Bulletin 1 de 2000


EDITORIAL

OU EN SERONS-NOUS EN L'AN 2000 ?

Telle est la question que je me posais en 1983, quand je pris en charge le secrétariat de notre association. Ma première action fut la mise à jour du fichier des membres. Je repris donc la liste créée par mon prédécesseur, pour établir une cartothèque qu'il me semblait plus facile de tenir à jour.

Précisons qu'à cette époque, l'informatique n'était qu'à ses premiers balbutiements et que la possession d'un ordinateur était une chose que le simple particulier n'osait à peine imaginer.

Je reportais donc les coordonnées de chaque adhérent sur un carton, puis j'inscrivais l'année de référence dans la colonne "cotisation", afin de noter si celui-ci en avait versé le montant.

Dans la foulée, et pour me faciliter le travail dans le futur, j'inscrivais également les années suivantes, 1984, 85, 86, etc, jusqu'à l'an 2000.

Je m'arrêtais là, en me disant que j'étais bien optimiste, et que seul Dieu savait où nous en serons dans un avenir aussi éloigné. Il pourrait sans doute me prédire si l'AALMA existera encore, et où elle en sera avec ce fort de Schoenenbourg que nous commencions à peine à relever de ses ruines.

Car j'avais conscience que ce ne serait pas facile, surtout quand je faisais la comparaison avec d'autres ouvrages. A cette époque, nous étions en admiration devant l'état des ouvrages de Fermont et du Hackenberg, dont nous nous demandions s'il était bien réaliste de vouloir un jour arriver à leur niveau.

Nous étions envieux de l'état de conservation et d'équipement de l'ouvrage d'Anzeling, béats d'admiration quant à l'état du Mont des Welches, du Soetrich, du Billig, du Kobenbusch, du Schiesseck, de l'Oberheid, de Denting ou de Téting que nous visitions bien entendu clandestinement, impressionnés par les trésors que recelait encore le Métrich.

Et puis, je me disais que je serai vieux en l'an 2000, que mes cartons auront peut-être atterri dans la poubelle d'ici là car la tâche que nous avions entreprise serait peut-être au dessus de nos forces.

Aujourd'hui, nous sommes en l'an 2000. Je ne me sens pas vieux pour autant. Bien que le fichier des adhérents soit informatisé depuis belle lurette, je n'en continue pas moins à annoter mes cartons, peut être par simple habitude.

Les ouvrages cités plus haut sont devenus de pauvres épaves outrancièrement pillées et vandalisées, quasiment irrécupérables dans l'esprit d'une valorisation patrimoniale. Les ouvrages de Fermont et du Hackenberg ne sont plus des idéaux à atteindre, car nous avons pris nos propres orientations, tant sur le plan de la réhabilitation que du fonctionnement.

Quant à l'AALMA, elle est toujours là, elle est même devenue une des principales références en la matière. A son tour, elle est devenue un modèle pour nombre d'autres associations qui envient ses résultats. Elle est même devenue créatrice d'emplois. Tout ceci grâce à vous, chers amis, grâce à votre fidélité à notre cause, grâce surtout au dévouement de nos membres actifs.

Jamais je n'aurais osé imaginer cela, alors que j'inscrivais le chiffre 2000, dix-sept ans avant cette date.

A présent, quelle année ai-je marquée sur mes cartons ? Seul Dieu et moi le savons, mais c'est un secret entre nous deux.

Bonne année à tous.

Jean-Louis Burtscher

 

60e ANNIVERSAIRE DES COMBATS DE LA LIGNE MAGINOT

EMOUVANTE COMMEMORATION AU SCHOENENBOURG

11 septembre 1999. Le soleil illumine ardemment le terre-plein de l'entrée des munitions du Schoenenbourg. Il est 14 heures. Dans quelques minutes débutera la cérémonie du dévoilement de la plaque commémorative apposée depuis peu au pied de la stèle du cinquantenaire de la fin des combats de juin 1940.

Cette seconde plaque a été scellée à l'initiative de l'amicale des anciens combattants du secteur fortifié de Haguenau, mais le texte gravé dans le bronze explique bien qu'elle est "en hommage aux anciens combattants de la Ligne Maginot qui ont rempli leur mission et résisté bien au-delà de l'armistice de juin 1940".

