Bulletin 1 de 2006


EDITORIAL

La ligne Maginot, fortification éphémère

Ce titre va certainement faire bondir plus d'un lecteur. Comment peut-on traiter de fortification éphémère d'imposants ouvrages en béton armé faits de murs de plusieurs mètres d'épaisseur, qui seront encore debout dans 5000 ans ?

La réponse est simple. La ligne Maginot est avant tout une fortification technique, et c'est principalement l'attrait de cette technique qui a fait que nombre d'associations se sont créées pour tenter de la préserver. C'est encore cette technique qui fait se déplacer tous les ans des milliers de visiteurs. Soustrayez de la ligne Maginot son aspect technique, elle perdra de fait sa principale substance et, du coup, la plus grande partie de l'intérêt qu'elle a suscité jusqu'alors.

A l'heure actuelle, hormis les ouvrages sauvegardés par des institutions ou des associations, le reste de la ligne Maginot a perdu sa substance essentielle. Ses installations  ont été dégradées et vandalisées à ce point que les visites clandestines de ces anciens ouvrages militaires n'apportent plus guère de satisfaction. Pis, quand on en sort on est le plus souvent déprimé au vu de leur incroyable délabrement. C'est d'ailleurs pour cela que l'armée a autorisé une dernière série de démontages pour que les associations puissent prendre ce qui vaut encore la peine d’être pris.

Ainsi, après les terribles méfaits des vandales, les démontages et pillages clandestins, les ferraillages pour récupérer le cuivre, les démontages autorisés des associations et finalement les démontages effectués par des entreprises mandatées pour dépolluer les ouvrages, la fortification Maginot a perdu en deux décennies la plus grande partie de son intérêt. Ajoutez à cela que ses seules parties visibles sont le plus souvent enfouies dans les forêts. Elles sont aujourd’hui merlonnées, remblayées, masquées jusqu'à devenir quasiment invisibles de par la nature environnante qui a repris ses droits. On peut dire que la ligne Maginot est en train de disparaître bel et bien de la surface et qu’à terme ne subsisteront que quelques bétons éparpillés dans la nature..

Les fortifications plus anciennes subissent elles aussi ce phénomène, mais dans une moindre mesure. Ainsi, les forts de la génération de Vauban, au bout de plusieurs centaines d’années d'existence, attirent toujours l'oeil par leurs formes géométriques bien marquées et leurs pierres de taille bien assemblées. Les ouvrages de la période Séré de Rivières, dont certains sont enfouis sous la végétation depuis près d'un siècle, présentent toujours de belles perspectives et procurent bien du plaisir à la découverte des merveilleux galbes de son architecture.

Ainsi, hormis son implication dans l'histoire de France, la Ligne a perdu ses principaux atouts. Son futur dépend donc essentiellement du devenir des associations qui ont pris en charge quelques uns de ses éléments. C'est là une lourde responsabilité, car c'est bien la première fois qu'une tranche de la mémoire militaire de la France repose entièrement sur l'engagement associatif.

C'est pour toutes ces raisons que la ligne Maginot pourrait être la fortification la plus éphémère des fortifications françaises. Espérons que non !

Jean-Louis Burtscher

 
LA VIE ASSOCIATIVE

- Jeudi 21 juillet : visite du fort par un journaliste de RMS, une radio polonaise.

- Août : une équipe de China Central Télévision, venue de Pékin, tourne un reportage sur le fort de Schoenenbourg.

- 8 septembre : une délégation du Ministère des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine visite le fort de Schoenenbourg. C'est le consulat de Chine, qui est basé à Strasbourg, qui nous envoie ces hôtes de marque.

- 11 septembre : Accueil d'un groupe de reconstituants du nord de l'Alsace, venus avec leurs véhicules de l'époque de la Libération de 1945. Ceux-ci établirent leur cantonnement sur le terre-plein de l'entrée des munitions, histoire de faire un peu d'animation et d'apporter un surplus pour nos visiteurs. Malheureusement le mauvais temps persistant vint gâcher le succès de cette opération.

