Bulletin 2 de 2006


EDITORIAL

PLUS COMME AVANT

Il fallait s'y attendre, après 25 années d'activité bénévole où une certaine routine s’est installée, qu’on entende parfois, au détour d’une conversation : "ce n'est plus comme avant". Cette remarque mérite attention et réflexion.

Bien sûr, cela n'est plus comme avant, du temps où les premiers membres s'activaient tous ensemble à gratter les caniveaux pour essayer d'assainir l'infâme souterrain qu'ils avaient pris en charge. Ce n'est plus comme avant où les bénévoles découvraient ensemble, avec leurs lampes frontales, les tréfonds de leur ouvrage, ce n'est plus comme avant où ils partaient en groupe à la découverte des secrets de la Ligne Maginot, le fameux livre rouge de Jean-Yves Mary à la main.

Aujourd'hui, ces membres ont en grande partie fait le tour de la Ligne Maginot. Ils ne grattent plus guère les caniveaux, ils sont administrateurs, guides, ou sont passés au stade de rénovateurs de haut niveau ; bref, ils ont évolué. Ce n’est plus comme avant, soit, mais qui pourrait affirmer que dans la vie de tous les jours tout est resté comme avant. Leur profession n’a-t-elle pas évolué ? Conduisent-ils la même voiture qu’il y a vingt cinq ans, vont-ils au cinéma pour regarder les mêmes films qu’il y a vingt cinq ans ?

Bien sûr, cela n'est plus comme avant. Mais enfin, rédiger un contrat de travail pour un futur employé n'est-il pas aussi valorisant que de gratter un caniveau entartré, discuter tourisme avec un représentant du Conseil général ou budget associatif avec un directeur de banque n'est-il pas aussi enrichissant que de faire le guide ou travailler dans son ouvrage ? Et puis, on ne gère pas 40 000 visiteurs comme on en gérait 4000 il y a une vingtaine d’années.

Eh bien oui, cela n'est plus comme avant ! Le phénomène est d’ailleurs quasi général puisqu'on perçoit le même constat chez l'ensemble des associations qui se sont créées il y a une vingtaine d'années. Partout, on entend " ce n’est plus comme avant " car le bénévolat est sur le déclin, les fondateurs d'associations ont vieilli, les jeunes ne suivent plus, d’ailleurs peu d'entre eux s'engagent à endosser des responsabilités et souvent le simple fait de devoir fournir un travail les fait abandonner au bout de quelques mois.

Ce n’est plus comme avant a donc une double résonance, la pragmatique et la nostalgique. Les pragmatiques qui ont évolué et ont su faire évoluer leur association n'ont pas eu le temps de céder à cette nostalgie. D'ailleurs, la plupart de ceux qui se plaignent aujourd'hui que cela ne soit plus comme avant ont-ils oublié qu'ils ont peut-être été des acteurs  ayant assumé un engagement souvent considérable, mais simplement routinier ? Ont-ils oublié qu'ils ont presque toujours compté sur les autres (ceux du comité n'ont qu'à…), qu'ils ont participé à des sorties mais eux, en ont-ils organisé ? Et eux, se sont-ils décarcassés pour intéresser les jeunes ? Oui, ce n’est plus comme avant, mais ne pensent-ils pas qu’ils ont eux aussi une part de responsabilité dans le déroulement des choses ?

Et puis, les nostalgiques ont-ils oublié que nous avons réhabilité la Ligne Maginot non pas pour le simple plaisir et pour gratter les mêmes caniveaux jusqu’à un âge avancé, mais pour laisser à nos successeurs, qui peuvent être une association ou une collectivité, un monument sauvegardé et exploitable ? Si un jour nous atteignons ce but et qu’à travers ceci, nous y aurons trouvé du plaisir, nous aurons le légitime sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait faire.

En attendant, une chose est sûre, dans le passé, le présent, le futur, cela ne sera jamais plus comme avant, et ce sera tout ce qu'il y a de plus normal.