Les vétérans du SFH sont accueillis au fur et à mesure par notre président Marc Halter. De nombreuses personnalités se sont jointes aux anciens: MM. Polizzi, sous-préfet de Wissembourg, le député Loos, les conseillers généraux Vonau et Bertrand, le colonel de Montchenu, commandant la base aérienne 901, les représentants du 12e régiment d'artillerie, de la gendarmerie de Wissembourg et de Soultz-sous-Forêts, MM. Werlé, président de la section de Wissembourg du Souvernir français, Mansuy, secrétaire général de la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification, de nombreux maires des environs, des membres de l'AALMA, etc.

Puis ce sera le temps des discours. Prirent successivement la parole M. Edard, au nom des anciens de la Ligne Maginot, pour rétablir une vérité longtemps déformée, M. le sous-préfet, pour lire entre autres le message du secrétaire d'Etat à la Défense, M. le conseiller général, suivi par M. le député pour exhorter à la mémoire, mais aussi à oeuvrer pour le futur, pour finir avec une très courte allocution du président de l'AALMA, car le soleil commençait à indisposer plus d'un auditeur.

Vinrent ensuite les moments solennels où la plaque sera dévoilée, où la Marseillaise retentira, et où la gerbe sera déposée par l'amicale du SHF. Le dépôt de la gerbe commune del'AALMA et de la Fédération annonça la clôture de la partie officielle de la manifestation. Car ce n'était pas fini, les anciens du SFH ayant invité les participants à prendre le verre de l'amitié à l'auberge "A la Ligne Maginot", toute proche.

Soixante années après les durs événements de mai-juin 1940, les anciens avaient bien conscience que ce serait là leur dernière grande manifestation. Ils s'en allèrent rassurés, ayant désormais la certitude que les membres de l'AALMA ne failliront pas à leur devoir de mémoire.

 

REUNION AU SOMMET

A L'ETAT-MAJOR DE METZ

Jeudi 21 septembre 1999. La salle de cinéma de la caserne De Lattre de Tassigny (Etat-Major de la région militaire de défense nord-est) s'ouvre aux 65 dirigeants d'associations venus à l'invitation du général Dousson, adjoint-major au général délégué millitaire départemental de la Moselle.

Ils sont tous là, les Lorrains, les Alsaciens, ceux du nord de la France, tous propriétaires, locataires ou gestionnaires d'ouvrages de la Ligne Maginot et de quelques ensembles fortifiés plus anciens.

Thème : devenir et cession des divers matériels encore présents dans la Ligne Maginot.

Face aux invités, une douzaine d'officiels, civils et militaires, développent ce thème qui devrait régler une fois pour toutes l'épineux dossier des matériels abandonnés dans les ouvrages et revendiqués par les associations dans le but de les remettre en valeur. Essayons de résumer 2h30 de discussions et d'explications :

- Considérant qu'il y a suffisamment d'ouvrages ouverts au public, l'armée a pris la décision de dépouiller les ouvrages restants de leurs matériels au profit des associations ou des collectivités locales gestionnaires d'ouvrages. Ceux qui seront dépouillés seront vendus ou condamnés définitivement, pour raison de sécurité. Il s'agit, dans un premier temps, de 3 gros ouvrages, 6 P.O., 2 abris et 2 casemates.

En 2003, d'autres fortifications de la Ligne Maginot seront également déséquipées ou vendues. Il se pourrait même que le Simserhof soit du lot, car l'armée n'a pas vocation à posséder des bâtiments inutiles, ni d'ailleurs à s'investir dans la muséologie.

- Les matériels seront cédés aux organisations pérennes et dignes d'intérêt. Les collectionneurs seront exclus. Une commission examinera la validité des demandes, notre représentant de la Fédération des associations en fera partie.

- Les cessions gratuites ne seront plus qu'une exception, il faudra acheter ces vieux matériels, par "appels d'offres restreints", sachant que plusieurs demandeurs peuvent postuler (sans le savoir) pour acheter les matériels les plus intéressants. Ce sont les services des domaines qui se chargeront des mises à prix, comme pour tout autre matériel militaire réformé et vendu.