- 18 septembre : l'AALMA s'expose par un stand composé d'une maquette de tourelle mitrailleuse et trois panneaux photos dans le hall d'accueil du Conseil général du Bas-Rhin dont le bâtiment était ouvert au public à l'occasion de la journée du patrimoine.

- Samedi 22 octobre : récupération de matériels d'époque à l'ouvrage du Welschhof.

- Dimanche 23 octobre : le Conseil d'administration de l'association se réunit dans la mairie de Hunspach.

-  Du 7 au 10 novembre inclus : récupération de matériels d'époque dans trois ouvrages de la région de Bitche.

- Samedi 29 octobre : notre représentant se déplace au fort Casso, à Rohrbach-lès-Bitche, pour participer à la réunion de Conseil d'administration de la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification.

- Lundi 28 novembre : visite d’évaluation de la sous commission départementale de sécurité et d'accessibilité.

- Samedi 17 décembre :repas de fin d'année où les membres actifs et les salariés de l'AALMA ont passé un moment de convivialité autour d'un succulent couscous.

UN PETIT, MAIS PROFITABLE TRANSFERT DE MATERIEL

En 2004, nous avions pu récupérer, avec l'autorisation de l'armée, une plate-forme d'arme mixte de cloche entreposée dans l'ouvrage du Schiesseck. Nous pouvions alors envisager de remonter, pour la mettre en exposition, la plate-forme munie cette fois-ci de l'arme dont nous étions déjà en possession. Mais il manquait encore quelques éléments pour compléter le tout, dont l'arceau où est accroché le canon de 25mm. Un tel arceau était encore en place au bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof.

Cet ouvrage d'infanterie étant propriété communale, il fallut demander l'autorisation au maire, qui nous l'accorda.

Aussi, dans la matinée du samedi 22 octobre, nos bénévoles arrivèrent l’un après l'autre sur les lieux. Deux équipes furent créées, une pour démonter les éléments convoités de la cloche du bloc 3, la seconde pour remonter, depuis le PC, un magnifique répartiteur téléphonique composé de trois volumineux coffrets qui n'avaient, comme par miracle, pas été vandalisés. Une chance pour le Schoenenbourg, car toute la téléphonie d'origine avait été déposée dans les années 1950, lors de la remise en état du fort, et remplacée par du matériel qui n'avait plus rien à voir avec celui d'origine.

Les lourds coffrets en fonte durent être treuillés à la main dans la cage d'escalier, sur un dénivelé de 25 mètres. Cela donna lieu à des manipulations fort musclées, où même les plus costauds furent mis à rude épreuve. D'autres objets, comme une armoire à clés, deux petites armoires de rangement et divers équipements prirent le même chemin. A 15 h, l'équipe qui avait œuvré dans les dessous rejoignit celle qui bataillait encore sur les dernières fixations récalcitrantes des éléments de cloche du bloc 3.

Puis, tous les participants ramenèrent le matériel démonté et l'outillage vers le bloc 1, à travers les prés et les broussailles, ce qui ne fut pas facile car le bloc 3 est pris dans une végétation dense et est invisible à partir des autres blocs. Les deux remorques furent chargées à ras bord et c'est en fin d'après-midi que les bénévoles se dirigèrent vers le Schoenenbourg pour y décharger provisoirement le matériel dans l'entrée des munitions. Ce fut une petite mais profitable récupération, et un bon entraînement pour la prochaine, qui allait se dérouler quelques jours plus tard.

Rappelons, pour mémoire, que le bloc 3 de l'ouvrage du Welschhof reçut un camouflage expérimental fait de reliefs en ciment et ardoise imitant des arbustes et recouvrant une partie de la façade, tandis que le bloc 1 fut doté d'un créneau expérimental pour une arme mixte dont la trémie est toujours visible. Sur un plan plus général, l'ouvrage est assez vandalisé et pillé, sa tourelle d'armes mixtes est vide, bref, il n'est plus qu'une pauvre épave. Pour éviter toute intrusion indélicate, la commune a fait murer son entrée dans le jour suivant notre opération de démontage.
 