Jean-Louis Burtscher

 

BIENFAITS ET  MEFAITS D'INTERNET

Aujourd'hui, tout le monde ou presque a déjà utilisé les services d'Internet. Dans le domaine de la ligne Maginot, cet outil de communication nous propose, entre autres,  de nous documenter à peu de frais et de voyager dans tous les secteurs fortifiés sans avoir à bouger de notre chaise. Mieux encore, les sites de vente aux enchères d'Internet nous ont permis d'enrichir notre fonds d'archives photographiques de manière importante. Chaque semaine, des photos plus inédites les unes que les autres sortent des vieux albums et vont s'afficher sur nos écrans, ce qui provoque quelquefois de belles empoignades entre collectionneurs.

Concernant les photos intéressant notre secteur, nous avons mandaté un de nos membres pour être à l'affût et bien entendu les acheter. Mais ce n'est pas facile car le système des enchères peut réserver bien des surprises…et des factures salées. Mais c'est ça ou perdre des trésors photographiques. Qui aurait cru, il y a vingt ans, que l'on se battrait un jour à coup d'enchères électroniques pour garder la maîtrise de notre patrimoine ? Non, décidément, ce n'est plus comme avant !

Mais Internet a aussi ses travers. Ainsi, le 17 mars 2006 nous découvrions avec stupeur qu'un morceau de 1,5 kg de la collerette de béton entourant la cloche du bloc 5 de notre ouvrage était en vente sur un site bien connu. Le vendeur précisait même qu'il restait un peu de peinture de camouflage sur ce vestige historique qui eut à subir des combats, qu'il y eut mort d'homme dans la cloche, tout en souhaitant bonne chance aux futurs acheteurs qui feraient bien de monter les enchères.

C'était pousser le bouchon un peu loin. Notre président porta plainte et la gendarmerie fit son travail. Quelques jours plus tard, le vendeur était localisé, il s'agissait d'un ressortissant allemand. La justice rendit son verdict en condamnant l'intéressé à 300 euros d'amende.

Une seconde affaire nous mit en émoi début juin. Toujours sur un site de vente aux enchères, un citoyen allemand proposa à la vente un chargeur de mitrailleuse de forteresse MAC 31. Toutefois, dans ce qui semblait être le lieu d'origine de ce matériel, ce monsieur mentionnait le nom de notre association, ainsi que le fort de Schoenenbourg. N'importe quel lecteur non averti pouvait alors croire que nous vendions les matériels issus de notre ouvrage. Fallait-il encore une fois saisir la justice ?

Alertée, la direction du site nous mit en rapport avec le vendeur. Ce dernier se confondit en excuses en affirmant que le fait d'avoir cité notre association était simplement destiné à faciliter une recherche documentaire sur l'objet en question, mais que cela avait été mal rédigé, d'où une interprétation involontairement erronée.

Décidément, la bonne ou mauvaise réputation des ouvrages et des associations ne se joue plus seulement sur le terrain, mais aussi sur Internet. Ah, bon sang, ce n'est vraiment plus comme avant !

 

LA VIE DE L'ASSOCIATION

Une médaille pour l'association

Le mercredi 8 février, un courrier du Ministre délégué au tourisme nous annonça, avec les félicitations de l'intéressé, que la médaille de bronze du tourisme était décernée à notre association. Notre président s'empressa d'annoncer cette bonne nouvelle lors de notre assemblée générale et dédia cette récompense à tous les membres qui ont oeuvré au profit de notre association. Cela fait maintenant 10 prix et récompenses que nous avons obtenus depuis 1986, où nous avions décroché un prix national au concours "chefs d'œuvre en péril – Antenne 2 (télévision publique).

