EDITORIAL
La
ligne Maginot, fortification éphémère
Ce titre va certainement
faire bondir plus d'un lecteur. Comment peut-on traiter de fortification éphémère
d'imposants ouvrages en béton armé faits de murs de plusieurs mètres d'épaisseur,
qui seront encore debout dans 5000 ans ?
La réponse est simple. La
ligne Maginot est avant tout une fortification technique, et c'est
principalement l'attrait de cette technique qui a fait que nombre d'associations
se sont créées pour tenter de la préserver. C'est encore cette technique qui
fait se déplacer tous les ans des milliers de visiteurs. Soustrayez de la ligne
Maginot son aspect technique, elle perdra de fait sa principale substance et, du
coup, la plus grande partie de l'intérêt qu'elle a suscité jusqu'alors.
A l'heure actuelle, hormis
les ouvrages sauvegardés par des institutions ou des associations, le reste de
la ligne Maginot a perdu sa substance essentielle. Ses installations
ont été dégradées et vandalisées à ce point que les visites
clandestines de ces anciens ouvrages militaires n'apportent plus guère de
satisfaction. Pis, quand on en sort on est le plus souvent déprimé au vu de
leur incroyable délabrement. C'est d'ailleurs pour cela que l'armée a autorisé
une dernière série de démontages pour que les associations puissent prendre
ce qui vaut encore la peine d’être pris.
Ainsi, après les terribles
méfaits des vandales, les démontages et pillages clandestins, les ferraillages
pour récupérer le cuivre, les démontages autorisés des associations et
finalement les démontages effectués par des entreprises mandatées pour dépolluer
les ouvrages, la fortification Maginot a perdu en deux décennies la plus grande
partie de son intérêt. Ajoutez à cela que ses seules parties visibles sont le
plus souvent enfouies dans les forêts. Elles sont aujourd’hui merlonnées,
remblayées, masquées jusqu'à devenir quasiment invisibles de par la nature
environnante qui a repris ses droits. On peut dire que la ligne Maginot est en
train de disparaître bel et bien de la surface et qu’à terme ne subsisteront
que quelques bétons éparpillés dans la nature..
Les fortifications plus
anciennes subissent elles aussi ce phénomène, mais dans une moindre mesure.
Ainsi, les forts de la génération de Vauban, au bout de plusieurs centaines
d’années d'existence, attirent toujours l'oeil par leurs formes géométriques
bien marquées et leurs pierres de taille bien assemblées. Les ouvrages de la période
Séré de Rivières, dont certains sont enfouis sous la végétation depuis près
d'un siècle, présentent toujours de belles perspectives et procurent bien du
plaisir à la découverte des merveilleux galbes de son architecture.
Ainsi, hormis son
implication dans l'histoire de France, la Ligne a perdu ses principaux atouts.
Son futur dépend donc essentiellement du devenir des associations qui ont pris
en charge quelques uns de ses éléments. C'est là une lourde responsabilité,
car c'est bien la première fois qu'une tranche de la mémoire militaire de la
France repose entièrement sur l'engagement associatif.
C'est pour toutes ces
raisons que la ligne Maginot pourrait être la fortification la plus éphémère
des fortifications françaises. Espérons que non !
Jean-Louis
Burtscher
LA VIE ASSOCIATIVE
- Jeudi 21 juillet : visite
du fort par un journaliste de RMS, une radio polonaise.
- Août : une équipe de
China Central Télévision, venue de Pékin, tourne un reportage sur le fort de
Schoenenbourg.
- 8 septembre : une délégation
du Ministère des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine
visite le fort de Schoenenbourg. C'est le consulat de Chine, qui est basé à
Strasbourg, qui nous envoie ces hôtes de marque.
- 11 septembre : Accueil
d'un groupe de reconstituants du nord de l'Alsace, venus avec leurs véhicules
de l'époque de la Libération de 1945. Ceux-ci établirent leur cantonnement
sur le terre-plein de l'entrée des munitions, histoire de faire un peu
d'animation et d'apporter un surplus pour nos visiteurs. Malheureusement le
mauvais temps persistant vint gâcher le succès de cette opération.
