de 120 mm de Bange qui étaient en position sur les dessus du Schoenenbourg, entre les blocs 5 et 6.

Madame Derrendinger, qui habitait Hunspach, était venue nous rendre visite à plusieurs reprises pour nous parler de cette époque déjà lointaine.

 

Fort de Schoenenbourg

OUVERTURES PROGRAMMEES EN 2002

DEVANT ETRE ASSUREES PAR

LES BENEVOLES

MARS

Dimanche 3 mars (ne figure plus sur le calendrier officiel)

Dimanche 31 mars (dimanche de Pâques)

AVRIL

Lundi 1er avril (lundi de Pâques)

Dimanche 14 avril

Dimanche 28 avril

MAI

Mercredi 1er mai

Dimanche 19 mai (Pentecôte)

Lundi 20 mai (lundi de Pentecôte)

JUIN

Dimanche 2 juin

Dimanche 16 juin

Dimanche 30 juin

JUILLET

Dimanche 14 juillet

Dimanche 28 juillet

AOUT

Dimanche 11 août

Dimanche 25 août

SEPTEMBRE

Dimanche 15 septembre

Dimanche 29 septembre

OCTOBRE

Dimanche 13 octobre

Dimanche 27 octobre

NOVEMBRE

Lundi 11 novembre (ne figure plus sur la calendrier officiel).

 

BILAN PROVISOIRE DES VISITES 2001

Casemate Esch : 2419 entrées (+ 22%)

Fort de Schoenenbourg : 34480 entrées (+9,5%)

 

LIRE

- La Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives vient d'éditer un fascicule de 12 pages,

tout en couleurs, consacré à la Ligne Maginot et à ses principaux lieux de mémoire (momuments, stèles, cimetières), où le Schoenenbourg figure en bonne place. Cette publication porte le n°4, dans la collection "Mémoire de pierre".

On peut obtenir ce livret auprès du Ministère de la défense, secrétariat général pour l'administration, direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, 14 rue Saint Dominique, 00450 ARMEES.

- Le hors série n°4 de "HISTOIRE DE GUERRE" aborde le sujet des places fortes de notre histoire.

Plusieurs auteurs connus traitent de manière succinte différents thèmes, allant du château fort au Mur de l'Atlantique, en passant naturellement par la Ligne Maginot. On y retrouve la magnifique infographie de Frédéric Lisch.

Sur 80 pages, et au prix de 8,99 euros, cette publication qui s'adresse putôt au grand public, est en vente dans les points-presse.

- Le tant attendu tome 2 de "HOMMES ET OUVRAGES DE LA LIGNE MAGINOT" vient de paraître. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel ont à nouveau mis en commun leurs connaissances pour nous faire une description des formes techniques de la Ligne Maginot et nous parler des armes savantes que sont l'artillerie et le génie.

Pour ceux qui feraient la fine bouche quant à la partie technique, qui n'est pas à proprement parler une nouveauté, je ne puis que leur conseiller de la lire car le sujet est abordé avec une analyse et une pédagogie peu ordinaires.

Cette publication de 222 pages est éditée par "Histoire et collections - Paris". Tirée à 8000 exemplaires, elle est en vente dans toutes les bonnes librairies et dans nombre de grands magasins et hypermarchés, au prix de 39,95 euros.

Pour nos membres qui auraient des difficultés à se le procurer notre trésorier Richard JEHL

56 faubourg de Niederbronn,

67110 REICHSHOFFEN, tél 03 88 09 19 43 pourra leur faire parvenir au même prix, frais de port compris.

- LA LIGNE MAGINOT - 60 ANS APRES

tel est le titre de la vidéo réalisée par Georges Huygen et Francis Jamoulle.

Les fortifications de la Ligne Maginot des Alpes sont traitées en trois cassettes :

N°1 - Les Alpes maritimes

N°2 - Le Dauphiné

N°3 - La Savoie

Toutes les trois sont commentées et durent environ une heure. Le prix de chacune d'elles est de 24 euros, frais de port compris.

Les deux auteurs ont en outre réalisé une cassette de 1h30 sur le secteur fortifié de la Crusnes, vendue cette fois-ci au prix de 30 euros, port compris. Celle sur le secteur fortifié de Thionville est en cours de réalisation.