 

La mise en sécurité du fort

La Communauté des communes du Pays de Wissembourg lance en février une mission de maîtrise d'œuvre pour la mise en sécurité du fort de Schoenenbourg. Il s'agit là du début d'un processus qui vise à mettre en sécurité notre ouvrage avec l'aide de tous les acteurs impliqués en la matière : la sous-commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité, le représentant de l'Etat, le Conservateur régional des monuments historiques, les propriétaires, la Communauté des communes, l'AALMA, et en tant que futurs financeurs les représentants de la Région et du Département.

La partie s'avère particulièrement difficile car les normes actuelles ne peuvent toutes s'appliquer à cet édifice ancien et de surcroît protégé au titre des monuments historiques. Des compromis devront être trouvés, ce sera la mission d'un cabinet spécialisé d'élaborer des propositions à l'aide d'un cahier des charges. Depuis, un appel d'offres public a été lancé dans la presse, le cabinet d'études qui sera retenu pourrait se mettre au travail dès cet été.

 

La FASF

Le 17 mars, un délégué de notre association s'est rendu à Longeville-lès-Saint Avold où s'est tenue l'assemblée générale de la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification. Des associations qui n'étaient pas encore fédérées ont demandé à l'être, ce sont : Immerhof, Fort de Frouard, La Caponnière (Belfort), le fort de Sucy en Brie.

La matinée était consacrée à la visite du site du PO de l'Einseling, qui connut d'intenses combats en juin 1940. Etabli sur un parcours pédestre, ce PO a été mis en valeur de manière exemplaire, du moins pour les extérieurs. Pour l'intérieur, il y a encore beaucoup à faire. Bravo aux bénévoles de l'équipe de Hubert Bouckenheimer.

Une sortie sympa

Le 25 mai, plusieurs de nos membres actifs se sont déplacés sur la ligne Maginot mosellane, histoire de voir ou de revoir les réalisations faites par d'autres associations. La première étape fut l'abri de Bichel Sud. Là, une équipe de bénévoles a pris les choses en main pour le plus grand bien de cet abri. Ce fut aussi la découverte de plusieurs positions extérieures du plus haut intérêt comme des emplacements de tourelle démontable et de guérite d'observation.  L'après-midi sera consacré à la visite de l'ouvrage du Michelsberg et de l'abri de Bilmette, tous deux préservés par la même association (A.O.M. 22 juin). Un grand merci aux collègues lorrains pour leur excellent accueil et bonne continuation à eux.

Un bivouac exemplaire

C'est ce que l'équipe de reconstituants d'Alsace 45 a mis en œuvre du 25 au 28 mai sur le terre-plein de l'entrée des munitions de notre ouvrage. Avec 10 tentes, un poste de secours, 10 véhicules dont des Jeep et des Dodge de plusieurs modèles, une moto, la vingtaine de participants haut-rhinois et suisses costumés en troupes américaines du temps de la Libération ont animé notre site, pour le plus grand plaisir de nos visiteurs. 

Les médias au Schoenenbourg

Mercredi 31 mai est venu au fort un groupe d'Américains venant du QG de

la 7ème armée US en Europe (chef d'état-major, colonels, attaché de

presse et historien, etc...).  Notre président leur a montré la casemate Esch, le casernement extérieur, les dessus et l'intérieur du fort. Ils étaient ravis (malgré un long contrôle d'identité par la police française, sur l'autoroute) et nous ont félicités pour notre travail, notre savoir-faire et notre professionnalisme.  

Dimanche 4 juin, débarquement de la TV japonaise (6 personnes) pour un reportage qui s'annonce certainement de qualité sur le Schoenenbourg et la ligne  Maginot. Comme le temps leur était mesuré, notre ouvrage sera le seul qui paraîtra à l'écran. La nouveauté est que le narrateur est un auteur de bandes dessinées très connu au Japon, qui donnait un cachet particulier au reportage.

Mercredi 31 mai, une société de communication et de production de Paris se déplacera sur notre site pour étudier une scénographie artistique qui pourrait se dérouler dans le fort .

