EDITORIAL
PLUS
COMME AVANT
Il
fallait s'y attendre, après 25 années d'activité bénévole où une certaine
routine s’est installée, qu’on entende parfois, au détour d’une
conversation : "ce n'est plus comme avant". Cette remarque mérite
attention et réflexion.
Bien
sûr, cela n'est plus comme avant, du temps où les premiers membres
s'activaient tous ensemble à gratter les caniveaux pour essayer d'assainir
l'infâme souterrain qu'ils avaient pris en charge. Ce n'est plus comme avant où
les bénévoles découvraient ensemble, avec leurs lampes frontales, les tréfonds
de leur ouvrage, ce n'est plus comme avant où ils partaient en groupe à la découverte
des secrets de la Ligne Maginot, le fameux livre rouge de Jean-Yves Mary à la
main.
Aujourd'hui,
ces membres ont en grande partie fait le tour de la Ligne Maginot. Ils ne
grattent plus guère les caniveaux, ils sont administrateurs, guides, ou sont
passés au stade de rénovateurs de haut niveau ; bref, ils ont évolué.
Ce n’est plus comme avant, soit, mais qui pourrait affirmer que dans la vie de
tous les jours tout est resté comme avant. Leur profession n’a-t-elle pas évolué ?
Conduisent-ils la même voiture qu’il y a vingt cinq ans, vont-ils au cinéma
pour regarder les mêmes films qu’il y a vingt cinq ans ?
Bien
sûr, cela n'est plus comme avant. Mais enfin, rédiger un contrat de travail
pour un futur employé n'est-il pas aussi valorisant que de gratter un caniveau
entartré, discuter tourisme avec un représentant du Conseil général ou
budget associatif avec un directeur de banque n'est-il pas aussi enrichissant
que de faire le guide ou travailler dans son ouvrage ? Et puis, on ne gère pas
40 000 visiteurs comme on en gérait 4000 il y a une vingtaine d’années.
Eh
bien oui, cela n'est plus comme avant ! Le phénomène est d’ailleurs quasi général
puisqu'on perçoit le même constat chez l'ensemble des associations qui se sont
créées il y a une vingtaine d'années. Partout, on entend " ce n’est
plus comme avant " car le bénévolat est sur le déclin, les
fondateurs d'associations ont vieilli, les jeunes ne suivent plus, d’ailleurs
peu d'entre eux s'engagent à endosser des responsabilités et souvent le simple
fait de devoir fournir un travail les fait abandonner au bout de quelques mois.
Ce
n’est plus comme avant a donc une double résonance, la pragmatique et la
nostalgique. Les pragmatiques qui ont évolué et ont su faire évoluer leur
association n'ont pas eu le temps de céder à cette nostalgie. D'ailleurs, la
plupart de ceux qui se plaignent aujourd'hui que cela ne soit plus comme avant
ont-ils oublié qu'ils ont peut-être été des acteurs
ayant assumé un engagement souvent considérable, mais simplement
routinier ? Ont-ils oublié qu'ils ont presque toujours compté sur les
autres (ceux du comité n'ont qu'à…), qu'ils ont participé à des sorties
mais eux, en ont-ils organisé ? Et eux, se sont-ils décarcassés pour intéresser
les jeunes ? Oui, ce n’est plus comme avant, mais ne pensent-ils pas
qu’ils ont eux aussi une part de responsabilité dans le déroulement des
choses ?
Et
puis, les nostalgiques ont-ils oublié que nous avons réhabilité la Ligne
Maginot non pas pour le simple plaisir et pour gratter les mêmes caniveaux
jusqu’à un âge avancé, mais pour laisser à nos successeurs, qui peuvent être
une association ou une collectivité, un monument sauvegardé et exploitable ?
Si un jour nous atteignons ce but et qu’à travers ceci, nous y aurons trouvé
du plaisir, nous aurons le légitime sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait
faire.
En
attendant, une chose est sûre, dans le passé, le présent, le futur, cela ne
sera jamais plus comme avant, et ce sera tout ce qu'il y a de plus normal.
