Les effets portés dans le paquetage


Différentes positions du sac supérieur :

Le sac supérieur modèle 1935 peut être porté en position haute (C) ou en position basse (D). Dans ce dernier cas, les bretelles sont croisées dans le dos et les contre-sanglons sont bouclés en position médiane. La position basse, qui permet le port de l'arme en bandoulière, est en principe réservée aux combattants devant garder les deux mains libres : mitrailleurs, servant d'engins, grenadiers-lanceurs, téléphonistes, radios, signaleurs, ordonnances, conducteurs, cyclistes et motocyclistes.

Agencement extérieur de l'équipement : 

Le "paquetage de route" ou paquetage normal est celui le plus couramment agencé. En effet, une partie des dotations était transportée sur les véhicules de la compagnie : couvre-pieds dans la voiture d'allégement, sac inférieur dans la camionnette, campement collectif sur la cuisine roulante.

Il reste donc, sur l'homme :

Extérieurement, le sac supérieur modèle 1935 est aussi mis d'une grande courroie de charge (1,30 m, 34 trous d'ardillon) et de trois courroies de paquetage (0,75 m, 16 trous d'ardillon), l'une d'entre elles étant portée au côté gauche du sac.

Contenu du sac inférieur :

C'est le "sac d'allégement", contenant les effets de rechange dont l'homme n'a en principe pas besoin avant l'étape du soir. On y place :

Contenu du sac supérieur :

Ce sac, porté en tout temps par le soldat, contient le paquetage de combat :

Contenu de la musette :

Les outils :

La notice du 22 janvier 1937 sur l'équipement modèle 1935 prévoit un nouveau système de port des outils sur le sac, tel que les outils puissent être sortis de leurs porte-outils sans que celui-ci ne se détache du sac. Pour obtenir ce résultat, certains porte-outils se voient rajouter des passants, et deux nouveaux porte-outils (pelle et pioche modèle 1916) sont adoptés. Auparavant, ces deux outils étaient portés fer nu sur les havresacs. Lorsque les outils comportent des manches démontables, ceux-ci sont glissés sous la pattelette du sac.

Les photos ci-contre montrent le port réglementaire de la plupart des outils (infanterie et génie) sur le sac supérieur modèle 1935. Sur les douze outils présentés, seuls sept concernent le groupe de combat d'infanterie (voir tableau).

Le paquetage complet :

Qualifié d'exceptionnel par le règlement, il sera bien souvent le lot quotidien du Poilu de 1940. Le paquetage est dit "complet" lorsqu'il comporte la surcharge des effets normalement transportés sur les voitures de compagnie. Avec les suppléments de dotation en effets chauds réalisés durant l'hiver 1939-40 (une petite couverture, un chandail ou jersey, gants et chaussettes en laine, sans compter les effets personnels), les paquetages de l'infanterie prennent vite l'aspect le plus hétéroclite.

Les chaussures :

Chaque fantassin part en septembre 1939 chaussé d'une paire de brodequins modèle 1917, neufs ou en très bon état, modèle parfaitement inchangé depuis la Grande Guerre.

En vue d'alléger le paquetage, il avait été décidé en décembre 1933 de supprimer la paire de rechange, en la remplaçant par un approvisionnement de précaution, fixée à 20 % de l'effectif, transportée sur les voitures à bagages. Admis en définitive, une seconde paire sera attribuée à la mobilisation aux "900 000 hommes marchant le plus", c'est-à-dire essentiellement les fantassins. Cette seconde paire sera distribuée, de manière déficitaire, sous forme de 500 000 paires de brodequins de repos modèle 1916 et 300 000 paires de brodequins de marche modèle 1917.

Le linge, les effets de toilette et de confort :

Le linge réglementaire distribué au fantassin français en septembre 1939 se compose de :

Les effets de confort consistent essentiellement en la ceinture de flanelle et le jersey modèle 1936, étonnante innovation de l'Intendance, donnant au fantassin français de la Drôle de Guerre une silhouette absolument typique. Ce fin pull-over, remplaçant la vareuse dans le paquetage de campagne, comporte un collet chevalière (exemplaire daté 3e trimestre 1939 et comportant au bas une étiquette en toile pour l'identification du porteur).

Les seuls effets de toilette fournis par l'Intendance sont deux serviettes, de modèle inchangé depuis l'origine, et un morceau de savon, dont le poids est fixé à 50 g. Pour sa toilette, le Poilu de 1940 doit fournir ses effets personnels ou être l'heureux destinataire de la "trousse du soldat" offerte par Gibbs. Ce petit sachet contient du savon dentifrice, un blaireau, du savon fin  dont l'emballage contient aussi une publicité pour les brosses à dents de la marque et un rasoir démontable, le "Piccolo" dans sa petite boîte en acier kaki qui semble bâtie pour l'éternité.

Autres éléments inappréciables de confort en campagne, la petite glace métallique (incassable) dans son étui de toile, le baume français pour les lésions de l'épiderme, la pommade anti-gelures du service de Santé  et, pour finir, le miroir pliant artisanal, souvenir inachevé de la guerre 1939-194… .



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