La fédération alsacienne

La FALMA, qui regroupe les associations de préservation de la ligne Maginot d'Alsace, a été présente les 10 et 11 juin aux journées Energissimo, au plan d'eau de Brumath, dans le cadre d'une manifestation destinée à faire connaître les possibilités de loisirs et de détente au sein de l'Alsace du Nord.

 

TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

- Au bloc 3

Le remontage des canons de 75/R32 du Schiesseck s'est étalé sur plusieurs semaines. Après la mise en place des tubes, ce fut au tour des réceptacles à douilles, d'une tête et d'un départ de noria. Nos techniciens fixèrent même un obus de 75 mm complet (inerte) dans ce dernier, histoire que l'on comprenne l'utilité de l'engin. Une remise en peinture fut interrompue par l'humidité gagnant les hauts de blocs, générée par le froid de l'hiver.

Et même si l'installation ne verra sa finition effective qu'à l'issue de la haute saison, nos guides ont déjà pris l'habitude de commenter cette magnifique réalisation dont nous pouvons être fiers, car seules deux associations sont en mesure de présenter un ensemble de 75/32 de tourelle en exposition : l'AALMA et les Amis de l'ouvrage de Fermont.

Toujours au bloc 3, les garde-mains de l'escalier d’accès aux étages supérieurs du bloc ont été remplacés grâce à un important travail de métallerie et de soudure.

-  Au bloc 4

Dans ce bloc, s'est achevée la remise en peinture de deux chambrées, une d'officier, une de troupe, au bas du bloc. Outre le grattage et la mise en peinture des murs, les huisseries et le mobilier ont subi le traitement traditionnel.

- A l'usine

L'usine a été l'objet d'une campagne de retouches des dégradations des peintures occasionnées par le salpêtre. Dans la salle des machines, a été mise en place, après  mise en peinture, une armoire métallique provenant de l'ouvrage de l'Otterbiel.

- A la caserne

Quatre vitrines ont été fixées sur la façade externe des quatre dortoirs de troupe. Elles contiennent chacune deux pages de journaux d'époque, annonçant les événements de mai-juin 1940, notamment l'invasion de la Belgique et de la Hollande. Situées sur le passage obligé des visiteurs, ces vitrines attirent immanquablement l'attention de ces derniers, qui s'arrêtent souvent pour en déchiffrer le contenu.

- Dans les galeries

On peut dire sans se tromper que le plus gros travail de ce semestre s'est déroulé dans les galeries.

Un chantier d'importance  

Le plus gros chantier fut sans conteste la rénovation de la galerie souterraine démarrant au pied des deux monte-charges de l'entrée, jusqu'à la porte coulissante du blockhaus de défense situé après les magasins aux artifices, soit une longueur de 55 mètres et une surface d'au moins 600 mètres carrés. Ce bout de galerie pas très reluisant avait beaucoup vieilli au fil des ans, surtout du fait de l'oxyde rouge émanant des couches géologiques environnantes qui avait fini par traverser les enduits de maçonnerie.

Après une intense phase de préparation, notamment pour boucher les entrées d'eau et  réparer les enduits dégradés, les murs furent remis en peinture. Trois, voire quatre couches selon l’état des fonds. Certains s’étonneront de la charge de peinture que nous appliquons lors de semblables opérations de rénovation. En effet, nous considérons qu’il vaut mieux faire du sérieux, qui sera encore dans un état correct dans cinquante ans, que du bâclé, qui sera a refaire dans quinze ans.

Puis ce fut le tour des tuyauteries d'eau, de gasoil et de ventilation, des câbles électriques et de téléphonie, des huisseries, etc. Ce chantier qui nécessita environ 750 heures de travail s'étala du 2 janvier jusqu'à la mi-mai. Il fut presque entièrement exécuté par notre ouvrier d'entretien, avec une minutie exemplaire.