- 18 septembre : l'AALMA
s'expose par un stand composé d'une maquette de tourelle mitrailleuse et trois
panneaux photos dans le hall d'accueil du Conseil général du Bas-Rhin dont le
bâtiment était ouvert au public à l'occasion de la journée du patrimoine.
- Samedi 22 octobre : récupération
de matériels d'époque à l'ouvrage du Welschhof.
- Dimanche 23 octobre : le
Conseil d'administration de l'association se réunit dans la mairie de Hunspach.
-
Du 7 au 10 novembre inclus : récupération de matériels d'époque dans
trois ouvrages de la région de Bitche.
- Samedi 29 octobre : notre
représentant se déplace au fort Casso, à Rohrbach-lès-Bitche, pour
participer à la réunion de Conseil d'administration de la Fédération des
associations de sauvegarde de la fortification.
- Lundi 28 novembre : visite
d’évaluation de la sous commission départementale de sécurité et
d'accessibilité.
- Samedi 17 décembre :repas
de fin d'année où les membres actifs et les salariés de l'AALMA ont passé un
moment de convivialité autour d'un succulent couscous.
UN PETIT, MAIS PROFITABLE
TRANSFERT DE MATERIEL
En 2004, nous avions pu récupérer,
avec l'autorisation de l'armée, une plate-forme d'arme mixte de cloche entreposée
dans l'ouvrage du Schiesseck. Nous pouvions alors envisager de remonter, pour la
mettre en exposition, la plate-forme munie cette fois-ci de l'arme dont nous étions
déjà en possession. Mais il manquait encore quelques éléments pour compléter
le tout, dont l'arceau où est accroché le canon de 25mm. Un tel arceau était
encore en place au bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof.
Cet ouvrage d'infanterie étant
propriété communale, il fallut demander l'autorisation au maire, qui nous
l'accorda.
Aussi, dans la matinée du
samedi 22 octobre, nos bénévoles arrivèrent l’un après l'autre sur les
lieux. Deux équipes furent créées, une pour démonter les éléments convoités
de la cloche du bloc 3, la seconde pour remonter, depuis le PC, un magnifique répartiteur
téléphonique composé de trois volumineux coffrets qui n'avaient, comme par
miracle, pas été vandalisés. Une chance pour le Schoenenbourg, car toute la téléphonie
d'origine avait été déposée dans les années 1950, lors de la remise en état
du fort, et remplacée par du matériel qui n'avait plus rien à voir avec celui
d'origine.
Les lourds coffrets en fonte
durent être treuillés à la main dans la cage d'escalier, sur un dénivelé de
25 mètres. Cela donna lieu à des manipulations fort musclées, où même les
plus costauds furent mis à rude épreuve. D'autres objets, comme une armoire à
clés, deux petites armoires de rangement et divers équipements prirent le même
chemin. A 15 h, l'équipe qui avait œuvré dans les dessous rejoignit celle qui
bataillait encore sur les dernières fixations récalcitrantes des éléments de
cloche du bloc 3.
Puis, tous les participants
ramenèrent le matériel démonté et l'outillage vers le bloc 1, à travers les
prés et les broussailles, ce qui ne fut pas facile car le bloc 3 est pris dans
une végétation dense et est invisible à partir des autres blocs. Les deux
remorques furent chargées à ras bord et c'est en fin d'après-midi que les bénévoles
se dirigèrent vers le Schoenenbourg pour y décharger provisoirement le matériel
dans l'entrée des munitions. Ce fut une petite mais profitable récupération,
et un bon entraînement pour la prochaine, qui allait se dérouler quelques
jours plus tard.
Rappelons, pour mémoire,
que le bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof reçut un camouflage expérimental fait
de reliefs en ciment et ardoise imitant des arbustes et recouvrant une partie de
la façade, tandis que le bloc 1 fut doté d'un créneau expérimental pour une
arme mixte dont la trémie est toujours visible. Sur un plan plus général,
l'ouvrage est assez vandalisé et pillé, sa tourelle d'armes mixtes est vide,
bref, il n'est plus qu'une pauvre épave. Pour éviter toute intrusion indélicate,
la commune a fait murer son entrée dans le jour suivant notre opération de démontage.
