Bulletin 2 de 2000


Editorial

PAS SUR LA BONNE LONGUEUR D'ONDES

Il est désormais un fait établi, la ligne Maginot est devenue incontournable dans plusieurs domaines. Sur le plan de l'histoire, lors des commémorations, à Cutry, à Domptail, à Carling, ou encore à l'ombre des bétons, comme au Bambesch, au Fermont et bien entendu au Schoenenbourg, on sent bien que la réhabilitation de la ligne Maginot et par conséquent des soldats qui y étaient affectés a fait d'énormes progrès.

Que ce soit de la bouche du secrétaire d'Etat aux anciens combattants, de préfets, de sous-préfets, de conseillers régionaux et généraux, de maires, de militaires de haut rang, tous sont désormais unanimes pour affirmer que la ligne Maginot a rempli sa mission et que les hommes qui l'ont servie ont droit à la reconnaissance de la nation. Le travail de mémoire fait par les associations y a beaucoup contribué.

Sur le plan touristique, et donc économique, la Ligne a également le vent en poupe. Grâce au travail des associations, elle est en train de devenir la dernière trouvaille des opérateurs touristiques qui avaient quelque peu épuisé leurs argumentaires traditionnels tels que la route du vin, la route des églises romanes ou gothiques, la route de la bière, la route des chateaux-forts, et j'en passe. Les circuits de la ligne Maginot tombèrent comme la cerise sur le gâteau qui allait requinquer les stands des comités régionaux et offices départementaux dans les salons du tourisme de Naples, Toronto, Londres ou Bruxelles.

Plus fort, Internet allait faire entrer la ligne Maginot dans les ordinateurs de l'autre bout du monde, et nombreux déjà sont ceux qui la dévorent virtuellement, même à trois heures du matin. Ceci toujours grâce au travail des associations.

Aussi, tandis que la muraille de France atteignait des sommets de notoriété, on pouvait penser que la reconnaissance de tant d'efforts allait nécessairement faciliter les rapports entre l'armée et les associations reconnueset fédérées, et que par exemple la distribution des derniers matériels utilisables restant dans les ouvrages destinés à être condamnés allait se faire de manière spontanée.

Eh bien, détrompez-vous. L'armée de terre et l'administration des domaines avaient plus d'un tour dans leur sac à règlements. Par exemple, il leur faudra créer un corps de réservistes qui ira organiser l'enlèvement des matériels (curieux !). Celui-ci ne pourra se faire qu'en semaine, du lundi au vendredi (alors que chacun sait que les bénévoles sont surtout disponibles le samedi et le dimanche !). Chaque prélèvement donnera lieu à l'estimation du coût des matériels emportés. Il ne sera pas question d'emmener un matériel non inventorié (par exemple une pièce détachée qui traînerait dans un coin) et qui pourtant n'aurait fait l'objet d'aucune demande. Les ouvrages devront être désamiantés avant tout transfert et les associations devront payer le démerlonnage des entrées.

Enfin, et pour corser le tout, on songe à démilitariser les tubes des canons restés dans les ouvrages devenus musées civils en les perçant, alors qu'aucune loi ou décret ne l'impose !

De qui se moque-t-on ? Alors que le Ministère de la Défense prépare l'édition d'un dépliant où la ligne Maginot, relevée de ses ruines par les associations, est citée en exemple en ce qui concerne le tourisme de mémoire, les échelons intermédiaires de l'armée sont en train de décourager les mêmes associations par des procédures dignes des années quarante. Décidément, il semble qu'on ne soit pas sur la même longueur d'ondes. A moins que, comme en 1940, un général ait une réaction de bon sens. La ligne Maginot aurait beaucoup à y gagner.

Jean-Louis Burtscher

 

UNE IMPORTANTE COMMEMORATION

AU SCHOENENBOURG

Les anciens du secteur fortifié de Haguenau avaient choisi le 1er juillet 2000 pour tenir leur assemblée générale et se souvenir de leurs morts. Ils furent encore nombreux à se retrouver, malgré leur âge, à leur rendez-vous habituel de Drachenbronn.