- Les matériels dits "de guerre" sont incessibles, donc resteront propriété de l'Etat. Les associations qui en détiennent dans les ouvrages devenus domaines privés pourront continuer à en disposer, à condition qu'ils fassent une déclaration de détention à la préfecture.

- Enfin, un inventaire complet des matériels proposés est mis à disposition des demandeurs présents. Seuls, ces matériels recensés pourront faire l'objet de demandes.

A l'issue de la réunion, les représentants d'associations étaient quelque peu perplexes. Certes, on pouvait à nouveau espérer obtenir du matériel, mais il faudra désormais l'acheter. Et puis, ne sera-ce pas la curée sur les quelques matériels encore valables ? Nous verrons bien !

Voici donc que s'installe une nouvelle relation avec l'armée, bien moins aléatoire qu'avant, mais aussi plus lourde et plus procédurière. Ce nouveau départ (car tout était bloqué depuis quelques années) est à mettre à l'actif des représentants de notre fédération, la Fédération des associations de sauvegarde de la fortification (FASF), qui, avec le poids de la trentaine d'associations adhérentes, a réussi à faire bouger l'administration militaire.

Pour la première fois, la grande famille de la fortif était tout entière en train de dialoguer avec l'armée. Comme quoi le proverbe "l'union fait la force" est toujours d'actualité.

 

VISITEURS 1999. QUELQUES CHIFFRES ET UN RECORD

Nous avons vu que l'élargissement de la période d'ouverture du fort de Schoenenbourg avait fait augmenter le nombre d'entrées.

Ainsi, notre ouvrage a accueilli en l'an 1999 28 449 visiteurs, dont 18700 en parcours individuel et 9749 en visite de groupe. Sachant qu'on en avait comptabilisé 23 322 en 1998, le gain a été de 5117 entrées.

La casemate Esch, quant à elle, a enregistré 1963 entrées durant la même période. On constate toutefois un recul de la fréquentation, due certainement au développement du Musée de l'abri, distant à peine d'un peu plus d'un kilomètre.

Au total, l'AALMA a donc attiré 30 388 visiteurs dans ses ouvrages, et par conséquent dans le nord de l'Alsace. Un record, que nous avons encore l'ambition d'améliorer !

 

OUVERTURES DE L'AN 2000

ASSUREES PAR LES BENEVOLES

Comme l'an dernier, le Schoenenbourg sera visitable tous les jours, du 1er mai au 30 septembre.

En avril et en octobre, il sera ouvert au public les dimanches et jours fériés. Les bénévoles seront de service aux dates suivantes :

MARS

AVRIL

MAI

JUIN

JUILLET

AOUT

SEPTEMBRE

OCTOBRE

NOVEMBRE

NOUVELLES DU SCHOENENBOURG

Entamée il y a juste un an, la campagne d'assainissement s'est poursuivie jusqu'à fin octobre. A nouveau, plusieurs centaines de kilos de boue, de sable et de calcaire ont été extraits des dessous du fort.

Le bloc 5, qui n'est pas ouvert à la visite, a été nettoyé à tous les niveaux : haut de bloc, escalier, locaux inférieurs. Il était temps, car nombre de décanteurs et de caniveaux étaient obstrués par des intrusions de sable fin qui caractérise le terrain où sont construits les blocs 5 et 6.

Dans la galerie principale, le patient travail de colmatage des multiples entrées d'eau commence à porter ses fruits. Cela est très encourageant, mais encore insuffisant pour assurer l'assèchement de la galerie. car nos techniciens se sont rendus compte que l'air humide avait tendance à stagner dans ce long couloir, à proximité du point le plus bas de l'ouvrage. Aussi, un projet d'extraction d'air a été mis à l'étude, dans le but de pouvoir un jour ventiler à partir du centre de l'ouvrage (l'égout), et non plus de son extrémité (l'usine).