ULTIME ET GROSSE OPERATION DE DEMONTAGE A BITCHE
Consciente de la difficulté
que subissent les associations pour assumer de lourdes opérations de transfert
de matériels d’origine – prise de congé pour les participants, nécessité
de disposer de nombreux bras, hébergement, organisation des transports, etc, -
l’armée a autorisé un troisième et dernier prélèvement à partir des
ouvrages entourant Bitche, soit à partir du Schiesseck, de l’Otterbiel, du
Grand Hohekirkel. C’est donc du 7 au 10 novembre inclus qu’un assez grand
nombre de bénévoles de l’AALMA s’est
à nouveau engagé pour passer jusqu’à quatre jours consécutifs dans la
fortif du pays de Bitche.
Lundi
7 novembre, 11 h.
Toute l’équipe se
retrouve à l’ouvrage du Schiesseck. De là, les militaires accompagnent nos
membres vers l’ouvrage d’Otterbiel qui n’est plus accessible, en voiture,
qu’en empruntant les routes militaires du Camp de Bitche. Aussitôt, les
participants pénètrent dans l’ouvrage pour repérer le matériel qu’il
sera intéressant d’emporter, mais aussi, pour la plupart, pour découvrir cet
ouvrage qui n’avait, pour ainsi dire, jamais été accessible aux civils.
Là, une petite déception,
l’Otterbiel ne recèle plus guère d’éléments intéressants, ceci, pour
plusieurs raisons. D’une part, les musées militaires ont déjà emporté
nombre de matériels, dont l’intégralité de la cuisine, un groupe électrogène,
les machines de l’atelier, etc. Par ailleurs, la caserne était vide et les
blocs de combat ne recelaient pas grand-chose. D’autre part, il faut savoir
que l’Otterbiel est véritablement un ouvrage atypique : son gros œuvre
a les dimensions d’un gros ouvrage, mais ses équipements correspondent en
grande partie à ceux d’un petit ouvrage. Autrement dit, c’est un ouvrage
d’artillerie sans artillerie, équipé comme un ouvrage d’infanterie.
Il lui reste sa merveilleuse
salle des filtres et ses arrières exempts de toute humidité et repeints à de
multiples reprises. Par contre, ses blocs sont dans un état beaucoup moins
reluisant. Ajoutez à cela qu’il
n’est représentatif ni d’un grand ni d’un petit ouvrage, on comprend donc
mal toute l’agitation qui eut lieu il y a quelques années sur la préservation
de cet ouvrage.
C’est donc au PC et à
l’observatoire, haut de 365 marches, que purent être dénichés et rapportés,
au courant de l’après-midi, quelques matériels intéressants. Pendant ce
temps, d’autres bénévoles s’attelèrent au démontage d’un lot de
filtres à air qui avait été remisé dans une galerie en cul de sac. Ces
filtres étaient dans un état de conservation remarquable, et chose absolument
rare, dans leur emballage de transport. Ils seront parfaits pour remplacer les
filtres de réserve du Schoenenbourg non livrés ou que nous avions dû éliminer,
car trop corrodés.
Pendant ce temps, au
Schiesseck, nos mécaniciens commençaient à dépouiller la chambre de tir de
la tourelle de 75/32 où les canons et leur affût avaient été enlevés lors
des deux précédentes opérations) de tous les équipements annexes, de manière
à pouvoir bientôt présenter aux visiteurs, au Schoenenbourg, une chambre de
tir complète.
Mardi
8 novembre
L’équipe de démontage de
l’Otterbiel poursuit son œuvre par le démontage et le transport vers
l’entrée des premiers filtres démontés, d’armoires métalliques, d’un
établi d’atelier, de rhéostats et de lampes de cloche, etc.
A midi (comme tous les
midis), nos bénévoles se retrouvent à l’entrée du Schiesseck où arrivent
les plats chauds commandés chez le boucher de Bitche. Une méthode qui a fait
ses preuves, en débarrassant nos membres du souci d’organiser leur propre
intendance pendant plusieurs jours. Comme il fait beau et que le froid n’a pas
encore fait de véritable apparition, c’est une bienheureuse détente, on se
croirait presque au Club med.