Mais le vrai rendez-vous avec l'histoire eut lieu l'après-midi sur l'esplanade André Maginot, devant l'entrée du Schoenenbourg. De nombreux porte-drapeaux représentant les associations patriotiques avaient pris place autour du monument du cinquantenaire des combats de la ligne Maginot, tandis que nombre d'invités se rassemblaient sur le terre-plein.

C'est avec plaisir que Marc Halter, notre président, salua les anciens et tous ceux qui s'étaient joints à eux, les maires des communes environnantes, le député François Loos, le colonel de Montchenu, le général Bigeard et le général Beck, et différentes délégations militaires.

Le président Edard rappela le baroud d'honneur des équipages d'ouvrages qui prit fin le 25 juin 1940 à 0h35,alors que les positions battaient toujours pavillon français. Le député Loos félicita tous ceux qui avec obstination et persévérance poursuivent cette oeuvre de mémoire pour transmettre aux générations futures la flamme du patriotisme.

Le général Bigeard était venu à l'improviste se joindre à ses anciens compagnons d'armes. Le matin, il parcourut, avant qu'on inaugure à Trimbach une plaque à son nom, le champ de bataille de 1940, les blockhaus de Seebach, Stundwiller et Trimbach. Il était alors caporal du corps-franc du 79e RIF. Le général Bigeard rendit hommage au général Beck, qui avait été en 1939/40, son lieutenant et qui commandait la casemate d'Aschbach-Est. Avec vigueur, il retraça sa carrière militaire et félicita tous ceux qui maintiennent le flambeau du souvenir.

Puis vint la minute de silence en souvenir des morts de 39/40. Le président Maurice Edard, assisté par deux anciens du Schoenenbourg, MM. Joseph Mathès et Pierre Stroh, déposa une gerbe au pied du monument . Une seconde gerbe trouva place à côté de celle des anciens, déposée cette fois-ci au nom de l'AALMA par son président Marc Halter et par le vice-président Jean-Louis Burtscher.

Une vibrante Marseillaise, jouée par le trompetiste M. Kautzmann, clôtura cet événement. Le verre de l'amitié offert par l'AALMA permit à tous d'échanger impressions et souvenirs, et surtout de rapprocher ceux qui, hier et aujourd'hui, s'investirent, les uns pour la liberté et la dignité, les autres pour la mémoire.

 

DOSSIERS "LIGNE MAGINOT"

ET "SCHOENENBOURG"

Il est un fait que l'Alsace a une longueur d'avance dans la valorisation et la promotion touristique globale de la Ligne Maginot. Ceci grâce à la prise de conscience, il y a quelques années déjà, de l'Agence de développement touristique du Bas-Rhin (ADT), autrefois appelée Office départemental du tourisme. Depuis, beaucoup de choses ont évolué favorablement. Le premier mérite de l'ADT a été de faire s'asseoir autour d'une même table les dirigeants et gestionnaires d'ouvrages ouverts au public. Ainsi, depuis 1997, de nombreuses réunions eurent lieu pour définir en commun les actions de promotion à mener en faveur de la ligne Maginot.

Sous la conduite de Christian Fleith, chargé de projet, furent élaborés différents concepts qui, pour la plupart, aboutirent récemment. Ainsi, fut créé un circuit cyclo-touristique "Ligne Maginot" qui relie tous les ouvrages du nord de l'Alsace, et qui figure désormais dans les guides spécialisés.

Le circuit pédestre, dont le principe est sensiblement identique au précédent, est en bonne voie. Il sera réalisé en collaboration avec le Club Vosgien.

Les panneaux routiers indiquant les différents sites de la ligne Maginot ont tous été mis aux normes. Pas moins de 29 panneaux ont été posés par l'équipement (financés par le conseil général) entre l'abri du Heidenbuckel et la casemate de Dambach.

70 000 dépliants à quatre volets mentionnant les ouvrages visitables ont été édités à ce jour, ainsi qu'un millier d'affiches. Bien conçus, ces deux produits sont surtout distribués dans les salons touristiques auxquels l'ADT participe activement.

En outre, deux opérations visant à amener dans nos sites les prestataires du tourisme ont eu beaucoup de succès. Un dossier de presse a été créé et des fiches techniques ont été élaborées pour être ventilées dans les établissements scolaires.