Contatc : M. Georges HUYGEN

7 Houbenstraat

B - 3700 TONGEREN

Mail : george.huygen@pandora.be

 

COTISATION 2002

Comme tous les ans, nous vous invitons à renouveler votre engagement envers notre association, sous forme de paiement de la cotisation.

Celle-ci se monte à 16 euros.

En sont redevables tous les membres, à l'exception des membres honoraires.

Il faudra adresser vos envois à :

M. Armand JACQUES, 265 rue principale,

67160 SCHLEITHAL

Prenez soin de libeller votre chèque au nom de l'association. Les virements postaux seront effectués sur le compte 1775 89 S. Merci d'y penser.

 

NOTRE DOSSIER

Il y a quelques années, nous avons relaté les combats dont la casemate Esch, à Hatten, a été l'objet. Pour nos lecteurs lointains, rappelons que la casemate Esch est aujourd'hui un musée créé et géré par notre association. Elle est située à une dizaine de kilomètres du fort de Schoenenbourg. C'est une petite équipe de trois bénévoles qui en assure la conservation et l'entretien. La casemate Esch est ouverte au public tous les dimanches, de mai à septembre inclus.

Si nous en parlons peu dans notre bulletin, c'est que le site ne connaît plus guère de gros changements, comme le dirait Joseph, son conservateur, avec les quelques centimètres carrés qui nous restent dans les vitrines ! L'agencement du site est donc achevé depuis plusieurs années et on n' y pratique plus que les habituels travaux d'entretien et d'amélioration.

Le récit qui va suivre relate l'attaque des deux ouvrages voisins de la casemate Esch, c'est-à-dire les casemates Hatten nord et sud. Celles-ci verrouillent l'entrée du village de Hatten et sont, à la fin de l'année 1944, occupées par les soldats américains venus libérer le nord de l'Alsace. Les Allemands, qui ont lancé une vaste contre-offensive, doivent investir les localités de Hatten et de Rittershoffen. Il en résultera une des plus meutrières batailles qu'ait connue cette région (3000 militaires morts au combat, plus 110 victimes civiles dans les deux villages).

Mais pour commencer, les Allemands doivent neutraliser les ouvrages de la Ligne Maginot qui, à cette époque sont encore entourés de leur réseau de barbelés (les rails antichars ayant été ferraillés).

 

FRANCHIR LA LIGNE MAGINOT A HATTEN

Le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119 attaque la Ligne Maginot .

Janvier 1945 - PC du bataillon allemand.

Le lieutenant-colonel Pröll, qui commande le groupement d'accompagnement des blindés, réunit ses subordonnés pour leur transmettre les ultimes directives concernant le franchissement de la Ligne Maginot à Hatten.

Pour l'essentiel, cet ordre d’attaque est le suivant :

1) L’ennemi (les troupes américaines) a pris possession des ouvrages de la Ligne Maginot dans laquelle il organise sa défense. Ces fortifications sont nombreuses et bien échelonnées.

2) Du côté allemand, dans le cadre du 39e Panzer Korps (corps blindé), la 25e Panzer Grenadier Division (division d'infanterie d'accompagnement des blindés) attaquera l’ennemi en traversant la Ligne Maginot près de Hatten et de Rittershoffen, et poursuivra sa progression en direction de Hohwiller.

Les moyens mis en oeuvre seront :

Le groupement non blindé, sous les ordes de l'Oberstleutnant (lieutenant-colonel) Pröll, chef du 35e Panzer Grenadier Regiment, comprenant :

- le Panzer Grenadier Regiment 35

- le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119.

- le Pionier Bataillon 25 (génie), amputé de sa 3e compagnie.

Le groupement blindé, sous le commandement de l'Oberstleutnant Huss, le patron du Panzer Grenadier Regiment 119, avec :

- les chars de la Panzer Abteilung 5, renforcés par les chars lance-flammes de la 1ère Flammpanzer-Kompanie,

- les blindés chasseurs de chars de la Panzerjäger-Abteilung 25,

- le 1er bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119,

- la 3e compagnie du bataillon de pionniers 25.

Le groupement Pröll attaquera en premier la Ligne Maginot près de Hatten, percera ses défenses et investira le village. Ensuite, le groupement Huss, avec ses chars, attaquera en profondeur et avancera jusqu’à Rittershoffen et même Hohwiller.