Après le repas, toute l’équipe
se dirigea vers le grand Hohekirkel, pour voir quels matériels pourraient
encore faire l’affaire. Grosse déception : très peu d’équipements au
grand Hohé, beaucoup ayant disparu, emportés par les associations qui avaient
oeuvré là lors de la première et de la seconde récupération. Ce fut une
occasion de faire …du tourisme, cet ouvrage n’ayant guère été visité par
des civils car implanté sur le champ de tir du camp de Bitche. Pas inintéressante,
la balade souterraine, le Grand Hohé recelant plusieurs particularités dont
son bloc observatoire, son usine en coin et ses galeries sans une trace
d’humidité, conçues presque à la manière des ouvrages des nouveaux fronts.
Mercredi
9 novembre
L’équipe de l’Otterbiel
se remet à l’œuvre, il faut sortir de l’ouvrage tout ce qui va être
emporté le lendemain. Doivent alors passer le portillon de la grosse porte
blindée, les lourdes armoires métalliques, les derniers filtres, la coiffe et
le moteur du puits d’eau potable, l’établi. Grâce au chariot à quatre
roues fabriqué par nos techniciens en 1982 pour les premières récupérations
à l’ouvrage de Métrich, ces gros matériels purent être transportés sans
difficultés depuis les endroits les plus reculés de l’ouvrage.
Au Schiesseck, même scénario :
les deux évacuations de douilles de la tourelle de 75, les deux norias hautes,
une noria basse, un moteur de tourelle, un grille d’usine, un élément de
plancher de cloche d’arme mixte, un coffret téléphone et les dernières
lampes suspendues de cet ouvrage sont transportés à l’entrée, jusqu’au
soir.
Jeudi
10 novembre
L’ensemble du matériel
extrait de l’Otterbiel doit encore être transporté dans un pré, à 800 mètres
de l’entrée, le chemin menant à l’ouvrage ne permettant pas l’accès par
un camion. L’après-midi, le poids lourd et sa remorque sont chargés à
l’aide de la grue auxiliaire du camion. Puis c’est le retour vers
l’Alsace.
Le soir, tout le monde a
retrouvé ses pénates et ses habitudes, avec une pensée pour ces ouvrages de
Bitche, quasiment intacts il y vingt ans, dépouillés aujourd’hui pour le
plus grand bonheur des associations qui ont soustrait ces matériels normalement
condamnés à l’inexorable dégradation de la rouille et de l’abandon.
Samedi
12 novembre
Le 11 étant la dernière
journée d’ouverture publique au Schoenenbourg, il était impensable de décharger
le matériel qui était resté en attente sur le camion. C’est donc le 12
qu’on procéda au déchargement du poids lourd et de sa remorque, suivi du
rangement immédiat des divers éléments qui remplirent au total une dizaine de
wagons.
Pour conclure, ce fut une
belle opération, où les bénévoles se donnèrent une fois de plus à fond.
Ils méritent tous nos remerciements. Méritent également nos remerciements les
plus sincères l’administration du Ministère de la défense (les
autorisations sont données par la ministre de la Défense en personne), l’Etat-major
de la région Nord-Est, la commission Défense-Associations qui a fait avancer
les choses à une vitesse peu courante dans l’administration militaire, vu la
complexité du dossier ; le secrétaire général de la Fédération des
Associations de Sauvegarde de la Fortification, qui a été le patient
initiateur de ce qui paraissait encore impensable il y a quelques années. Merci
à tous.
Texte documenté d’après
le journal de bord de notre administrateur Claude Burcker.
TRAVAUX
AU SCHOENENBOURG
A L’ENTREE
DES HOMMES
Une précédente commission
de sécurité avait exigé que l’entrée des hommes soit accessible de l’extérieur,
pour y faire pénétrer des secours en cas d’incident majeur. C’est
aujourd’hui chose faite. Plusieurs mois durant, nos techniciens se sont
investis dans la remise en état de ce bloc, dans plusieurs domaines.
Il y eut tout d’abord un
gros travail de serrurerie, car cette entrée ne pouvait être ouverte que de
l’intérieur. Les accès du bloc, c’est-à-dire les deux grosses grilles de
l’escalier et une des portes sas ont été dotés de serrures de sécurité.
Il fallut percer, limer, souder, mais on y arriva. C’est aujourd’hui chose
faite, l’entrée des hommes est accessible par l’intérieur et par l’extérieur.
Mais ce n’était pas tout.