L'ADT est encore allée plus loin en suscitant et en subventionnant pour moitié une étude de valorisation de la ligne Maginot, dont la finalité devra être l'obtention d'argent public, dans le but de mettre à un bon niveau de sécurité, d'attractivité et de développement l'ensemble des ouvrages visitables du Bas-Rhin. Pour cela, une étude fut menée par le cabinet DENNY CONSULTANT qui produisit un dossier très complet de 92 pages, où les ouvrages et associations sont soigneusement analysés, avec leurs besoins et leurs potentiels . Tous sites confondus, ces besoins s'élèvent à 50 millions de francs. Pour le Schoenenbourg, le coût des priorités 1 et 2 s'élève à 11 millions, la priorité 3, à 9 millions supplémentaires.

Un tel dossier a été remis à tous les décideurs territoriaux du département et de la région, ainsi qu'aux plus hautes autorités de l'Etat (Préfet, Défense, Culture, etc). Il ne reste plus qu'à attendre la conjonction du "moment opportun et de la volonté politique". Wait and see !

- Un autre dossier encore en suspens est la vente de l'ouvrage de Schoenenbourg. Celle-ci a pris beaucoup de retard suite à l'exigence des services des domaines qui tiennent absolument à ce que tous les terrains qui sont à l'aplomb des locaux et communications souterrains soient en propriété communale. Ce qui n'était pas le cas de quelques mètres d'un chemin d'exploitation qui est propriété du syndicat des eaux. Le bout de terrain en question devra être racheté par la commune d'Ingolsheim, ce qui est en cours. Ce problème une fois réglé, il ne devrait plus y avoir d'obstacle à la signature de l'acte de vente...mais on ne sait jamais, l'administration réservant quelquefois des surprises insoupçonnables.

Aux dernières nouvelles, une réunion de coordination rassemblant tous les partenaires se tiendra à la sous-préfecture de Wissembourg, le jeudi 16 septembre.

 

VOUS AVEZ DIT INTERNET ?

Parfaitement ! Cet outil pour tout savoir et tout dire fait l'objet d'une telle médiatisation qu'il était difficile de ne pas y figurer. Et nous avons bien fait.

Nous avons relevé près de 5000 connections depuis la mise en place de notre site http://www.lignemaginot.com, 696 connections ou visites furent enregistrées au mois de juin et 916 au mois de juillet. Le nombre de visiteurs virtuels pour la journée du 24 juillet a été de 47. Notre site est consulté par un nombre croissant d'étrangers. Interrogés alors qu'ils parcouraient les dessous du Schoenenbourg, plusieurs touristes venant de loin (Australie, USA, Italie, etc,) nous ont confirmé avoir découvert la ligne Maginot et notre ouvrage sur le Web, grâce à notre site.

D'ailleurs, s'il vous prenait l'envie de tirer sur votre imprimante toutes les pages/écran de ce dernier, ne manquez pas de vous approvisionner en papier car il comporte 1257 documents, 1225 photos et 226 icônes, croquis et plans.

Toujours dans ce domaine, un nouveau venu sur Internet parle également de la ligne Maginot, il s'agit de : http://alsace67.free.fr

UN INVENTAIRE DE LA LIGNE MAGINOT

En 1997, madame la sous-préfète de Wissembourg, Simone Mielle, prenait l'initiative de susciter un inventaire des constructions encore existantes de la ligne fortifiée correspondant au secteur fortifié de Haguenau. Ceci dans le but de leur donner une "protection minimum", c'est-à-dire pour le moins sensibiliser leurs propriétaires, communes, ONF ou particuliers, à l'existence d'un patrimoine qui, bien souvent pour eux gênant et inutile, était toutefois représentatif d'une tranche de l'histoire de notre région. Bref, il n'était pas question de classer ou d'inscrire aux monuments historiques tous ces bunkers, abris ou autres bétons, mais au moins d'institutionnaliser leur existence et éviter ainsi qu'ils ne soient détruits ou remblayés.