Cette rénovation n'était pas le fruit du hasard, mais d'une logique de continuité. Désormais, ce sera un panorama agréable qui accrochera l'oeil du visiteur qui fera ses premiers pas dans notre fort, ce sera une impression d'ouvrage entretenu qu'il emportera en quittant les mêmes lieux. Par ailleurs, la continuité des espaces entretenus et rénovés est désormais assurée puisque quasiment tous les arrières sont maintenant remis en état.

Toujours dans les galeries.

La galerie menant de la gare arrière vers la cuisine sera également en chantier pendant plusieurs semaines. Il ne s'agira pas ici de mise en peinture, mais de travaux de canalisation. En effet le conduit d'écoulement des eaux avait fini par être complètement obstrué par la boue et le calcaire, à tel point que sur les 40 cm de diamètre, seul un dixième était encore ouvert. Même la déboucheuse achetée récemment semblait être incapable de venir à bout de cet amalgame devenu dur comme du béton. On pensa même un moment faire venir une entreprise spécialisée pour traiter le problème. C'était sans compter sur la ténacité de nos techniciens qui passèrent des semaines à manœuvrer le flexible.

Millimètre par millimètre, le calcaire céda. Puis vint le jour où le niveau d'eau descendit de 30 centimètres dans la canalisation. On avait gagné. Finies les inondations de la galerie les jours où il pleuvait beaucoup à l'extérieur. Ouf !

Dans la foulée, nos techniciens déplacèrent la machine à hauteur de la sous-station du bloc 4 pour une opération similaire. Mais à cet endroit, il reste encore à faire.

- Dans la galerie principale, nos techniciens ont remis en état toutes les charnières et les gonds des lourdes grilles des magasins aux artifices que la corrosion avait presque grippées. Elles se manoeuvrent aujourd'hui avec le petit doigt.

- Toujours dans les galeries, ont été remis en place deux déshumidificateurs, après leur réparation par une entreprise spécialisée.

- Dans la galerie menant à l'entrée des hommes, ont été nettoyés et peints les 12 filtres à air provenant de l'ouvrage de l'Otterbiel. Ceux-ci seront disposés en différents endroits du fort, à titre de filtres de rechange.

- Dans la gare inférieure de l'entrée des munitions se prépare un chantier qui vise à la reconstitution de l'atelier des techniciens du génie ferroviaire. Nous en parlerons dans notre prochain bulletin.

 

A L’EXTERIEUR

Outre les habituels travaux d’entretien (tonte du gazon, soufflage des feuilles, traitement des mauvaises herbes) a été mis en place à l’entrée du site un nouveau panneau d’information sur les conditions de visite et les horaires d’ouverture. Trilingue et doté cette fois-ci de photos en couleurs, celui-ci a été réalisé par une entreprise spécialisée. Il est à l’abri d’un vitrine qui a été mise en place par nos techniciens.

 

VOUS AVEZ DIT POUSSIERE

Dans les années 1980, l'ennemi du bénévole restaurant un ouvrage de la ligne Maginot était l'humidité. Qu'elle fut d'infiltration, de capillarité, de condensation, peu importe, c'était le cancer, la maladie que l'on pensait incurable qu'il fallait essayer de juguler par tous les moyens. Et à force de travail et de persévérance, le miracle se fit : l'humidité se stabilisa, régressa, disparut même en des endroits où personne n'aurait parié un euro de la voir un jour partir. Bien sûr, elle ne se laissa pas faire, elle détraqua les appareils chargés de la neutraliser, elle boucha les écoulements et provoqua quelques inondations, toujours prête à resurgir là où on ne l'attendait pas, mais rien n'y fit. Au Schoenenbourg, l'humidité déposa les armes, se fit discrète, et fit un pacte avec son adversaire héréditaire…la poussière.