Jean-Louis
Burtscher
BIENFAITS
ET MEFAITS
D'INTERNET
Aujourd'hui,
tout le monde ou presque a déjà utilisé les services d'Internet. Dans le
domaine de la ligne Maginot, cet outil de communication nous propose, entre
autres, de
nous documenter à peu de frais et de voyager dans tous les secteurs fortifiés
sans avoir à bouger de notre chaise. Mieux encore, les sites de vente aux enchères
d'Internet nous ont permis d'enrichir notre fonds d'archives photographiques de
manière importante. Chaque semaine, des photos plus inédites les unes que les
autres sortent des vieux albums et vont s'afficher sur nos écrans, ce qui
provoque quelquefois de belles empoignades entre collectionneurs.
Concernant
les photos intéressant notre secteur, nous avons mandaté un de nos membres
pour être à l'affût et bien entendu les acheter. Mais ce n'est pas facile car
le système des enchères peut réserver bien des surprises…et des factures
salées. Mais c'est ça ou perdre des trésors photographiques. Qui aurait cru,
il y a vingt ans, que l'on se battrait un jour à coup d'enchères électroniques
pour garder la maîtrise de notre patrimoine ? Non, décidément, ce n'est plus
comme avant !
Mais
Internet a aussi ses travers. Ainsi, le 17 mars 2006 nous découvrions avec
stupeur qu'un morceau de 1,5 kg de la collerette de béton entourant la cloche
du bloc 5 de notre ouvrage était en vente sur un site bien connu. Le vendeur précisait
même qu'il restait un peu de peinture de camouflage sur ce vestige historique
qui eut à subir des combats, qu'il y eut mort d'homme dans la cloche, tout en
souhaitant bonne chance aux futurs acheteurs qui feraient bien de monter les
enchères.
C'était
pousser le bouchon un peu loin. Notre président porta plainte et la gendarmerie
fit son travail. Quelques jours plus tard, le vendeur était localisé, il
s'agissait d'un ressortissant allemand. La justice rendit son verdict en
condamnant l'intéressé à 300 euros d'amende.
Une
seconde affaire nous mit en émoi début juin. Toujours sur un site de vente aux
enchères, un citoyen allemand proposa à la vente un chargeur de mitrailleuse
de forteresse MAC 31. Toutefois, dans ce qui semblait être le lieu d'origine de
ce matériel, ce monsieur mentionnait le nom de notre association, ainsi que le
fort de Schoenenbourg. N'importe quel lecteur non averti pouvait alors croire
que nous vendions les matériels issus de notre ouvrage. Fallait-il encore une
fois saisir la justice ?
Alertée,
la direction du site nous mit en rapport avec le vendeur. Ce dernier se
confondit en excuses en affirmant que le fait d'avoir cité notre association était
simplement destiné à faciliter une recherche documentaire sur l'objet en
question, mais que cela avait été mal rédigé, d'où une interprétation
involontairement erronée.
Décidément,
la bonne ou mauvaise réputation des ouvrages et des associations ne se joue
plus seulement sur le terrain, mais aussi sur Internet. Ah, bon sang, ce n'est
vraiment plus comme avant !
LA
VIE DE L'ASSOCIATION
Une
médaille pour l'association
Le
mercredi 8 février, un courrier du Ministre délégué au tourisme nous annonça,
avec les félicitations de l'intéressé, que la médaille de bronze du tourisme
était décernée à notre association. Notre président s'empressa d'annoncer
cette bonne nouvelle lors de notre assemblée générale et dédia cette récompense
à tous les membres qui ont oeuvré au profit de notre association. Cela fait
maintenant 10 prix et récompenses que nous avons obtenus depuis 1986, où nous
avions décroché un prix national au concours "chefs d'œuvre en péril
– Antenne 2 (télévision publique).