L'opération se ferait sous la direction des Affaires Culturelles du Bas-Rhin (DRAC), avec l'aide du Conseil général du département, et bien entendu avec le concours et la compétence de l'AALMA Décision fut prise de confier ce travail de recherche et d'évaluation à un jeune diplômé en histoire qui bénéficiera d'un contrat de travail à durée déterminée de cinq mois. Comme la DRAC n'avait pas compétence pour créer un poste de travail, il fut proposé à notre association d'embaucher cette personne, moyennant le versement des 85 000 F du montant de la subvention. Au bout du compte, le bénéfice pour l'AALMA sera nul, sauf peut-être la satisfaction d'être devenu l'interlocuteur privilégié des instances officielles dès qu'il s'agit de la ligne Maginot, et bien entendu, d'avoir contribué, une fois de plus, à la sauvegarde de notre patrimoine. Après tout, nous sommes là pour cela.

 

UNE CASSETTE VIDEO

SUR LE SCHOENENBOURG

"Attention, on tourne". Cela fait plusieurs années qu'Alain Rivet et sa collègue Denise filmaient le fort sous toutes les coutures. Le but était évidemment de réaliser une cassette vidéo qui serait mise en vente pour les visiteurs. Eh bien, c'est chose faite.

Conçue avec patience et minutie, "Schoenenbourg, mémoire d'un fort de la ligne Maginot " vous offrira 64 minutes d'images d'une qualité quasi professionnelle. Leurs auteurs (c'est en partie le travail d'une équipe de près d'une dizaine de personnes) y expliquent la genèse de la ligne Maginot, le secteur fortifié de Haguenau, et bien entendu, le fort de Schoenenbourg.

Selon une chronologie bien élaborée, vous y découvrirez les étapes de sa construction et de son équipement interne. Des scènes de reconstitution avec figurants costumés aident à mieux comprendre son fonctionnement. Vous y entendrez les multiples bruits et sonorités de la fortif (train, groupe électrogène, etc), un véritable régal. Un petit regret, toutefois, les événements de 1939/40 ne sont qu'effleurés.

La cassette est en vente au Schoenenbourg, pour le modique prix de 100 FF. Nos membres éloignés peuvent aussi se la faire envoyer par notre trésorier Richard Jehl, 56, faubourg de Niederbronn, 67110 REICHSHOFFEN, en ajoutant 25 FF pour le port (à l'ordre de AALMA).

Attention, si votre appareil fonctionne uniquement en mode PAL, veuillez le signaler, vous recevrez la bande adéquate.

 

INFOS AALMA

- Le samedi 27 mai, Cécile Longon, assistante-mémoire au service départemental de l'Office national des anciens combattants du Bas-Rhin découvrait avec grand intérêt l'ouvrage de Schoenenbourg. "Jamais je ne m'étais imaginé ce que pouvait être un fort de la ligne Maginot" disait-elle. "Encore bravo pour tout le travail de restauration et de mémoire réalisé par vos bénévoles". Le but de sa visite était la mise sur pied d'un circuit de la mémoire historique en Alsace, avec pour point d'aboutissement le camp de déportation du Struthof.

- Mercredi 14 juin : réunion à la sous-préfecture de Wissembourg pour la mise au point des modalités de l'inventaire de la ligne Maginot. Etaient présents les représentants de l'Etat, du Département, des Affaires culturelles et, bien entendu de l'AALMA.

- Samedi 24 juin : réunion de travail des membres actifs de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification. Bien installés dans le poste de garde (magnifiquement rénové en un lieu très convivial) du petit ouvrage de Rohrbach, l'assemblée débattit longuement les thèmes d'actualité : demandes de matériels, ouvrage du Simserhof, politique de contestation des éternelles contre-vérités diffusées par les médias, etc. En fin de journée, le nouveau président de l'association du fort Casso, M. Morvan, convia les participants au verre de l'amitié, ainsi qu'à une visite fort intéressante de ce magnifique P.O.

- Mercredi 28 juin : prises de vues au Schoenenbourg, par une équipe de FR3 Alsace animée par le journaliste Jean-Claude Ziegler, dans le cadre de la réalisation d'une émission documentaire appelée "100 ans de paix et de guerres".