3) Détail des opérations

Dans une zone située à droite de la route Niederrœdern-Hatten, le groupement Pröll, du Panzer Grenadier Regiment 35, attaquera les fortifications de la Ligne Maginot, les traversera et avancera jusqu’au bord du village de Hatten qu'il investira par le nord. A sa droite, le régiment sera au contact avec la 21e Panzer Division, sur sa gauche, avec le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119.

Depuis la zone boisée, au sud du village de Niederroedern, le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, renforcé par d'autres éléments, prendra d'assaut les ouvrages de la Ligne Maginot situés à l'est de Hatten. Il en percera les défenses, puis abordera le village par le sud, pour ensuite remonter vers le nord et faire la jonction avec le Panzer Grenadier Regiment 35.

Sur sa droite, le bataillon prendra contact avec le Panzer Grenadier Regiment 35. Pour protéger son flanc gauche, il disposera de l'appui des éléments de reconnaissance de la Panzer Aufklärungsabteilung 25. La coordination de l’attaque sera assurée par le commandement du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119.

Réfléchir avant d'agir

Au poste de commandement, le capitaine von Rosenberger, qui avait une longue expérience du commandement de première ligne, fit observer que l’équipement des troupes n’était pas adéquat pour une attaque de cette envergure. Les armes antichars et antibéton étaient insuffisantes, ainsi que l’artillerie lourde. D'ailleurs, personne n'avait évoqué un possible soutien de la part de l'aviation. Les photos aériennes du secteur et les renseignements sur les ouvrages fortifiés à combattre étaient inexistants.

En 1940, dit-il, alors que l'armée allemande était forte, la Ligne Maginot a été contournée et l'affrontement principal avait eut lieu à Sedan. Maintenant que nos troupes sont affaiblies et que l’ennemi a acquis une nette supériorité, surtout matérielle, nous devrons conquérir la Ligne Maginot quasiment "à mains nues". Une telle attaque, se déroulant comme prévu de jour, pourrait certes se faire avec succès, mais occasionnerait certainement de grosses pertes en hommes et en matériels.

Pour la réalisation de cette attaque, le capitaine von Rosenberger demanda en priorité des prises de vues aériennes du secteur ainsi que des informations plus concrètes sur les ouvrages fortifiés ; dans un deuxième temps, l'appui de chars et d'armes capables de percer les fortifications.

Le lieutenant-colonel Pröll admit que le capitaine von Rosenberger avait raison d'exprimer son opinion et que celle-ci était fondée. Cette analyse était d'ailleurs partagée par les autres officiers qui participaient à la réunion. Pröll dit aussi que cette attaque avait été ordonnée par le Führer en personne, et que l'état actuel des opérations militaires ne permettait d'espérer la mise en oeuvre d'autres troupes, ni d'autres moyens, surtout pas de l'aviation. Il promit de s’occuper personnellement de la demande en photos aériennes, ainsi que de la dotation en lance-flammes, mines, et dynamite nécessaires aux pionniers qui attaqueront en premier les ouvrages fortifiés.

Pour la réalisation de cette opération, le groupe de canons automoteurs du capitaine Spiel, composé de 15 pièces d’artillerie, sera placé sous les ordres du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119. Dans l'attaque de la Ligne Maginot, le groupement de von Rosenberger sera le point fort du dispositif. Pour cela, il aura l'appoint des canons automoteurs, du groupe de reconnaissance 25 et d'une compagnie du génie ; toutes ces unités seront sous son commandement.

Le commandant du régiment interrogea alors le capitaine von Rosenberger.

"Comment voulez-vous conduire cette attaque ?"

Celui-ci répondit :

"Dans ce rapport de forces, où l'adversaire est en position de supériorité et en plus retranché dans des ouvrages fortifiés, face à nos jeunes soldats - qui ont à peine achevé leur formation en novembre 1944 et qui connaîtront là leur première épreuve du feu - seule une attaque surprise de nuit aurait une chance de réussir, car elle permettrait de limiter nos pertes en vies humaines."

Le lieutenant-colonel Pröll approuva le principe d'une attaque nocturne et s’engagea à soutenir ce choix auprès de sa hiérarchie.