ULTIME ET GROSSE OPERATION DE DEMONTAGE A BITCHE

Consciente de la difficulté que subissent les associations pour assumer de lourdes opérations de transfert de matériels d’origine – prise de congé pour les participants, nécessité de disposer de nombreux bras, hébergement, organisation des transports, etc, - l’armée a autorisé un troisième et dernier prélèvement à partir des ouvrages entourant Bitche, soit à partir du Schiesseck, de l’Otterbiel, du Grand Hohekirkel. C’est donc du 7 au 10 novembre inclus qu’un assez grand nombre de bénévoles de l’AALMA  s’est à nouveau engagé pour passer jusqu’à quatre jours consécutifs dans la fortif du pays de Bitche.

Lundi 7 novembre, 11 h.

Toute l’équipe se retrouve à l’ouvrage du Schiesseck. De là, les militaires accompagnent nos membres vers l’ouvrage d’Otterbiel qui n’est plus accessible, en voiture, qu’en empruntant les routes militaires du Camp de Bitche. Aussitôt, les participants pénètrent dans l’ouvrage pour repérer le matériel qu’il sera intéressant d’emporter, mais aussi, pour la plupart, pour découvrir cet ouvrage qui n’avait, pour ainsi dire, jamais été accessible aux civils.

Là, une petite déception, l’Otterbiel ne recèle plus guère d’éléments intéressants, ceci, pour plusieurs raisons. D’une part, les musées militaires ont déjà emporté nombre de matériels, dont l’intégralité de la cuisine, un groupe électrogène, les machines de l’atelier, etc. Par ailleurs, la caserne était vide et les blocs de combat ne recelaient pas grand-chose. D’autre part, il faut savoir que l’Otterbiel est véritablement un ouvrage atypique : son gros œuvre a les dimensions d’un gros ouvrage, mais ses équipements correspondent en grande partie à ceux d’un petit ouvrage. Autrement dit, c’est un ouvrage d’artillerie sans artillerie, équipé comme un ouvrage d’infanterie.

Il lui reste sa merveilleuse salle des filtres et ses arrières exempts de toute humidité et repeints à de multiples reprises. Par contre, ses blocs sont dans un état beaucoup moins reluisant. Ajoutez à cela  qu’il n’est représentatif ni d’un grand ni d’un petit ouvrage, on comprend donc mal toute l’agitation qui eut lieu il y a quelques années sur la préservation de cet ouvrage.

C’est donc au PC et à l’observatoire, haut de 365 marches, que purent être dénichés et rapportés, au courant de l’après-midi, quelques matériels intéressants. Pendant ce temps, d’autres bénévoles s’attelèrent au démontage d’un lot de filtres à air qui avait été remisé dans une galerie en cul de sac. Ces filtres étaient dans un état de conservation remarquable, et chose absolument rare, dans leur emballage de transport. Ils seront parfaits pour remplacer les filtres de réserve du Schoenenbourg non livrés ou que nous avions dû éliminer, car trop corrodés.

Pendant ce temps, au Schiesseck, nos mécaniciens commençaient à dépouiller la chambre de tir de la tourelle de 75/32 où les canons et leur affût avaient été enlevés lors des deux précédentes opérations) de tous les équipements annexes, de manière à pouvoir bientôt présenter aux visiteurs, au Schoenenbourg, une chambre de tir complète.

Mardi 8 novembre

L’équipe de démontage de l’Otterbiel poursuit son œuvre par le démontage et le transport vers l’entrée des premiers filtres démontés, d’armoires métalliques, d’un établi d’atelier, de rhéostats et de lampes de cloche, etc.

A midi (comme tous les midis), nos bénévoles se retrouvent à l’entrée du Schiesseck où arrivent les plats chauds commandés chez le boucher de Bitche. Une méthode qui a fait ses preuves, en débarrassant nos membres du souci d’organiser leur propre intendance pendant plusieurs jours. Comme il fait beau et que le froid n’a pas encore fait de véritable apparition, c’est une bienheureuse détente, on se croirait presque au Club med.