- Le samedi 1er juillet eut lieu un dépôt de gerbe au pied de la stèle commémorant les combats de la ligne Maginot. De multiples personnalités étaient rassemblées sur le parvis de l'entrée des munitions du Schoenenbourg. La très digne cérémonie a été clôturée par un vin d'honneur.

- Mercredi 19 juillet : le président et le secrétaire général de l'AALMA sont conviés au palais du Rhin, à Strasbourg, au siège de la Direction régionale des Affaires Culturelles. Objectif : finaliser le contrat d'embauche de la personne chargée de l'inventaire de la ligne Maginot du secteur fortifié de Haguenau.

- Dimanche 23 juillet, fort de Schoenenbourg : tournage , par une équipe vidéo tchèque, d'images à destination du public "fortif" de ce pays. En route pour la ligne Maginot des Alpes, les vidéastes avaient déja mis sur leurs bandes les forts de Fermont, Hackenberg et autres ouvrages.

- Les 14 et 15 octobre, notre association sera présente au SALON DE LA FORTIFICATION organisé par AMIFORT Maubeuge. Cette manifestation aura lieu à JEUMONT, dans un hall de ce qui étaient anciennement les Forges et Ateliers de Constructions Electriques de Jeumont, qui fournirent des alternateurs à de nombreux ouvrages de la ligne Maginot. Renseignements au : 03 27 39 52 83.

 

AALMA - UNE NOUVELLE ACTIVITE

Pratiquée depuis quelques années sur la base d'initiatives privées, une nouvelle activité vient d'être officialisée dans une panoplie déja bien fournie : la reconstitution historique, avec pour spécialité les soldats de la ligne Maginot et plus généralement l'armée française de 1940.

Sous la conduite de notre administrateur Claude Burcker, un petite troupe de reconstituants disposant de costumes et d'effets de cette époque s'est déja produite à plusieurs reprises, notamment lors de commémorations officielles. Le sérieux et la rigueur de leur prestation lui a valu une notoriété bien établie. Mais laissons le soin à notre ami Claude de nous décrire les principales manifestations .

- Les 27 et 28 mai se déroula le grand rassemblement annuel des amateurs de reconstitution "France 40". Pour l'occasion, nos neuf membres en tenue de cavaliers motorisés, ainsi que deux épouses en tenue d'infirmière, se déplacèrent vers le QUESNOY pour y présenter notre association ainsi que le premier véhicule du groupe, une Peugeot 202 de 1939. Sur l'ensemble des deux jours, les différents groupes (qui étaient au Schoenenbourg en 1998) se présentèrent au public ainsi que 22 véhicules d'époque (de la moto solo au char Somua S35 du musée des blindés de Saumur), lors des différentes activités : convoi, prise d'armes et démonstrations dynamiques.

- Le 25 juin 2000, soixantième anniversaire de l'entrée en vigueur de l'armistice, une délégation de cinq de nos membres en tenue des troupes de forteresse rendit les honneurs au général d'armée Vaillant, devant le petit ouvrage de l'EINZELING, ouvrage qu'il commandait en 1940. A l'issue des discours, le drapeau d'origine fut levé sur le fort comme soixante ans auparavant. Ce fut une cérémonie empreinte d'une très forte émotion. Ce petit ouvrage monobloc, qui résista victorieusement à l'assaut adverse, fait actuellement l'objet d'une démarche de concession aux Amis du secteur fortifié de Faulquemont, présidés par M. Hubert Bouckenheimer, qui a organisé cette cérémonie de concert avec la fédération (FASF).

 

A LA CASEMATE ESCH

La collection de cuirassements de points d'appui et d'observation de campagne implantée légèrement au-delà du réseau antichar s'est agrandie par la mise en place d'une guérite double. Celle-ci nous avait été confiée par le défunt Pierre Jost, fondateur du musée du Hochwald (B.A. 901) La guérite était implantée alors dans l'axe des routes desservant la crête montagneuse du Hochwald.

 

LES TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

L'important chantier de rénovation du poste de commandement principal a pris fin au mois de juin. La toute dernière pièce à être sujette à des retouches de peinture aura été l'ex central téléphonique (totalement remanié après la guerre), transformé il y a quelques années en lieu d'exposition des reproductions de peintures murales du fort.

