La sûreté des entrées 



La sûreté des entrées :

Elles reçurent un réseau-rails complétant le réseau de ronce artificielle de la CORF. Le travail fut accompli à la sonnette à mouton par une compagnie de pionniers.

A l’époque, les entrées étaient dans une clairière, tous les arbres ayant été coupés dans la limite des réseaux. Cette clairière avait sur la carte la forme d’un haricot.

Quand fut créé, en Mai 1940, notre petit corps franc pour surveiller le ciel et les parachutistes possibles au moment des bombardements, il sortait en reconnaissance pour calmer les inquiétudes des guetteurs de cloches, tant aux avants qu’aux arrières. Nous craignions les infiltrations dans le bois dit de Schoenenbourg, administrativement le bois communal de Hunspach.

En Mai, nous eûmes trois chars Renault FT sous les ordres d’un lieutenant Charpentier. Ils logèrent quinze jours dans l’entrée des munitions et disparurent.

Le 20 Juin, les Allemands menaçaient nos arrières et je sortis faire des abattis sur la route d’accès avec les sapeurs-mineurs pour éviter d’être surpris par des voitures légères de la Wehrmacht. Le 21 Juin, à 8H 30, alors que nous étions sortis avec deux équipes de sapeurs-mineurs commandés par l’adjudant Hascouët et protégés par le sous-lieutenant Mathès et le corps-franc, pour couper des arbres dans la forêt pour renforcer les obstacles couvrant les entrées, nous avons assisté à un bombardement au cours duquel les avions l’un après l’autre volaient au ras des arbres au dessus de la voie de 60 au ralenti et cherchaient à faire pénétrer leurs bombes dans l’entrée des munitions ; tous ces projectiles sont tombés trop court, à l’endroit où l’AALMA expose des modèles de cloches. 

Au bombardement suivant, vers 11H30, il en fut de même, je le sais parce que nous profitâmes du répit de la mise en carrousel des avions qui étaient au nombre de 9, pour rentrer, car nous avions fini notre mission d’abattis et que c’était l’heure de la soupe. 

L’adjudant Hascouët et moi-même sommes rentrés les derniers et nous faisions des politesses au portillon « Après vous, mon Capitaine » - « je vous donne l’ordre de passer »...La première bombe est tombée, toujours trop court, avant que la porte blindée ne soit fermée.




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