Après le repas, toute l’équipe se dirigea vers le grand Hohekirkel, pour voir quels matériels pourraient encore faire l’affaire. Grosse déception : très peu d’équipements au grand Hohé, beaucoup ayant disparu, emportés par les associations qui avaient oeuvré là lors de la première et de la seconde récupération. Ce fut une occasion de faire …du tourisme, cet ouvrage n’ayant guère été visité par des civils car implanté sur le champ de tir du camp de Bitche. Pas inintéressante, la balade souterraine, le Grand Hohé recelant plusieurs particularités dont son bloc observatoire, son usine en coin et ses galeries sans une trace d’humidité, conçues presque à la manière des ouvrages des nouveaux fronts.

Mercredi 9 novembre

L’équipe de l’Otterbiel se remet à l’œuvre, il faut sortir de l’ouvrage tout ce qui va être emporté le lendemain. Doivent alors passer le portillon de la grosse porte blindée, les lourdes armoires métalliques, les derniers filtres, la coiffe et le moteur du puits d’eau potable, l’établi. Grâce au chariot à quatre roues fabriqué par nos techniciens en 1982 pour les premières récupérations à l’ouvrage de Métrich, ces gros matériels purent être transportés sans difficultés depuis les endroits les plus reculés de l’ouvrage.

Au Schiesseck, même scénario : les deux évacuations de douilles de la tourelle de 75, les deux norias hautes, une noria basse, un moteur de tourelle, un grille d’usine, un élément de plancher de cloche d’arme mixte, un coffret téléphone et les dernières lampes suspendues de cet ouvrage sont transportés à l’entrée, jusqu’au soir.

Jeudi 10 novembre

L’ensemble du matériel extrait de l’Otterbiel doit encore être transporté dans un pré, à 800 mètres de l’entrée, le chemin menant à l’ouvrage ne permettant pas l’accès par un camion. L’après-midi, le poids lourd et sa remorque sont chargés à l’aide de la grue auxiliaire du camion. Puis c’est le retour vers l’Alsace.

Le soir, tout le monde a retrouvé ses pénates et ses habitudes, avec une pensée pour ces ouvrages de Bitche, quasiment intacts il y vingt ans, dépouillés aujourd’hui pour le plus grand bonheur des associations qui ont soustrait ces matériels normalement condamnés à l’inexorable dégradation de la rouille et de l’abandon.

Samedi 12 novembre

Le 11 étant la dernière journée d’ouverture publique au Schoenenbourg, il était impensable de décharger le matériel qui était resté en attente sur le camion. C’est donc le 12 qu’on procéda au déchargement du poids lourd et de sa remorque, suivi du rangement immédiat des divers éléments qui remplirent au total une dizaine de wagons.

Pour conclure, ce fut une belle opération, où les bénévoles se donnèrent une fois de plus à fond. Ils méritent tous nos remerciements. Méritent également nos remerciements les plus sincères l’administration du Ministère de la défense (les autorisations sont données par la ministre de la Défense en personne), l’Etat-major de la région Nord-Est, la commission Défense-Associations qui a fait avancer les choses à une vitesse peu courante dans l’administration militaire, vu la complexité du dossier ; le secrétaire général de la Fédération des Associations de Sauvegarde de la Fortification, qui a été le patient initiateur de ce qui paraissait encore impensable il y a quelques années. Merci à tous.

Texte documenté d’après le journal de bord de notre administrateur Claude Burcker.

TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

A L’ENTREE DES HOMMES

Une précédente commission de sécurité avait exigé que l’entrée des hommes soit accessible de l’extérieur, pour y faire pénétrer des secours en cas d’incident majeur.  C’est aujourd’hui chose faite.  Plusieurs mois durant, nos techniciens se sont investis dans la remise en état de ce bloc, dans plusieurs domaines.

Il y eut tout d’abord un gros travail de serrurerie, car cette entrée ne pouvait être ouverte que de l’intérieur. Les accès du bloc, c’est-à-dire les deux grosses grilles de l’escalier et une des portes sas ont été dotés de serrures de sécurité. Il fallut percer, limer, souder, mais on y arriva. C’est aujourd’hui chose faite, l’entrée des hommes est accessible par l’intérieur et par l’extérieur.

Mais ce n’était pas tout. Pour que les secours puissent progresser en toute quiétude, il fallait aussi un éclairage adéquat. Pour cela, nos électriciens remirent à neuf l’intégralité du circuit électrique de cette entrée. Ce fut là aussi un gros chantier.