La
mise en sécurité du fort
La
Communauté des communes du Pays de Wissembourg lance en février une mission de
maîtrise d'œuvre pour la mise en sécurité du fort de Schoenenbourg. Il
s'agit là du début d'un processus qui vise à mettre en sécurité notre
ouvrage avec l'aide de tous les acteurs impliqués en la matière : la
sous-commission consultative départementale de sécurité et d'accessibilité,
le représentant de l'Etat, le Conservateur régional des monuments historiques,
les propriétaires, la Communauté des communes, l'AALMA, et en tant que futurs
financeurs les représentants de la Région et du Département.
La
partie s'avère particulièrement difficile car les normes actuelles ne peuvent
toutes s'appliquer à cet édifice ancien et de surcroît protégé au titre des
monuments historiques. Des compromis devront être trouvés, ce sera la mission
d'un cabinet spécialisé d'élaborer des propositions à l'aide d'un cahier des
charges. Depuis, un appel d'offres public a été lancé dans la presse, le
cabinet d'études qui sera retenu pourrait se mettre au travail dès cet été.
La
FASF
Le
17 mars, un délégué de notre association s'est rendu à Longeville-lès-Saint
Avold où s'est tenue l'assemblée générale de la Fédération des
associations de sauvegarde de la fortification. Des associations qui n'étaient
pas encore fédérées ont demandé à l'être, ce sont : Immerhof, Fort de
Frouard, La Caponnière (Belfort), le fort de Sucy en Brie.
La
matinée était consacrée à la visite du site du PO de l'Einseling, qui connut
d'intenses combats en juin 1940. Etabli sur un parcours pédestre, ce PO a été
mis en valeur de manière exemplaire, du moins pour les extérieurs. Pour l'intérieur,
il y a encore beaucoup à faire. Bravo aux bénévoles de l'équipe de Hubert
Bouckenheimer.
Une
sortie sympa
Le
25 mai, plusieurs de nos membres actifs se sont déplacés sur la ligne Maginot
mosellane, histoire de voir ou de revoir les réalisations faites par d'autres
associations. La première étape fut l'abri de Bichel Sud. Là, une équipe de
bénévoles a pris les choses en main pour le plus grand bien de cet abri. Ce
fut aussi la découverte de plusieurs positions extérieures du plus haut intérêt
comme des emplacements de tourelle démontable et de guérite d'observation.
L'après-midi sera consacré à la visite de l'ouvrage du Michelsberg et
de l'abri de Bilmette, tous deux préservés par la même association (A.O.M. 22
juin). Un grand merci aux collègues lorrains pour leur excellent accueil et
bonne continuation à eux.
Un
bivouac exemplaire
C'est
ce que l'équipe de reconstituants d'Alsace 45 a mis en œuvre du 25 au 28 mai
sur le terre-plein de l'entrée des munitions de notre ouvrage. Avec 10 tentes,
un poste de secours, 10 véhicules dont des Jeep et des Dodge de plusieurs modèles,
une moto, la vingtaine de participants haut-rhinois et suisses costumés en
troupes américaines du temps de la Libération ont animé notre site, pour le
plus grand plaisir de nos visiteurs.
Les
médias au Schoenenbourg
Mercredi
31 mai est venu au fort un groupe d'Américains venant du QG de
la
7ème armée US en Europe (chef d'état-major, colonels, attaché de
presse
et historien, etc...).
Notre président leur a montré la casemate Esch, le casernement extérieur,
les dessus et l'intérieur du fort. Ils étaient ravis (malgré un long contrôle
d'identité par la police française, sur l'autoroute) et nous ont félicités
pour notre travail, notre savoir-faire et notre professionnalisme.
Dimanche
4 juin, débarquement de la TV japonaise (6 personnes) pour un reportage qui
s'annonce certainement de qualité sur le Schoenenbourg et la ligne
Maginot. Comme le temps leur était mesuré, notre ouvrage sera le seul
qui paraîtra à l'écran. La nouveauté est que le narrateur est un auteur de
bandes dessinées très connu au Japon, qui donnait un cachet particulier au
reportage.
Mercredi
31 mai, une société de communication et de production de Paris se déplacera
sur notre site pour étudier une scénographie artistique qui pourrait se dérouler
dans le fort .