Pour que les secours puissent progresser en toute quiétude, il fallait aussi un
éclairage adéquat. Pour cela, nos électriciens remirent à neuf l’intégralité
du circuit électrique de cette entrée. Ce fut là aussi un gros chantier.
Mais les conditions n’étaient
pas encore vraiment idéales car ce bloc, presque entièrement reconstruit après
la guerre, avait été conçu sans les traditionnels écoulements d’eau, ce
qui occasionna d’importantes stagnations et au final, un bloc perpétuellement
humide. Il fallut alors creuser au perforateur des mètres et des mètres de
caniveaux et colmater des mètres de fissures pour enfin voir l’humidité
disparaître cet automne.
Depuis, une grille a été
posée pour limiter les divagations internes, des travaux de peinture ont été
entrepris et le petit local d’entrée a été doté d’un faux plafond, car
l’entrée des hommes pourrait bien devenir un jour une entrée pour les
visiteurs au cas où l’entrée des munitions deviendrait impraticable pour
cause de travaux lourds dans ce secteur.
LE BLOC 1 : ILS L’ONT FAIT
Ca y est, ils l’ont fait,
ce que personne n'avait fait avant eux : remettre à neuf l’intégralité
d’un bloc d’infanterie. Du sas de pied de bloc en passant par la volée de
l’escalier au sommet des cloches de guet, tout le bloc a été rénové. Nous
vous avons décrit l’avancement de ces travaux dans nos précédents bulletins
; aujourd’hui, ils sont arrivés à terme. Et le résultat est saisissant :
le bloc 1 est quasiment en l’état où il était en 1936, c’est-à-dire
neuf. Tout a été repeint, les murs, les huisseries, les lits, les tablettes,
les créneaux, la doublure de façade et le plafond des locaux exposés, la
rampe d’escalier, enfin tout. Personne n’avait encore fait cela ! Bravo
à nos techniciens, peintres et métalliers qui ont œuvré là toute une année.
Il reste toutefois à rénover l’installation électrique, ce qui sera fait
quand d’autres travaux prioritaires auront été achevés.
DANS
LES GALERIES
Dans la gare arrière, ont
été repeints les trois locotracteurs Vétra de notre ouvrage. De provenance
différente (deux pris dans l’ouvrage de Bréhain et un provenant du Hochwald)
ils étaient également peints de couleurs différentes. Il fallut donc revenir
à une certaine homogénéité et c’est en vert (la couleur d’origine découverte
sous toutes les couches successives) que nos techniciens ont repeint les trois
machines.
Toujours dans les gares, des
carrefours ou dans des endroits dégagés, ont été installés les imposants
filtres à air de réserve prélevés au Schiesseck. Dans cet ouvrage, de
multiples endroits avaient été prévus, dès l’origine, pour stocker ces
gros cylindres. Ce n’était pas le cas au Schoenenbourg. Il fallut improviser,
comme il a certainement fallu improviser à l’époque.
L’issue de secours secrète
a été dotée d’un grillage qui empêche désormais les plus curieux de
grimper à l’échelle menant à l’étage de manoeuvre, histoire de voir ce
qu’il y a en haut.
LE CIRCUIT DE VISITE
Ce dernier a été doté de
nouveaux panneaux directionnels qui font progresser le visiteur secteur par
secteur. Ainsi, le secteur 1 les conduit jusqu’à la cuisine. Puis ils
empruntent le secteur 2 qui les mène à travers l’usine jusqu’à la
caserne, et ainsi de suite. Le tout se termine par le circuit n°5, qui est
celui allant du bloc 3 à la sortie.
De bonne taille, de couleur
bien visible et différente pour chaque secteur, chaque panneau indicateur
comporte le numéro du secteur et sa dénomination (caserne, PC, bloc de combat)
en trois langues. Le visiteur suit ainsi une progression mathématique des plus
simplistes. Malgré tout, il y en a qui ne savent apparemment pas compter de 1
à 5, qui font le circuit à l’envers.
AU
BLOC 4
Au bloc 4, provisoirement aménagé
en atelier de remise en état de pièces d’exposition, ont été mis en
peinture divers éléments. Le rare tube de 75/28 (tube de 75 mm de DCA) a été
nettoyé et repeint. Les deux canons, le pylône de guidage et une partie de
l’affût des 75/32 provenant de l’ouvrage du Schiesseck ont été grattés
et repeints.