Mais les conditions n’étaient pas encore vraiment idéales car ce bloc, presque entièrement reconstruit après la guerre, avait été conçu sans les traditionnels écoulements d’eau, ce qui occasionna d’importantes stagnations et au final, un bloc perpétuellement humide. Il fallut alors creuser au perforateur des mètres et des mètres de caniveaux et colmater des mètres de fissures pour enfin voir l’humidité disparaître  cet automne.

Depuis, une grille a été posée pour limiter les divagations internes, des travaux de peinture ont été entrepris et le petit local d’entrée a été doté d’un faux plafond, car l’entrée des hommes pourrait bien devenir un jour une entrée pour les visiteurs au cas où l’entrée des munitions deviendrait impraticable pour cause de travaux lourds dans ce secteur.

LE BLOC 1 : ILS L’ONT FAIT

Ca y est, ils l’ont fait, ce que personne n'avait fait avant eux : remettre à neuf l’intégralité d’un bloc d’infanterie. Du sas de pied de bloc en passant par la volée de l’escalier au sommet des cloches de guet, tout le bloc a été rénové. Nous vous avons décrit l’avancement de ces travaux dans nos précédents bulletins ; aujourd’hui, ils sont arrivés à terme. Et le résultat est saisissant : le bloc 1 est quasiment en l’état où il était en 1936, c’est-à-dire neuf. Tout a été repeint, les murs, les huisseries, les lits, les tablettes, les créneaux, la doublure de façade et le plafond des locaux exposés, la rampe d’escalier, enfin tout. Personne n’avait encore fait cela ! Bravo à nos techniciens, peintres et métalliers qui ont œuvré là toute une année. Il reste toutefois à rénover l’installation électrique, ce qui sera fait quand d’autres travaux prioritaires auront été achevés.

DANS LES GALERIES

Dans la gare arrière, ont été repeints les trois locotracteurs Vétra de notre ouvrage. De provenance différente (deux pris dans l’ouvrage de Bréhain et un provenant du Hochwald) ils étaient également peints de couleurs différentes. Il fallut donc revenir à une certaine homogénéité et c’est en vert (la couleur d’origine découverte sous toutes les couches successives) que nos techniciens ont repeint les trois machines.

Toujours dans les gares, des carrefours ou dans des endroits dégagés, ont été installés les imposants filtres à air de réserve prélevés au Schiesseck. Dans cet ouvrage, de multiples endroits avaient été prévus, dès l’origine, pour stocker ces gros cylindres. Ce n’était pas le cas au Schoenenbourg. Il fallut improviser, comme il a certainement fallu improviser à l’époque.

L’issue de secours secrète a été dotée d’un grillage qui empêche désormais les plus curieux de grimper à l’échelle menant à l’étage de manoeuvre, histoire de voir ce qu’il y a en haut.

LE CIRCUIT DE VISITE

Ce dernier a été doté de nouveaux panneaux directionnels qui font progresser le visiteur secteur par secteur. Ainsi, le secteur 1 les conduit jusqu’à la cuisine. Puis ils empruntent le secteur 2 qui les mène à travers l’usine jusqu’à la caserne, et ainsi de suite. Le tout se termine par le circuit n°5, qui est celui allant du bloc 3 à la sortie.

De bonne taille, de couleur bien visible et différente pour chaque secteur, chaque panneau indicateur comporte le numéro du secteur et sa dénomination (caserne, PC, bloc de combat) en trois langues. Le visiteur suit ainsi une progression mathématique des plus simplistes. Malgré tout, il y en a qui ne savent apparemment pas compter de 1 à 5, qui font le circuit à l’envers.

AU BLOC 4

Au bloc 4, provisoirement aménagé en atelier de remise en état de pièces d’exposition, ont été mis en peinture divers éléments. Le rare tube de 75/28 (tube de 75 mm de DCA) a été nettoyé et repeint. Les deux canons, le pylône de guidage et une partie de l’affût des 75/32 provenant de l’ouvrage du Schiesseck ont été grattés et repeints.