La
fédération alsacienne
La
FALMA, qui regroupe les associations de préservation de la ligne Maginot
d'Alsace, a été présente les 10 et 11 juin aux journées Energissimo, au plan
d'eau de Brumath, dans le cadre d'une manifestation destinée à faire connaître
les possibilités de loisirs et de détente au sein de l'Alsace du Nord.
TRAVAUX
AU SCHOENENBOURG
-
Au bloc 3
Le
remontage des canons de 75/R32 du Schiesseck s'est étalé sur plusieurs
semaines. Après la mise en place des tubes, ce fut au tour des réceptacles à
douilles, d'une tête et d'un départ de noria. Nos techniciens fixèrent même
un obus de 75 mm complet (inerte) dans ce dernier, histoire que l'on comprenne
l'utilité de l'engin. Une remise en peinture fut interrompue par l'humidité
gagnant les hauts de blocs, générée par le froid de l'hiver.
Et
même si l'installation ne verra sa finition effective qu'à l'issue de la haute
saison, nos guides ont déjà pris l'habitude de commenter cette magnifique réalisation
dont nous pouvons être fiers, car seules deux associations sont en mesure de présenter
un ensemble de 75/32 de tourelle en exposition : l'AALMA et les Amis de
l'ouvrage de Fermont.
Toujours
au bloc 3, les garde-mains de l'escalier d’accès aux étages supérieurs du
bloc ont été remplacés grâce à un important travail de métallerie et de
soudure.
-
Au bloc 4
Dans
ce bloc, s'est achevée la remise en peinture de deux chambrées, une
d'officier, une de troupe, au bas du bloc. Outre le grattage et la mise en
peinture des murs, les huisseries et le mobilier ont subi le traitement
traditionnel.
-
A l'usine
L'usine
a été l'objet d'une campagne de retouches des dégradations des peintures
occasionnées par le salpêtre. Dans la salle des machines, a été mise en
place, après mise
en peinture, une armoire métallique provenant de l'ouvrage de l'Otterbiel.
-
A la caserne
Quatre
vitrines ont été fixées sur la façade externe des quatre dortoirs de troupe.
Elles contiennent chacune deux pages de journaux d'époque, annonçant les événements
de mai-juin 1940, notamment l'invasion de la Belgique et de la Hollande. Situées
sur le passage obligé des visiteurs, ces vitrines attirent immanquablement
l'attention de ces derniers, qui s'arrêtent souvent pour en déchiffrer le
contenu.
-
Dans les galeries
On
peut dire sans se tromper que le plus gros travail de ce semestre s'est déroulé
dans les galeries.
Un
chantier d'importance
Le
plus gros chantier fut sans conteste la rénovation de la galerie souterraine démarrant
au pied des deux monte-charges de l'entrée, jusqu'à la porte coulissante du
blockhaus de défense situé après les magasins aux artifices, soit une
longueur de 55 mètres et une surface d'au moins 600 mètres carrés. Ce bout de
galerie pas très reluisant avait beaucoup vieilli au fil des ans, surtout du
fait de l'oxyde rouge émanant des couches géologiques environnantes qui avait
fini par traverser les enduits de maçonnerie.
Après
une intense phase de préparation, notamment pour boucher les entrées d'eau et
réparer les enduits dégradés, les murs furent remis en peinture.
Trois, voire quatre couches selon l’état des fonds. Certains s’étonneront
de la charge de peinture que nous appliquons lors de semblables opérations de rénovation.
En effet, nous considérons qu’il vaut mieux faire du sérieux, qui sera
encore dans un état correct dans cinquante ans, que du bâclé, qui sera a
refaire dans quinze ans.
Puis
ce fut le tour des tuyauteries d'eau, de gasoil et de ventilation, des câbles
électriques et de téléphonie, des huisseries, etc. Ce chantier qui nécessita
environ 750 heures de travail s'étala du 2 janvier jusqu'à la mi-mai. Il fut
presque entièrement exécuté par notre ouvrier d'entretien, avec une minutie
exemplaire.