Désormais, le PC est comme neuf. Mieux, il est entièrement équipé et semble prêt à refonctionner. Toutes les pièces et chambrées sont dotées du mobilier réglementaire : tables métalliques, chaises de type officier, tabourets, cantines, armoires murales, lavabos. Il n'y a pas une étagère où ne repose un objet. Bref, un petit chef- d'oeuvre dont les bénévoles qui ont participé à sa réalisation peuvent être fiers.

Il n'est pas inutile de rappeler que notre politique de réhabilitation a entre autres pour objectif de présenter un ouvrage le plus complet possible. Celle-ci a porté ses fruits, car nous pouvons affirmer que les touristes qui parcourent le circuit de visite du Schoenenbourg ne voient plus une seule pièce ou un seul local vides. On retrouve d'ailleurs, inscrites au livre d'or de l'entrée, de plus en plus d'appréciations et de remarques disant "nous venons de visiter le plus beau des ouvrages de la ligne Maginot". De quoi mettre du baume au coeur de nos bénévoles.

Tandis que les uns donnaient leurs derniers coups de pinceau, les techniciens s'activaient à parfaire l'éclairage de la gare avant. Tout le côté gauche a été débarrassé de l'ancienne installation (qui avait déja été rénovée vers 1985) pour la pose d'un circuit électrique plus efficace et de meilleure finition.

Parallèlement, notre chef des travaux finissait d'étancher les maçonneries de la grande galerie, entre la gare arrière et la morgue. Dans la foulée, nos électriciens posèrent une ligne d'alimentation pour les trois déshumidificateurs qui allaient être installés dans la voûte de ce tronçon. En dernier lieu, les appareils furent installés et raccordés.

Et le miracle se produisit une fois de plus. Alors que les années passées, été comme hiver, ce tronçon de galerie baignait littéralement dans l'humidité au point d'en devenir régulièrement boueux et même glissant pour les marcheurs, les 200 m en question commencèrent à sécher. Deux semaines plus tard, tout avait radicalement changé sous l'effet conjugué des travaux d'étanchement et de déshumidification. Nous venions d'éliminer ce qui en matière d'humidité était l'avant dernier gros point noir de notre circuit de visite. Quel bonheur ! Bien entendu, tout n'est pas encore réglé, notamment dans l'autre portion de galerie, entre la morgue et le PC où le désagrément est toutefois nettement moindre que ce qu'il était en amont.. Des travaux similaires ont déja été entamés Là aussi, le patient travail d'étanchement et l'installation de déshumidificateurs devraient porter leurs fruits, au plus tard d'ici l'an prochain.

En quittant le PC, nos bénévoles se donnèrent pour objectif de rénover une partie du matériel ferroviaire, entre autres celui qui est en exposition dans les avants. Ils décidèrent de remettre à neuf ce qui seraient alors des convois destinés à rester statiques (gare avant, carrefour B5/B6, bas de B3 et B4) au total un locotracteur VETRA, plusieurs wagonnets de type Nord-Est et un wagon-citerne.

Six wagonnets ont été peints depuis et sont déja en place. Auparavant, ils ont été nettoyés et toute la partie sous le plateau a été enduite de graisse préparée spécialement pour cet usage. Un vrai travail de conservation, et pas seulement un ravalement de façade. La citerne roulante a été vidée de toute la boue qui s'était accumulée à l'intérieur, puis elle aussi enduite contre la rouille. On devine combien il était pénible de travailler de la sorte dans une citerne. Après ce traitement, celle-ci est désormais comme neuve.

Quant au second locotracteur Vétra provenant de l'ouvrage du Bréhain, celui-ci n'a jamais roulé au sein du Schoenenbourg car les perches et quelques accessoires avaient été prélevés avant son transfert. Il est néanmoins réparable (nous avons installé des perches similaires provenant de nos anciennes Applevage) et il serait étonnant que nos techniciens ne puissent un jour la remettre en route. En attendant, nos peintres se sont attaqués à la bête qui sera, n'en doutons pas, flambant neuve à l'automne.