Toujours au bloc 4, le rangement des pièces détachées d’origine se poursuit. Un des magasins à munitions de ce bloc a été aménagé dans ce but.

Notre équipe de peintres a commencé la restauration des dortoirs du PC du bloc 4. Ces travaux s’étendront progressivement. Il s’agit, entre autres, de se procurer une alternative au bloc 3, qui est le seul bloc des avants régulièrement visité, au cas où celui-ci serait inaccessible par suite de travaux importants.

AU BLOC 3

Le contenu de la chambre de tir de la tourelle de 75 du Schiesseck sera mis en valeur non pas dans l’exposition d’armements de la ligne Maginot, dans le bas du bloc 3, mais à l’étage supérieur de ce dernier. Ainsi, les deux canons de 75 rendus solidaires par leur affût et leur pylône de guidage, les évacuations de douilles et les débouchés des norias seront visibles en « chambre de tir ouverte » à quelques mètres de la tourelle (dont le contenu est en fait invisible aux visiteurs).

Pour cela, des travaux préparatoires ont eu lieu, dont le brossage d’une grande partie de la doublure du plafond et des monorails Tourtellier pour faire tomber la rouille accumulée depuis de longues années. Les deux filtres à air qui encombraient le M3 ont été évacués. Pour cela il a fallu activer le monte-charge, à la main bien-sûr, car ce dernier n’a jamais été remis en activité, ses mécanismes d’entraînement ayant séjourné 15 ans sous deux mètres d’eau. C’est à la manivelle, donc à la force du poignet qu’il fallut bouger la cabine et son chargement . Ainsi, pour un chargement, il faut une matinée  pour descendre la cabine et une après-midi pour la remonter au niveau supérieur.

A l’heure actuelle, la majorité des éléments du 75/32 du Schiesseck sont déposés à l’étage intermédiaire du bloc3, en attendant d’être remontés dans l’alvéole à munitions du fond du bloc.

LES TOURELLES

Toutes les tourelles de l’ouvrage ont été manœuvrées et les mécanismes graissés.

AU PC PRINCIPAL

Une campagne de retouches de peinture vient de s’achever, le PC est à nouveau comme neuf. Mais le salpêtre revient au galop, plusieurs pièces en sont atteintes,  notamment l’exposition de peintures murales. Ce phénomène se développe dans les enduits de maçonneries, décolle et fait tomber les peintures.

DEHORS

La couche de terre qui recouvrait la dalle du bloc 1 a été décapée à l’aide d’un engin de travaux publics. Les blocs 4, 5 et 6 ainsi que les deux entrées avaient eux aussi été décapés il y a quelques années. De ce fait, l’intérieur des blocs s’assèche plus rapidement au retour de la belle saison.

LIRE

LA LIGNE MAGINOT EN LORRAINE, par Stéphane Gaber. En 180 pages, l’auteur qui a déjà à son actif une publication sur la Lorraine fortifiée et sur le secteur fortifié de Montmédy, traite toutes les étapes de la conception et de l’emploi de la Ligne Maginot. Un beau livre pour les débutants, un livre un peu frustrant pour les connaisseurs. 27 euros, aux éditions Serpenoise.

LE NORD, FRONTIERE MILITAIRE tome 2, par Julien Depret.

Une véritable mine d’informations, en 288 pages avec une multitude de cartes et de plans d’une grande valeur graphique, qui explique la « ligne Maginot prolongée », soit les organisations défensives entre Dunkerque et Mézières. En commande chez l’auteur Julien DEPRET, BP31, 59496 SALOME (France), au prix de 45 euros + 7 euros de frais de port. Egalement, bon de commande sur : julien.depret@free.fr

LA LIGNE MAGINOT, 60 ANS APRES, par Georges Huygen et Marc Zeig.