Cette
rénovation n'était pas le fruit du hasard, mais d'une logique de continuité.
Désormais, ce sera un panorama agréable qui accrochera l'oeil du visiteur qui
fera ses premiers pas dans notre fort, ce sera une impression d'ouvrage
entretenu qu'il emportera en quittant les mêmes lieux. Par ailleurs, la
continuité des espaces entretenus et rénovés est désormais assurée puisque
quasiment tous les arrières sont maintenant remis en état.
Toujours
dans les galeries.
La
galerie menant de la gare arrière vers la cuisine sera également en chantier
pendant plusieurs semaines. Il ne s'agira pas ici de mise en peinture, mais de
travaux de canalisation. En effet le conduit d'écoulement des eaux avait fini
par être complètement obstrué par la boue et le calcaire, à tel point que
sur les 40 cm de diamètre, seul un dixième était encore ouvert. Même la déboucheuse
achetée récemment semblait être incapable de venir à bout de cet amalgame
devenu dur comme du béton. On pensa même un moment faire venir une entreprise
spécialisée pour traiter le problème. C'était sans compter sur la ténacité
de nos techniciens qui passèrent des semaines à manœuvrer le flexible.
Millimètre
par millimètre, le calcaire céda. Puis vint le jour où le niveau d'eau
descendit de 30 centimètres dans la canalisation. On avait gagné. Finies les
inondations de la galerie les jours où il pleuvait beaucoup à l'extérieur.
Ouf !
Dans
la foulée, nos techniciens déplacèrent la machine à hauteur de la
sous-station du bloc 4 pour une opération similaire. Mais à cet endroit, il
reste encore à faire.
-
Dans la galerie principale, nos techniciens ont remis en état toutes les charnières
et les gonds des lourdes grilles des magasins aux artifices que la corrosion
avait presque grippées. Elles se manoeuvrent aujourd'hui avec le petit doigt.
-
Toujours dans les galeries, ont été remis en place deux déshumidificateurs,
après leur réparation par une entreprise spécialisée.
-
Dans la galerie menant à l'entrée des hommes, ont été nettoyés et peints
les 12 filtres à air provenant de l'ouvrage de l'Otterbiel. Ceux-ci seront
disposés en différents endroits du fort, à titre de filtres de rechange.
-
Dans la gare inférieure de l'entrée des munitions se prépare un chantier qui
vise à la reconstitution de l'atelier des techniciens du génie ferroviaire.
Nous en parlerons dans notre prochain bulletin.
A
L’EXTERIEUR
Outre
les habituels travaux d’entretien (tonte du gazon, soufflage des feuilles,
traitement des mauvaises herbes) a été mis en place à l’entrée du site un
nouveau panneau d’information sur les conditions de visite et les horaires
d’ouverture. Trilingue et doté cette fois-ci de photos en couleurs, celui-ci
a été réalisé par une entreprise spécialisée. Il est à l’abri d’un
vitrine qui a été mise en place par nos techniciens.
VOUS
AVEZ DIT POUSSIERE
Dans
les années 1980, l'ennemi du bénévole restaurant un ouvrage de la ligne
Maginot était l'humidité. Qu'elle fut d'infiltration, de capillarité, de
condensation, peu importe, c'était le cancer, la maladie que l'on pensait
incurable qu'il fallait essayer de juguler par tous les moyens. Et à force de
travail et de persévérance, le miracle se fit : l'humidité se stabilisa, régressa,
disparut même en des endroits où personne n'aurait parié un euro de la voir
un jour partir. Bien sûr, elle ne se laissa pas faire, elle détraqua les
appareils chargés de la neutraliser, elle boucha les écoulements et provoqua
quelques inondations, toujours prête à resurgir là où on ne l'attendait pas,
mais rien n'y fit. Au Schoenenbourg, l'humidité déposa les armes, se fit discrète,
et fit un pacte avec son adversaire héréditaire…la poussière.