Le capitaine von Rosenberger établit alors son P.C. à Niederrœdern, où le 2e bataillon avait été affecté sur le secteur. Le 8 janvier 1945, entre 17h et 18h, von Rosenberger convoqua au restaurant de Niederroedern tous ses subordonnés directs, ainsi que les commandants de compagnie, pour leur transmettre les consignes en vue de l'attaque.

L'ordre d'attaque est établi d'après les indications des photos aériennes, arrivées il y a quelques minutes à peine. Celles-ci révèlent la position de l'ennemi, ainsi que celle des fortifications où il est retranché.

La tactique du capitaine von Rosenberger

Le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, renforcé par les éléments qui lui sont affectés, attaquera la Ligne Maginot comme suit :

1) La 6e compagnie, sous les ordres du capitaine Ernst, formera une troupe de choc composée de deux groupes, plus d'un groupe de pionniers équipés de détecteurs de mines, de lance-flammes et de charges explosives.

Mission : en mettant à profit l'obscurité, sans être vu par l’ennemi et sans faire de bruit, faire un passage à travers le champ de mines et de barbelés. Les mines sont à enlever et le barbelé à couper et à dégager de telle manière à aménager un passage que les troupes de choc pourront emprunter en rampant à la queue leu leu, Après cela, elles pourront se rendre maîtres des ouvrages de la Ligne Maginot par un coup de main.

Au moment même où les premiers éléments seront au contact des fortifications, les hommes de la 6e compagnie emprunteront la brèche aménagée à travers le champ de mines et de barbelés, pour appuyer l'assaut de leurs prédécesseurs.

2) Dès que la brèche sera franchie par les sections d'assaut, la compagnie du génie devra ouvrir un nouveau cheminement dans le réseau, notamment à hauteur du chemin forestier menant de Niederroedern à Hatten. On pourra ainsi faire avancer le reste du bataillon, tout comme les canons automoteurs, et les mettre en position d'affronter l'ennemi.

3) Sans bruit, et articulé en profondeur, le bataillon et tous les éléments qui lui sont rattachés avanceront dans la zone boisée, au sud de Niederroedern. Les éléments de tête pousseront jusqu'à la lisière de la forêt, non loin des retranchements de la ligne fortifiée ennemie. La 7e compagnie du sous-lieutenant Volk progressera le long du côté droit du chemin, la 5e compagnie du sous-lieutenant Otto du côté gauche. Avec son armement lourd, la 8e compagnie du lieutenant Hahn cheminera à la suite de la 5e compagnie.

4) La 25e Panzer Aufklärungsabteilung progressera à travers la forêt, au sud de Niederrœdern, en direction du sud-ouest, et se mettra en position de flanquement pour couvrir la mise en place du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119. Des patrouilles de reconnaissance partiront en éclaireurs vers le sud. Dès le début de l’attaque, les groupes de reconnaissance iront au contact de la Ligne Maginot, afin de flanquer le bataillon sur sa gauche.

5) Au cours de l'investissement par surprise de la Ligne Maginot, la section des canons automoteurs restera dans le secteur de Niederrœdern, prête à entrer en action sur le champ de bataille. Dès que l'assaut aura perdu son caractère de surprise, que le bruit des chenilles ne sera plus une gêne et que le champ de mines du chemin forestier sera neutralisé, les canons automoteurs passeront à l’action. Les ordres lancés par radio déclencheront l'attaque sur Hatten, en soutien de l’infanterie du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment.

6) Dès le début de l'attaque, le bataillon déplacera son poste de commandement vers l'ouest, à la lisière de la forêt, à proximité de la ligne fortifiée. Avant que l'ordre d’attaque ne soit donné, des patrouilles devront reconnaître le secteur sud de la forêt de Niederrœdern, afin de s'assurer de l'absence d’avant-postes ennemis qui pourraient entraver la mise en place des unités prêtes à s'engager dans la bataille.

Le passage à l'action

Vers 22h, les éclaireurs qui, sous les ordres du sous-lieutenant von Molo, avaient ratissé le terrain déclarèrent ne pas avoir aperçu d'ennemis, et par conséquent s'être établis à la lisière du bois, à proximité des ouvrages fortifiés, d'où ils étaient prêts à assurer la protection du bataillon, lors de sa mise en place. L’attaque pouvait donc être menée comme prévu, sous cette forme.