Toujours au bloc 4, le
rangement des pièces détachées d’origine se poursuit. Un des magasins à
munitions de ce bloc a été aménagé dans ce but.
Notre équipe de peintres a
commencé la restauration des dortoirs du PC du bloc 4. Ces travaux s’étendront
progressivement. Il s’agit, entre autres, de se procurer une alternative au
bloc 3, qui est le seul bloc des avants régulièrement visité, au cas où
celui-ci serait inaccessible par suite de travaux importants.
AU
BLOC 3
Le contenu de la chambre de
tir de la tourelle de 75 du Schiesseck sera mis en valeur non pas dans
l’exposition d’armements de la ligne Maginot, dans le bas du bloc 3, mais à
l’étage supérieur de ce dernier. Ainsi, les deux canons de 75 rendus
solidaires par leur affût et leur pylône de guidage, les évacuations de
douilles et les débouchés des norias seront visibles en « chambre de tir
ouverte » à quelques mètres de la tourelle (dont le contenu est en fait
invisible aux visiteurs).
Pour cela, des travaux préparatoires
ont eu lieu, dont le brossage d’une grande partie de la doublure du
plafond et des monorails Tourtellier pour faire tomber la rouille accumulée
depuis de longues années. Les deux filtres à air qui encombraient le M3 ont été
évacués. Pour cela il a fallu activer le monte-charge, à la main bien-sûr,
car ce dernier n’a jamais été remis en activité, ses mécanismes d’entraînement
ayant séjourné 15 ans sous deux mètres d’eau. C’est à la manivelle, donc
à la force du poignet qu’il fallut bouger la cabine et son chargement .
Ainsi, pour un chargement, il faut une matinée
pour descendre la cabine et une après-midi pour la remonter au niveau
supérieur.
A l’heure actuelle, la
majorité des éléments du 75/32 du Schiesseck sont déposés à l’étage
intermédiaire du bloc3, en attendant d’être remontés dans l’alvéole à
munitions du fond du bloc.
LES
TOURELLES
Toutes les tourelles de
l’ouvrage ont été manœuvrées et les mécanismes graissés.
AU PC
PRINCIPAL
Une campagne de retouches de
peinture vient de s’achever, le PC est à nouveau comme neuf. Mais le salpêtre
revient au galop, plusieurs pièces en sont atteintes, notamment
l’exposition de peintures murales. Ce phénomène se développe dans les
enduits de maçonneries, décolle et fait tomber les peintures.
DEHORS
La couche de terre qui
recouvrait la dalle du bloc 1 a été décapée à l’aide d’un engin de
travaux publics. Les blocs 4, 5 et 6 ainsi que les deux entrées avaient eux
aussi été décapés il y a quelques années. De ce fait, l’intérieur des
blocs s’assèche plus rapidement au retour de la belle saison.
LIRE
LA
LIGNE MAGINOT EN LORRAINE, par Stéphane Gaber. En 180 pages, l’auteur
qui a déjà à son actif une publication sur la Lorraine fortifiée et sur le
secteur fortifié de Montmédy, traite toutes les étapes de la conception et de
l’emploi de la Ligne Maginot. Un beau livre pour les débutants, un livre un
peu frustrant pour les connaisseurs. 27 euros, aux éditions Serpenoise.
LE
NORD, FRONTIERE MILITAIRE tome 2, par Julien Depret.
Une véritable mine
d’informations, en 288 pages avec une multitude de cartes et de plans d’une
grande valeur graphique, qui explique la « ligne Maginot prolongée »,
soit les organisations défensives entre Dunkerque et Mézières. En
commande chez l’auteur Julien DEPRET, BP31, 59496 SALOME (France), au prix de
45 euros + 7 euros de frais de port. Egalement,
bon de commande sur : julien.depret@free.fr
LA
LIGNE MAGINOT, 60 ANS APRES, par Georges Huygen et Marc Zeig.
Les auteurs ont exploré
deux secteurs fortifiés, Crusnes et Thionville, et en ont fait cinq fascicules
brochés en photocopie de qualité où sont répertoriés et photographiés tous
les ouvrages, grands et petits, du fort à l’encuvement de tourelle démontable.