Cette
dernière prit peu à peu la place de l'humidité. Un léger voile au début,
puis une couche de plus en plus visible, de plus en plus épaisse, de celle où
les enfants écrivent des grossièretés avec leur doigt. C'est ce qui nous
arrive désormais au Schoenenbourg où la poussière s'est installée
insidieusement sur le mobilier, les machines, les objets exposés, les
locomotives, les wagons, les chemins de câbles, les rigoles et bien entendu les
sols, véhiculée en outre par les milliers de visiteurs qui se déplacent et se
font d'involontaires convoyeurs.
D'où
la nécessité de faire régulièrement le ménage, de balayer à perte de vue,
de remplir des seaux entiers de moutons qui vont se nicher dans toutes les
parties du fort. Une véritable plaie qui vous ferait presque regretter
l'humidité d'avant.
Alors
chers amis bénévoles, si vous vous ennuyez à la maison et si vous avez envie
de faire œuvre utile, venez faire la peau à la poussière du Schoenenbourg,
vous serez les bienvenus.
QUELQUES
CHIFFRES
Au
Schoenenbourg :
Nombre
de visiteurs en 2005 : 41387 (+0,9%)
Nombre
de journées d'ouverture publique : 214
Nombre
de groupes accueillis : 552
Casemate
Esch
Nombre
de visiteurs : 2344 (+3,67%)
Total
visiteurs pris en charge par l'AALMA : 43731
Nombre
de salariés employés par l'AALMA en
haute
saison (tous types de contrats confondus) : 10
LA
LIGNE MAGINOT SUR INTERNET
Notre
parcours nous mène encore dans la région de la Lorraine avec le secteur
fortifié de Faulquemont et de la Sarre.
Lieu :
secteur fortifié de Faulquemont.
Adresse
: http://www.kerfent.com
Restauration
: aucune.
Date
de mise en ligne : 2002.
Auteur
(s) : Frédéric Dumait.
Remarques :
ce site présente un remarquable travail de recherche documentaire sur le
secteur. Une étude particulière a été faite sur l’ouvrage du Kerfent avec
un historique complet. Il comprend également les textes de chansons, des récits,
des photographies d’époque et d’aujourd’hui, mais aussi un quizz. C’est
une adresse à ne pas manquer !
Indice
de qualité : **** (excellent).
Lieu :
secteur fortifié de Faulquemont.
Adresse
: http://perso.wanadoo.fr/mairie_bambiderstroff/pages/37.html
Restauration
: ouvrage du Bambesch.
Auteur
(s) : mairie de Bambiderstroff pour l’Association des Guides du Bambesch.
Remarques :
une simple page pour présenter l’ouvrage. Seul intérêt : les périodes
d’ouverture…
Indice
de qualité : (nul).
Lieu :
secteur fortifié de Faulquemont.
Adresse
: http://maginotmoselle.free.fr
Restauration
: aucune.
Auteur
(s) : Julien Kalinowski, lycéen de 17 ans.
Remarques :
ce site est relativement complet. Le concept de la Ligne Maginot et son armement
sont abordés succinctement. Mais il traite du secteur fortifié de Faulquemont
tant du point de vue CORF que MOM et STG. De plus, sa carte interactive est une
approche assez ludique.
Indice
de qualité : ***(correct).
Lieu :
secteur fortifié de Rohrbach.
Adresse
: http://www.fortiff.be/casso/
Restauration
: petit ouvrage de Rohrbach
Date
de mise en ligne : 2002
Auteur
(s) : association du Fort Casso.
Remarques :
ce site présente le petit ouvrage de Rohrbach dans le détail illustré de
quelques photos. Un inventaire des ouvrages de la Ligne Maginot sur toute la
France permet de se faire une idée de l’immense chantier que fut cette
fortification. (...)
Indice
de qualité : ** (moyen).
Lieu :
secteur fortifié de Rohrbach.
Adresse
: http://www.simserhof.fr
Restauration (??)