Les auteurs ont exploré deux secteurs fortifiés, Crusnes et Thionville, et en ont fait cinq fascicules brochés en photocopie de qualité où sont répertoriés et photographiés tous les ouvrages, grands et petits, du fort à l’encuvement de tourelle démontable. Pratique pour ceux qui vont beaucoup sur le terrain. 25 euros le fascicule, plus frais de port. Georges Huygen  tél. 0032 12 23 72 88 ou 0032 477 533 477  

DE LA GARNISON DE SAINT-MAURICE A LA BRIGADE DE FORTERESSE 10, 1982-2003. Nous passons là en Suisse Romande où l’association St Maurice d’Etudes militaires édite un livre très documenté sur l’évolution de cette partie de l’impressionnante fortification suisse, sous la plume du Lt Colonel Jean-Jacques Rapin et de ses collaborateurs. 207 pages et de très belles photos sur les ouvrages modernes surplombant St Maurice.

En vente au Schoenenbourg ou chez notre trésorier Richard JEHL, Tél 03 88 09 19 43 ou sur au prix de 26 euros plus port.

THE MAGINOT LINE – FORT DCHOENENBOURG est simplement la version en langue anglaise de notre brochure déjà éditée en français et en allemand. Elle sera en vente à la caisse de notre ouvrage dès les premières ouvertures de 2006.

ET AUSSI

- « La résistance héroïque de l’ouvrage du Welschhof », par Sébastien Schlegel dans Histoire de guerre n° 63 de novembre 2005

- « La Ligne Maginot et la stratégie militaire française » par Yves Buffetaut dans le magazine « Batailles » n°11 de novembre 2005

-« Le petit ouvrage de Thonnelle » par Alain Hohnadel et Jean-Yves Mary dans 39/45 magazine n°228 et 229, de novembre et décembre.

- « 1940 – Combats sur la Ligne Maginot » dans Militaria Magazine hors série n°59. Une brochure de 82 pages, où l’on commence à parler des combats de la ligne Maginot à la page 46, et encore pour citer presque exclusivement  les affrontements dans les départements du nord. Décevant pour les connaisseurs. Néanmoins, de la belle photographie et d’agréables planches couleurs. Pour néophytes, dans toutes les librairies.

 

L’ACTUALITE FORTIF SUR INTERNET (suite)

Par Cédric Populus

Nous poursuivons notre « survol » des sites Internet sur la Ligne Maginot en passant par la  Lorraine…


Adresse : http://www.geocities.com/Athens/Acropolis/9173/

Lieu : secteur fortifié de Thionville.

Restauration : ouvrage de l’Immerhof.

Auteur (s) : association Le Tiburce.

Remarques : le site présente le strict minimum. Les photos ne sont pas nombreuses. Et la dernière mise à jour date de décembre 1999…

Indice de qualité : * (passable).

 

Adresse : http://perso.wanadoo.fr/sfbc/

Lieu : secteur fortifié de Thionville.

Restauration : ouvrages du Galgenberg et de Kobenbusch, l’observatoire de Cattenom, la casemate du Sonnenberg et l’abri du Bois de Cattenom. Et du MOM dans ce secteur.

Date de mise en ligne : 2001

Auteur (s) : association du Site fortifié du Bois de Cattenom.

Remarques : le site est intéressant, mais il manque de documentations (plans, photos, etc) au moins sur les éléments restaurés. Dommage que la partie « sentier » ne soit pas activée.

Indice de qualité : ** (moyen).

 

Adresse : http://www.hunsrueck.com/umgebung/seite401.htm

Lieu : secteur fortifié de Thionville.

Restauration : ouvrage du Hackenberg.

Date de mise en ligne : 2002

Auteur (s) : Amifort.

Remarques : dommage que pour un fort si important et conséquent, un site digne de ce nom ne soit pas encore réalisé. Le contenu de cette page est vraiment ridicule et uniquement en langue allemande. Très décevant.

Indice de qualité : (nul).

 

Adresse : http://www.bichel-sud.net/

Lieu : secteur fortifié de Thionville.

Restauration : abri du Bichel Sud.

Date de mise en ligne : 2002

Auteur (s) : association de l’Abri du Bichel Sud.

Remarques : ce site est excellent pour la présentation de l’abri et de la vie associative (restauration, travaux, journées du patrimoine, etc). La documentation est dense (photos, plans) et la liste des liens est aussi bien renseignée. En plus, les éléments du secteur de l’abri sont détaillés et illustrés par des photos et des plans de qualité.

