L'après 1940 :

Pendant la durée de la guerre, les ouvrages auront un sort variable d'un site à l'autre. Pressentant un futur débarquement des Alliés, les Allemands établirent d'abord des plans de "retournement" de la Ligne Maginot, avec de nouvelles entrées côté Allemagne et des blocs de combat pointés vers l'Ouest. Mais ce plan ne vit pas le jour.

A partir de 1944, par suite des effets des bombardements alliés sur l'industrie de guerre allemande, plusieurs grands ouvrages furent transformés en usines souterraines de pièces d'armement. Ce fut le cas en particulier pour l'ouvrage du HOCHWALD.

A la fin de 1944, au moment de l'avance des forces alliées en France en direction du Rhin et de l'Allemagne, quelques ouvrages permirent aux Allemands une résistance ponctuelle et éphémère. En Alsace, la stabilisation du front au cours de l'hiver 1944-45 leur donna le temps de dynamiter un grand nombre d'ouvrages, tant dans le Secteur Fortifié de Haguenau que le long du Rhin.

La Ligne Maginot sortit donc de la guerre en triste état : ouvrages en grande partie pillés, parfois désarmés, souvent détruits, sabotés, voire en ruines, A partir de 1950, le Génie militaire français eut la mission de remettre en état ce qui pouvait l'être. A l'heure de la guerre froide avec le monde communiste, la Ligne Maginot retrouvait une nouvelle jeunesse et reprenait en quelque sorte du service. Elle fut maintenue en état de servir pendant une vingtaine d'années.

La fin des années 60 vit son abandon par l'armée et la vente de la plupart des petits ouvrages à des particuliers ou à des collectivités. Seuls les gros ouvrages restèrent dans le domaine militaire mais peu d'entre eux furent réellement utilisés pour les besoins de la Défense nationale. Le HOCHWALD, devenu l'une des stations de radar les plus modernes d'Europe, fait exception.

Prenant conscience de la valeur d'un patrimoine inéluctablement voué à la disparition, des groupements se constituèrent à partir de 1985 en vue d'entreprendre la sauvegarde de quelques ouvrages-témoins. C'est ainsi que fut créée l'Association des AMIS DE LA LIGNE MAGINOT D'ALSACE (A.A.L.M .A.) dont l'objectif prioritaire est la préservation et la mise en valeur du grand fort de SCHOENENBOURG. Dans les Vosges du Nord, le Syndicat d'initiatives de LEMBACH de son côté a pris en charge l'ouvrage du FOUR A CHAUX. Ces deux ouvrages constituent aujourd'hui les pôles majeurs du tourisme en Basse Alsace.

La Ligne Maginot a donc cessé, depuis longtemps, d'être une barrière et un lieu d'affrontement. Bien au contraire, elle est aujourd'hui un trait d'union entre des routeurs de tous horizons et un site de rencontres et d'échanges.


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