Pratique pour ceux qui vont beaucoup sur le terrain. 25 euros le fascicule, plus
frais de port. Georges Huygen tél. 0032 12 23 72 88 ou 0032 477 533 477
DE LA
GARNISON DE SAINT-MAURICE A LA BRIGADE DE FORTERESSE 10, 1982-2003. Nous
passons là en Suisse Romande où l’association St Maurice d’Etudes
militaires édite un livre très documenté sur l’évolution de cette partie
de l’impressionnante fortification suisse, sous la plume du Lt Colonel
Jean-Jacques Rapin et de ses collaborateurs. 207 pages et de très belles photos
sur les ouvrages modernes surplombant St Maurice.
En vente au Schoenenbourg ou
chez notre trésorier Richard JEHL, Tél 03 88 09 19 43 ou sur au prix de 26
euros plus port.
THE
MAGINOT LINE – FORT DCHOENENBOURG est simplement la version en langue
anglaise de notre brochure déjà éditée en français et en allemand. Elle
sera en vente à la caisse de notre ouvrage dès les premières ouvertures de
2006.
ET
AUSSI
- « La résistance héroïque
de l’ouvrage du Welschhof », par Sébastien Schlegel dans Histoire de
guerre n° 63 de novembre 2005
- « La Ligne Maginot
et la stratégie militaire française » par Yves Buffetaut dans le
magazine « Batailles » n°11 de novembre 2005
-« Le petit ouvrage de
Thonnelle » par Alain Hohnadel et Jean-Yves Mary dans 39/45 magazine n°228
et 229, de novembre et décembre.
- « 1940 – Combats
sur la Ligne Maginot » dans Militaria Magazine hors série n°59. Une
brochure de 82 pages, où l’on commence à parler des combats de la ligne
Maginot à la page 46, et encore pour citer presque exclusivement
les affrontements dans les départements du nord. Décevant pour les
connaisseurs. Néanmoins, de la belle photographie et d’agréables planches
couleurs. Pour néophytes, dans toutes les librairies.
L’ACTUALITE
FORTIF SUR INTERNET (suite)
Par Cédric Populus
Nous poursuivons notre « survol » des sites Internet sur la Ligne Maginot en passant par la Lorraine…
Adresse : http://www.geocities.com/Athens/Acropolis/9173/
Lieu :
secteur fortifié de Thionville.
Restauration
: ouvrage de l’Immerhof.
Auteur
(s) : association Le Tiburce.
Remarques :
le site présente le strict minimum. Les photos ne sont pas nombreuses. Et la
dernière mise à jour date de décembre 1999…
Indice
de qualité : * (passable).
Adresse
: http://perso.wanadoo.fr/sfbc/
Lieu :
secteur fortifié de Thionville.
Restauration
: ouvrages du Galgenberg et de Kobenbusch, l’observatoire de Cattenom, la
casemate du Sonnenberg et l’abri du Bois de Cattenom. Et du MOM dans ce
secteur.
Date
de mise en ligne : 2001
Auteur
(s) : association du Site fortifié du Bois de Cattenom.
Remarques :
le site est intéressant, mais il manque de documentations (plans, photos, etc)
au moins sur les éléments restaurés. Dommage que la partie « sentier »
ne soit pas activée.
Indice
de qualité : ** (moyen).
Adresse
: http://www.hunsrueck.com/umgebung/seite401.htm
Lieu :
secteur fortifié de Thionville.
Restauration
: ouvrage du Hackenberg.
Date
de mise en ligne : 2002
Auteur
(s) : Amifort.
Remarques :
dommage que pour un fort si important et conséquent, un site digne de ce nom ne
soit pas encore réalisé. Le contenu de cette page est vraiment ridicule et
uniquement en langue allemande. Très décevant.
Indice
de qualité : (nul).
Adresse
: http://www.bichel-sud.net/
Lieu :
secteur fortifié de Thionville.
Restauration
: abri du Bichel Sud.
Date
de mise en ligne : 2002
Auteur
(s) : association de l’Abri du Bichel Sud.
Remarques :
ce site est excellent pour la présentation de l’abri et de la vie associative
(restauration, travaux, journées du patrimoine, etc). La documentation est
dense (photos, plans) et la liste des liens est aussi bien renseignée. En plus,
les éléments du secteur de l’abri sont détaillés et illustrés par des
photos et des plans de qualité.