A l'extérieur

Au bloc 7, c'est-à-dire à l'entrée des munitions, on peut également constater un certain nombre d'améliorations. Le crépi de la façade du bloc qui avait été large été réparé ; ainsi disparut le vilain (mais historique) impact . Comme à l'époque, les pans de façade sous la visière ont été peints en gris sombre.

Nous avions déja rapporté la magnifique réfection de l'antenne radio, mais il manquait un détail pour faire ressembler le bloc à ce qu'il avait été à l'époque, les trois faux créneaux peints de part et d'autre de l'antenne. Eh bien c'est chose faite, et cela est du plus bel effet. A l'entrée du site, des bordurettes encadrent désormais les soutènements de la barrière antichars.

 

VISITEURS EN HAUSSE

A la fin du mois d'août, le nombre de visiteurs individuels (donc hors groupes) ayant parcouru les galeries du fort de Schoenenbourg s'élevait à 16 896, soit 950 en plus que l'année précédente. On peut raisonnablement penser que cette année nous approcherons le chiffre historique de 30 000 visiteurs.

 

NOUVELLES DIVERSES

- La ville de Bitche va acquérir l'abri du Kindelberg pour la somme de 38 000 F. Elle en confiera la gestion à l'association des Amis du secteur fortifié de Bitche.

- Le projet du Simserhof se précise, il a d'ailleurs été présenté au conseil municipal de Bitche (le républicain-lorrain.fr, 18 juillet 2000). La réalisation a été confiée au cabinet Ravatin qui cite "l'offre de visites du fort va se décomposer en deux axes : un aspect historique principal et un aspect patrimonial en option, sous forme de visites guidées dans les arrières".

En fait, le visiteur prendra son billet dans un bâtiment d'accueil extérieur, puis, dans une salle de projection de 60 places, il pourra visionner un documentaire sur l'historique de la ligne Maginot. Puis il prendra place dans un petit train, pour ensuite pénétrer dans l'entrée du fort. Le véhicule est automatisé et sonorisé. Là, la visite prend des allures de descente aux enfers, le visiteur est plongé dans le noir et seules des balises lumineuses passent devant lui. Arrivé à proximité des magasins à munitions, les jeux de lumière s'intensifient. Un musée de l'armement se dévoile : canons, mitrailleuses, équipements de communication... apparaissent puis disparaissent. Soudain, les commentaire laissent place au silence durant 47 m , avant d'entamer le parcours-spectacle. Sur 100 m de long, des images vont être projetées, les décors plantés, les effets spéciaux vont s'animer. Le visiteur découvre la vie du fort. Les hauts-parleurs reprennent et indiquent au passager du petit train qu'il entre au Simserhof un certain jour de mai 1940. L'ennemi est là et des dizaines de milliers d'obus sont tirés. "L'objectif de l'attraction est de dramatiser l'ambiance. L'émotion devrait alors être à son comble. A la fin de ce parcours spectacle, j'imagine que tous les commentaires cesseront pour laisser le visiteur à lui-même, réfléchir sur ce qu'il vient de voir", note le concepteur. De retour à la lumière extérieure, c'est la fin de l'offre principale de la visite. En option, le public pourra ensuite se diriger vers les casernements, l'usine électrique, etc...

- Suisse : désaffecté par l'armée et ouvert au public depuis peu, l'ouvrage Magletsch est sans doute la plus grande fortification de ce pays à être visitable. Construit pour couvrir de ses canons la vallée du Rhin, face au Liechtenstein, le fort a été édifié à partir de 1940 jusqu'en 1943. Ses 3 kilomètres de galeries s'étendent sur deux niveaux (on ne visite que le niveau supérieur). Cet ouvrage est doté de trois tourelles de 105 mm, de quatre canons de 75 sous casemate et de huit postes de mitrailleuses. Deux mortiers de 81 furent ajoutés dans les années 1960. Sa garnison était de 381 soldats. Le tout se visite en 2h30mn, tout en gravissant de nombreuses marches d'escalier. Prix d'entrée : 15 FS (soit 60 FF). AFOM. Boîte postale 51, CH 9479 OBERSCHAN, Tél 081 783 24 66.

Secrétariat Général : Jean-LouisBURTSCHER, 45 rue Stéphanie, 67100 STRASBOURG

Association adhérente à la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification


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