La section d'assaut de la 6e compagnie arriva aux environs de 23h à la position de départ, à la lisière de la forêt où les éléments de reconnaissance avaient sécurisé le secteur. Elle entreprit aussitôt de s'approcher du réseau défensif adverse établi en terrain découvert. Un seul homme progressant à plat ventre pouvait couper les barbelés du réseau, après avoir déterré et désamorcé les mines cachées dans le sol. Ce travail était fait par les pionniers. Si un homme n’en pouvait plus, il était remplacé par le suivant. L’essentiel était de ne pas faire de bruit et de ne pas attirer l'attention de l'ennemi. Au bout de plusieurs heures, le passage dans le champ de mines et de barbelés s'ouvrit de telle manière que les troupes d'assaut purent l'emprunter en rampant, homme après homme.

Aux environs de 4h du matin, les troupes d'assaut, rejointes par le commandant du 2e bataillon, avaient fini par franchir sans encombre et sans se faire remarquer, le réseau de barbelés adverse. Mais elles étaient toujours en terrain découvert.

Le ciel nuageux laissait entrevoir sporadiquement la lune qui, en cette nuit d’hiver, éclairait la scène de manière fantomatique en faisant apparaître les blocs de la Ligne Maginot comme des colosses sombres se dressant vers le ciel. Il règnait un silence absolu, pas un seul coup de feu n'avait retenti. Une distance de 100m séparait encore la section d'assaut de la première casemate ; elle ne pouvait être parcourue qu'en rampant. Cet espace était-il occupé par l'adversaire ? Est-ce qu’il y avait des avant-postes, ou l’ennemi s’était-il uniquement retiré dans les casemates ? Est-ce que l’attaque surprise réussira ?

Questions sans réponses, qui vous rongent les nerfs ! Lentement, la troupe s'approcha des casemates. Quand la lune perçait à travers les nuages, tout mouvement était stoppé, comme pétrifié. Tout à coup, la section d'assaut se trouva devant la première casemate, sans s'être fait remarquer. Les hommes se faufilèrent, pour en faire le tour. Au passage, ils virent les armes dans les embrasures. lls arrivèrent derrière la casemate à hauteur de la porte blindée. Celle-ci était verrouillée de l'intérieur. Que faire ? Les minutes passèrent.

Finalement, le chef de section se mit à taper contre la porte blindée, avec la crosse d'un fusil. Rien ne bougea. A nouveau, dans le silence de la nuit, se fit entendre le bruit de la crosse martelant la porte, mais cette fois-ci de manière plus énergique. Celle-ci s’ouvrit de l’intérieur. Les soldats américains, surpris et encore somnolents, furent vaincus et faits prisonniers.

 

Le champ de bataille s'embrase

Réveillés par le bruit, mais sans pour autant savoir ce qui se passait, les occupants de l'ouvrage voisin ouvrirent le feu en direction de l'étendue comprise entre le réseau de barbelés et la casemate prise par nos troupes d'assaut. Entre-temps, les deux groupes de la 6e compagnie avaient eux aussi emprunté le passage ouvert dans le réseau de barbelés, toujours en rampant, homme après homme, et étaient arrivés sur le champ de bataille. Avec l'appui des sections d'assaut et des pionniers déjà en place, ils attaquèrent la casemate voisine à l'aide de lance-flammes et de lance-roquettes. L’attaque battait alors son plein autour des ouvrages fortifiés, mais

aussi sur le terrain alentour où étaient établies d'autres installations défensives.

A la seconde casemate, on réussit à bloquer à coups de lance-roquettes ce qui semblait être une coupole tournante, Après celà, les pionniers réussirent à défoncer la porte à l'aide d'explosifs. Un combat de corps à corps eut lieu, on se battit à coups de grenades. L’équipage de la casemate subira la défaite et les hommes seront faits prisonniers.

A ce moment, le Panzer Grenadier Regiment 35, qui était à droite du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, entra également en action car on entendit les bruits de la bataille. L'ensemble du front s'embrasa. Il faisait toujours nuit, le champ de bataille s'illuminait sporadiquement sous l'effet des obus éclairants et des balles traçantes. L’artillerie adverse effectua un tir de barrage en avant des ouvrages fortifiés, jusqu'à la lisière de la forêt d’où avait démarré l’attaque.