Indice
de qualité : **** (excellent).
Adresse
: http://perso.wanadoo.fr/michelsberg/
Lieu :
secteur fortifié de Boulay.
Restauration
: ouvrage du Michelsberg et l’abri de Bilmette.
Date
de mise en ligne : 2001
Auteur
(s) : association du Michelsberg.
Remarques :
le site est intéressant, on peut suivre les travaux de restauration et les récupérations
de matériels. Il est bien documenté et les liens sont bien renseignés. A
voir.
Indice
de qualité : *** (correct).
Adresse
: http://membres.lycos.fr/campdebansaintjean/
Lieu :
secteur fortifié de Boulay.
Restauration
: aucune.
Auteur
(s) : Fabrice.
Remarques :
un beau travail de recherche et de présentation de l’histoire particulière
de ce camp de la Ligne Maginot.
Indice
de qualité : *** (correct).
Adresse
: http://www.la-ligne-maginot.com/
Lieu :
du secteur fortifié de Boulay à celui de Rohrbach.
Restauration
: aucune.
Auteur
(s) : Fabrice.
Remarques :
c’est un site intéressant pour ses photos (de bonne résolution) et vidéos.
Un forum est disponible mais le niveau de français laisse à désirer. Le seul
intérêt réside dans la consultation des photos…
Indice
de qualité : ** (moyen).
Et
voilà la fin du parcours pour ce numéro. Il reste encore une bonne partie de
la Lorraine à traiter. La suite au prochain numéro…
LA
COTISATION 2006
Comme tous les ans, nous
vous invitons à renouveler votre engagement envers notre association par le
paiement de la cotisation. Celle-ci se monte à 16 euros.
Les membres actifs qui
voudront être assurés devront verser 24 euros au moment de régler leur
cotisation.
Les envois sont à adresser
à :
Armand JACQUES, 265 rue
Principale
67160 SCHLEITHAL
Prenez soin de libeller
votre chèque au nom de l’association. Les virements postaux se font sur le
compte 1775 89 S
OUVERTURES
DU SCHOENENBOURG
DEVANT ETRE
ASSUREES PAR
LES
BENEVOLES
Dimanche 5 mars
Dimanche 2 avril
Dimanche 16 avril (Pâques)
Lundi 17 avril (Pâques)
Lundi
1er mai
Dimanche 4 juin
Dimanche 18 juin
Dimanche 2 juillet
Dimanche16 juillet
Dimanche 30 juillet
Dimanche 13 août
Dimanche 27 août
Dimanche 10 septembre
Dimanche 24 septembre
Dimanche 8 octobre
Dimanche 22 octobre
Samedi 11 novembre
L’ASSEMBLEE
GENERALE
Se déroulera à la maison
Ungerer, à Hunspach, le dimanche 26 mars 2006, à 14h30.
Bonne
et heureuse année 2006 à
tous nos membres et
à nos lecteurs
de
la part du président Marc
Halter et du conseil d’administration
DERNIERE
MINUTE
Décès
de Frédéric SCHIELLEIN
Dans la semaine de Noël, décédait,
à l’âge de 91 ans, M. Frédéric Schiellein. Ce dernier était membre
fondateur de notre association où il avait longtemps oeuvré, en tant que
vice-président, au sein de notre Conseil d’administration.
Homme de terroir, doté
d’un solide bons sens paysan de son Alsace du Nord, fervent défenseur de la mémoire
de la Ligne Maginot et des hommes qui y combattirent, il avait, depuis plusieurs
années, cédé ses responsabilités à plus jeune que lui. Mais son engagement
pour la cause n’avait en rien faibli. Malgré son grand âge, il ne manquait
jamais de nous rendre visite, lors des journées d’ouverture du fort. Nous lui
devons, entre autres, de nombreuses
interventions auprès des collectivités territoriales, où il plaidait avec
fougue l’action de notre association.
Doté d’une forte
personnalité, Frédéric était aussi très engagé dans le syndicalisme
agricole, où il occupa de nombreuses fonctions, au plus haut niveau. Il fut
conseiller général pendant 30 ans. Il était officier de la Légion
d’honneur, commandeur du Mérite agricole et officier dans l’Ordre national
du Mérite.