Indice de qualité : **** (excellent).

 

Adresse : http://perso.wanadoo.fr/michelsberg/

Lieu : secteur fortifié de Boulay.

Restauration : ouvrage du Michelsberg et l’abri de Bilmette.

Date de mise en ligne : 2001

Auteur (s) : association du Michelsberg.

Remarques : le site est intéressant, on peut suivre les travaux de restauration et les récupérations de matériels. Il est bien documenté et les liens sont bien renseignés. A voir.

Indice de qualité : *** (correct).

 

Adresse : http://membres.lycos.fr/campdebansaintjean/

Lieu : secteur fortifié de Boulay.

Restauration : aucune.

Auteur (s) : Fabrice.

Remarques : un beau travail de recherche et de présentation de l’histoire particulière de ce camp de la Ligne Maginot.

Indice de qualité : *** (correct).

 

Adresse : http://www.la-ligne-maginot.com/

Lieu : du secteur fortifié de Boulay à celui de Rohrbach.

Restauration : aucune.

Auteur (s) : Fabrice.

Remarques : c’est un site intéressant pour ses photos (de bonne résolution) et vidéos. Un forum est disponible mais le niveau de français laisse à désirer. Le seul intérêt réside dans la consultation des photos…

Indice de qualité : ** (moyen).

 

Et voilà la fin du parcours pour ce numéro. Il reste encore une bonne partie de la Lorraine à traiter. La suite au prochain numéro…

 

LA COTISATION 2006

Comme tous les ans, nous vous invitons à renouveler votre engagement envers notre association par le paiement de la cotisation. Celle-ci se monte à 16 euros.

Les membres actifs qui voudront être assurés devront verser 24 euros au moment de régler leur cotisation.

Les envois sont à adresser à :

Armand JACQUES, 265 rue Principale

67160 SCHLEITHAL

Prenez soin de libeller votre chèque au nom de l’association. Les virements postaux se font sur le compte 1775 89 S

 

OUVERTURES DU SCHOENENBOURG

DEVANT ETRE ASSUREES PAR

LES BENEVOLES

 

Dimanche 5 mars

Dimanche 2 avril

Dimanche 16 avril (Pâques)

Lundi 17 avril (Pâques)

Lundi 1er mai

Dimanche 4 juin

Dimanche 18 juin

Dimanche 2 juillet

Dimanche16 juillet

Dimanche 30 juillet

Dimanche 13 août

Dimanche 27 août

Dimanche 10 septembre

Dimanche 24 septembre

Dimanche 8 octobre

Dimanche 22 octobre

Samedi 11 novembre

 

L’ASSEMBLEE GENERALE

Se déroulera à la maison Ungerer, à Hunspach, le dimanche 26 mars 2006, à 14h30.

Bonne et heureuse année 2006 à tous nos membres  et à nos lecteurs

de la part du président Marc Halter et du conseil d’administration

 

DERNIERE MINUTE

Décès de Frédéric SCHIELLEIN

Dans la semaine de Noël, décédait, à l’âge de 91 ans, M. Frédéric Schiellein. Ce dernier était membre fondateur de notre association où il avait longtemps oeuvré, en tant que vice-président, au sein de notre Conseil d’administration.

Homme de terroir, doté d’un solide bons sens paysan de son Alsace du Nord, fervent défenseur de la mémoire de la Ligne Maginot et des hommes qui y combattirent, il avait, depuis plusieurs années, cédé ses responsabilités à plus jeune que lui. Mais son engagement pour la cause n’avait en rien faibli. Malgré son grand âge, il ne manquait jamais de nous rendre visite, lors des journées d’ouverture du fort. Nous lui devons, entre autres,  de nombreuses interventions auprès des collectivités territoriales, où il plaidait avec fougue l’action de notre association.

Doté d’une forte personnalité, Frédéric était aussi très engagé dans le syndicalisme agricole, où il occupa de nombreuses fonctions, au plus haut niveau. Il fut conseiller général pendant 30 ans. Il était officier de la Légion d’honneur, commandeur du Mérite agricole et officier dans l’Ordre national du Mérite.


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