Mais il fallait poursuivre l'attaque, et profiter encore de l'obscurité avant que le jour ne se lève. Renforcée par les pionniers, la 6e compagnie, sous les ordres du capitaine Ernst, apporta son soutien à la 7e compagnie, ainsi qu'à une partie de la 5e compagnie, qui s'étaient engagées sur le champ de bataille, tout en progressant en direction du village de Hatten. En mettant en oeuvre des lance-flammes et des grenades, les soldats avancèrent en réduisant plusieurs positions défensives édifiées par l'ennemi, et en élargissant leur champ d'action.

 

L'échec des blindés

Alors que le jour commençait à poindre et que le chemin forestier était complètement déminé, le capitaine von Rosenberger ordonna la mise en route immédiate de la section des canons automoteurs, avec pour objectif d'appuyer le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119 dans sa progression sur Hatten. Dès que les canons automoteurs surgirent sur le champ de bataille, l’adversaire, devenu conscient de cette manœuvre, concentra le feu de son artillerie en direction de la lisière de la forêt, et plus précisément sur le débouché du chemin qui avait été déminé pour permettre le passage.

Dès que les chars essayaient de sortir du bois, ils étaient pris à partie par d'intenses tirs antichars américains qui occasionnèrent beaucoup de pertes parmi les blindés. Un nouvel essai, appuyé par les 5e, 6e et 7e compagnies du bataillon, fut mis en échec par l'intensité des tirs adverses.

En même temps, l’ennemi mena plusieurs contre-attaques à l'encontre du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, pour essayer de reconquérir les blocs de la Ligne Maginot, ainsi que le terrain perdu. Toutes les attaques américaines se soldèrent par un échec, avec beaucoup de pertes.

A ce moment, le commandant de la division s'avança en première ligne pour s’enquérir de la situation. Le capitaine von Rosenberger mentionna la traversée de la Ligne Maginot, la prise de deux casemates et d’autres points d’appui, ainsi que la capture de 80 soldats américains (120 par la suite), tout ceci avec peu de pertes. Le commandant de la division exprima sa reconnaissance et s’informa si, dorénavant, il pouvait engager les blindés dans la bataille, comme le prévoyait le plan initial. Il était clair que l'objectif, c'est-à-dire la prise du village de Hatten, n'était pas atteint, et que la résistance adverse, en particulier la défense antichars, s'était nettement raidie et avait même pris de l'ampleur.

Sur le flanc droit, le Panzer Grenadier Regiment 35 avait également réussi à progresser, mais l'avance avait été de courte durée car il dut battre partiellement en retraite, les pertes devenant insoutenables.

Où l'expérience fait une fois de plus la différence.

Un lieu de rassemblement pour un débouché en force des unités blindées n'avait pas encore été désigné. Le capitaine von Rosenberger, ayant lui-même été longtemps commandant d'unités blindées, donna à nouveau son opinion. Il déclara que le 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119 pourrait faire déboucher une attaque avec ses propres blindés, à condition que celle-ci soit assez rapide. Les véhicules devront rouler aussi vite que possible pour empêcher la défense adverse de régler ses tirs. C'est seulement à cette condition qu'on pourrait espérer un succès et percer la Ligne Maginot avec l'ensemble des unités. Si l'on progresse lentement, tous les blindés seront inévitablement détruits par les tirs adverses.

Après un rapide temps de réflexion, le commandant de la division se rallia à la tactique de von Rosenberger et s'en retourna pour ordonner aux unités blindées de s'engager dans le secteur du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, et de passer à l'attaque.

Le groupement Huss démarra son attaque vers 11 h. Dans un bel élan, il déboucha du couvert de la lisière et, de concert avec 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, fonça jusqu'à la limite sud du village de Hatten. Là, sous la pression des batteries antichars adverses, il bifurqua vers le nord, tandis que les fantassins du 2e bataillon du Panzer Grenadier Regiment 119, qui avaient profité du couvert des blindés pour avancer derrière eux, étaient durement accrochés par la resistance adverse. Ces derniers s'établirent alors en position défensive.

La bataille pour la prise du village de Hatten allait alors commencer.

Sous-lieutenant Alfons JENEWEIN, commandant de compagnie au P.G.R. 119.


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