: gros ouvrage du Simserhof
Date
de mise en ligne : 2002
Remarques :
nous avons tous eu écho de l’ouverture en 2002 de la nouvelle muséologie du
Simserhof. On remarque tout de suite que ce site n’a pas été réalisé par
des personnes passionnées de la Ligne Maginot mais par des commerciaux du
tourisme. La mise en forme « high-tech » du site n’est pas adaptée
au contenu avec des effets graphiques peu agréables et une musique agaçante en
bruit de fond.
De plus, la navigation n’est pas très claire et on s’y perd assez
vite. Trop peu de documents et de photos sur l’ouvrage du Simserhof et la
Ligne Maginot en général. Une chose néanmoins positive : la boutique
permet de découvrir les livres et les supports multimédias sur le thème de la
fortification.
Indice
de qualité : * (passable).
Nous
arrivons aux portes de l’Alsace. La suite au prochain numéro.
Cédric
Populus
AILLEURS
L’association
AMIFORT qui gère depuis trente ans l’ouvrage du Hackenberg a reçu au début
du mois de mai son millionième visiteur. Accueilli par la président Claude
Poesy, un couple de Seine-et-Marne est devenu subitement la vedette du jour,
avec les honneurs de la presse.
-
Les Amis de l’ouvrage de FERMONT ont encore frappé un grand coup en matière
de présentation d’équipements de la ligne Maginot. Ils viennent tout
bonnement de récupérer l’étage supérieur avec la cuirasse circulaire et la
chambre de tir complète d’une tourelle de 75/32 et d'une autre de
mitrailleuses (blocs 5 et 6) de l’ouvrage de Molvange. Celle-ci sera exposée
à la vue du public dans le grand hall/musée qui se trouve près de l’entrée
des munitions de Fermont, où sont déjà visibles une tourelle de 75/33, de 81
et de 135 provenant de l’ouvrage de Bréhain. Une sacrée prouesse à mettre
au compte de ces bénévoles que nous félicitons vivement.
LIRE
-
Dans les numéros 234 et 235 de 39/45 Magazine, Alain Hohnadel et Jean-Yves Mary
sont les auteurs d’un article intitulé « 1940 - La Ligne Maginot livrée
aux Allemands. En une vingtaine de pages, on y apprend comment les commandants
ont livré leur ouvrage, après l’armistice de juin 1940, le tout accompagné
d’une iconographie bien documentée et souvent inédite.
-
« L’histoire de la Ligne Maginot » par Pierre Soudagne aux
éditions Ouest-France. Cette publication de 128 pages agrémentée de
nombreuses photos est un ouvrage de vulgarisation destiné au grand public. Mais
il n’en est pas inintéressant pour autant. D’autant plus que l’auteur se
réfère beaucoup au Schoenenbourg, dont on retrouve de nombreuses photos. Un bémol,
pourtant, quelques erreurs flagrantes dans les légendes. En vente dans toutes
les librairies.
-
1931-1945 ANGEVILLERS, chronique d’une enfance vécue sur la ligne Maginot. Rédigée
en grande partie par Ernest Niesser, cette grosse brochure de 280 pages est à
la fois très instructive sur le plan du développement des ouvrages militaires
autour d’Angevillers (le camp, les ouvrages de Rochonvillers et de Molvange,
le bunker de Hitler, etc, avec de nombreuses photos à la clé), avec cette
fois-ci une véritable nouveauté, le tout sur fond de recueil de souvenirs de
jeunesse de l’auteur. Et là, quels souvenirs, de ceux qu’il faudrait faire
lire à tous nos jeunes qui ne savent plus que s’occuper devant leurs jeux électroniques.
De véritable aventures, surtout celles des années de guerre. Un intéressant
document pour les passionnés de Maginot, mais aussi un vrai régal pour ceux
qui aiment l’histoire et le passé de nos provinces de l’est.
En
vente chez Fensch Vallée Editions, 9 rue Foch, 57240 Knuttange, pour une
trentaine d’euros
E-mail :
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Principale 67160 SCHLEITHAL attend celles que vont nous envoyer les derniers
retardataires.