Cette dernière prit peu à peu la place de l'humidité. Un léger voile au début, puis une couche de plus en plus visible, de plus en plus épaisse, de celle où les enfants écrivent des grossièretés avec leur doigt. C'est ce qui nous arrive désormais au Schoenenbourg où la poussière s'est installée insidieusement sur le mobilier, les machines, les objets exposés, les locomotives, les wagons, les chemins de câbles, les rigoles et bien entendu les sols, véhiculée en outre par les milliers de visiteurs qui se déplacent et se font d'involontaires convoyeurs.

D'où la nécessité de faire régulièrement le ménage, de balayer à perte de vue, de remplir des seaux entiers de moutons qui vont se nicher dans toutes les parties du fort. Une véritable plaie qui vous ferait presque regretter l'humidité d'avant.

Alors chers amis bénévoles, si vous vous ennuyez à la maison et si vous avez envie de faire œuvre utile, venez faire la peau à la poussière du Schoenenbourg, vous serez les bienvenus.

QUELQUES CHIFFRES 

Au Schoenenbourg :

Nombre de visiteurs en 2005 : 41387 (+0,9%)

Nombre de journées d'ouverture publique : 214

Nombre de groupes accueillis : 552

Casemate Esch

Nombre de visiteurs : 2344 (+3,67%)

Total visiteurs pris en charge par l'AALMA : 43731

Nombre de salariés employés par l'AALMA en

haute saison (tous types de contrats confondus) : 10

 

LA LIGNE MAGINOT SUR INTERNET

Notre parcours nous mène encore dans la région de la Lorraine avec le secteur fortifié de Faulquemont et de la Sarre.

Lieu : secteur fortifié de Faulquemont.

Adresse : http://www.kerfent.com

Restauration : aucune.

Date de mise en ligne : 2002.

Auteur (s) : Frédéric Dumait.

Remarques : ce site présente un remarquable travail de recherche documentaire sur le secteur. Une étude particulière a été faite sur l’ouvrage du Kerfent avec un historique complet. Il comprend également les textes de chansons, des récits, des photographies d’époque et d’aujourd’hui, mais aussi un quizz. C’est une adresse à ne pas manquer !

Indice de qualité : **** (excellent).

 

Lieu : secteur fortifié de Faulquemont.

Adresse : http://perso.wanadoo.fr/mairie_bambiderstroff/pages/37.html

Restauration : ouvrage du Bambesch.

Auteur (s) : mairie de Bambiderstroff pour l’Association des Guides du Bambesch.

Remarques : une simple page pour présenter l’ouvrage. Seul intérêt : les périodes d’ouverture…

Indice de qualité : (nul).

 

Lieu : secteur fortifié de Faulquemont.

Adresse : http://maginotmoselle.free.fr

Restauration : aucune.

Auteur (s) : Julien Kalinowski, lycéen de 17 ans.

Remarques : ce site est relativement complet. Le concept de la Ligne Maginot et son armement sont abordés succinctement. Mais il traite du secteur fortifié de Faulquemont tant du point de vue CORF que MOM et STG. De plus, sa carte interactive est une approche assez ludique. 

Indice de qualité : ***(correct).

 

Lieu : secteur fortifié de Rohrbach.

Adresse : http://www.fortiff.be/casso/

Restauration : petit ouvrage de Rohrbach

Date de mise en ligne : 2002

Auteur (s) : association du Fort Casso.

Remarques : ce site présente le petit ouvrage de Rohrbach dans le détail illustré de quelques photos. Un inventaire des ouvrages de la Ligne Maginot sur toute la France permet de se faire une idée de l’immense chantier que fut cette fortification. (...)

Indice de qualité : ** (moyen).

 

Lieu : secteur fortifié de Rohrbach.

Adresse : http://www.simserhof.fr

Restauration (??) : gros ouvrage du Simserhof

Date de mise en ligne : 2002

Remarques : nous avons tous eu écho de l’ouverture en 2002 de la nouvelle muséologie du Simserhof. On remarque tout de suite que ce site n’a pas été réalisé par des personnes passionnées de la Ligne Maginot mais par des commerciaux du tourisme. La mise en forme « high-tech » du site n’est pas adaptée au contenu avec des effets graphiques peu agréables et une musique agaçante en bruit de fond.  De plus, la navigation n’est pas très claire et on s’y perd assez vite. Trop peu de documents et de photos sur l’ouvrage du Simserhof et la Ligne Maginot en général. Une chose néanmoins positive : la boutique permet de découvrir les livres et les supports multimédias sur le thème de la fortification.

Indice de qualité : * (passable).

 Nous arrivons aux portes de l’Alsace. La suite au prochain numéro.  

Cédric Populus

 

AILLEURS 

L’association AMIFORT qui gère depuis trente ans l’ouvrage du Hackenberg a reçu au début du mois de mai son millionième visiteur. Accueilli par la président Claude Poesy, un couple de Seine-et-Marne est devenu subitement la vedette du jour, avec les honneurs de la presse.

 - Les Amis de l’ouvrage de FERMONT ont encore frappé un grand coup en matière de présentation d’équipements de la ligne Maginot. Ils viennent tout bonnement de récupérer l’étage supérieur avec la cuirasse circulaire et la chambre de tir complète d’une tourelle de 75/32 et d'une autre de mitrailleuses (blocs 5 et 6) de l’ouvrage de Molvange. Celle-ci sera exposée à la vue du public dans le grand hall/musée qui se trouve près de l’entrée des munitions de Fermont, où sont déjà visibles une tourelle de 75/33, de 81 et de 135 provenant de l’ouvrage de Bréhain. Une sacrée prouesse à mettre au compte de ces bénévoles que nous félicitons vivement.

  

LIRE 

- Dans les numéros 234 et 235 de 39/45 Magazine, Alain Hohnadel et Jean-Yves Mary sont les auteurs d’un article intitulé « 1940 - La Ligne Maginot livrée aux Allemands. En une vingtaine de pages, on y apprend comment les commandants ont livré leur ouvrage, après l’armistice de juin 1940, le tout accompagné d’une iconographie bien documentée et souvent inédite.

 - «  L’histoire de la Ligne Maginot » par Pierre Soudagne aux éditions Ouest-France. Cette publication de 128 pages agrémentée de nombreuses photos est un ouvrage de vulgarisation destiné au grand public. Mais il n’en est pas inintéressant pour autant. D’autant plus que l’auteur se réfère beaucoup au Schoenenbourg, dont on retrouve de nombreuses photos. Un bémol, pourtant, quelques erreurs flagrantes dans les légendes. En vente dans toutes les librairies.

 - 1931-1945 ANGEVILLERS, chronique d’une enfance vécue sur la ligne Maginot. Rédigée en grande partie par Ernest Niesser, cette grosse brochure de 280 pages est à la fois très instructive sur le plan du développement des ouvrages militaires autour d’Angevillers (le camp, les ouvrages de Rochonvillers et de Molvange, le bunker de Hitler, etc, avec de nombreuses photos à la clé), avec cette fois-ci une véritable nouveauté, le tout sur fond de recueil de souvenirs de jeunesse de l’auteur. Et là, quels souvenirs, de ceux qu’il faudrait faire lire à tous nos jeunes qui ne savent plus que s’occuper devant leurs jeux électroniques. De véritable aventures, surtout celles des années de guerre. Un intéressant document pour les passionnés de Maginot, mais aussi un vrai régal pour ceux qui aiment l’histoire et le passé de nos provinces de l’est.

 En vente chez Fensch Vallée Editions, 9 rue Foch, 57240 Knuttange, pour une trentaine d’euros

E-mail : editions.fenschvallée@wanadoo.fr

  

LA COTISATION

 Etes-vous en règle avec votre cotisation ? Si cela n’est pas encore le cas, Armand JACQUES, 265  rue Principale 67160 SCHLEITHAL attend celles que vont nous envoyer les derniers retardataires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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