En attendant, nos électriciens ont entrepris de mieux éclairer le tronçon compris entre la morgue et le PC principal, par le remplacement de 100 hublots lumineux et l'installation de 42 hublots supplémentaires, alimentés par 350 m de câbles électriques nouvellement posés. Rappelons l'objectif : rendre le long et un peu fastidieux parcours entre les deux gares un peu plus agréable, par une galerie sêche et bien éclairée. Peu avant Noël, nos électriciens bouclaient ce chantier mené en un temps record. Au résultat, la luminosité a nettement augmenté. Par ailleurs, la longue perspective faite de points lumineux qui semblent s'étendre à l'infini est particulièrement impressionnante. Même les deux fourneaux de mines ont été éclairés.

Auparavant, c'est-à-dire au cours du mois d'octobre et de novembre, nos mêmes électriciens avaient amélioré l'éclairage du poste de commandement principal. Le couloir de desserte, les chambres d'officiers, le service de renseignement de l'ouvrage, la chambre du commandant, le PCA et le PCI ont tous été dotés de hublots supplémentaires. Du coup, l'ensemble est devenu nettement plus attractif.

La majorité de ces locaux ont en outre été dotés de lampes de secours à bougie qui sont néanmoins des répliques. Magnifiquement copiées et quasiment indiscernables de celles d'origine, elles ont été réalisées par les élèves et les professeurs d'un lycée d'enseignement technique local. Ces magnifiques objets, qui valorisent encore d'avantage notre PC, ont été fixés de manière très efficace, pour éviter qu'on ne les dérobe. Toujours dans le P.C. nos bénévoles ont entrepris de gratter et de repeindre les huisseries métalliques (19 cadres et portes) qui avaient été rénovées un peu hâtivement il y a quelques années. Cette opération de grande envergure est actuellement en cours.

Au bloc n°3, nos peintres bénévoles se sont attaqués à la tourelle à canons. Bien que soigneuse ment repeinte en 1986 et relativment bien conservée jusqu'alors, celle-ci était un peu défraîchie et présentait à nouveau quelques taches de rouille. Nos membres s'y attelèrent dès fin octobre. Fin décembre, l'étage intermédiaire était comme neuf et l'étage inférieur bien avancé. Là aussi, il s'agit d'un chantier d'une certaine ampleur, par ailleurs relativement ingrat car peindre une tourelle de 75R32 n'est pas une sinécure. Mais le spectaculaire résultat est à la mesure des efforts consentis.

 

AALMA

UN SEMESTRE BIEN CHARGE

- Changement d'adresse sur l'Internet. Ceux d'entre-vous qui surfent sur l'Internet savent que les sites les plus faciles à trouver sont ceux dont la raison sociale apparaît directement dans l'intitulé principal. Aussi, notre conseil d'administration donna l'aval pour l'acquisition d'un nom de domaine dont les références sont désormais : http:/www.lignemaginot.com

Attention, vous avez bien lu : lignemaginot est bien fait d'un seul mot. Il faut savoir que les autres noms de domaine "ligne maginot" sont déja achetés et que notre nouvel intitulé était le dernier disponible sous cette forme.

Notre site s'est encore étoffé par de multiples photos et de multiples rubriques. Il est de notoriété qu'il est le plus important de tous ceux traitant de la Ligne Maginot.

- Le forum de la fortification C'est à l'association "La Citadelle" qu'échut, en 1999, l'organisation du septième forum de la fortification qui se déroula à Villey-le-Sec. Nos amis du Michelsberg ayant estimé qu'on ne pouvait éternellement faire la même chose, décision fut prise au sein de la fédération, de faire "tourner" le salon sur les différents sites fortifiés.

Ainsi, le 10 octobre, une trentaine d'exposants, dont de nombreuses associations, avaient installé leur stand dans la caserne de guerre et sous la rotonde de l'impressionnante tourelle Mougin. Au stand de l'AALMA, Monique et Didier ne virent pas le temps passer : explications, commentaires, vente de livres, etc, il y avait de quoi faire. Plusieurs centaines de visiteurs furent accueillis au forum, et purent même faire le tour du réduit en petit train.

La veille, déjà, une conviviale soirée avait mobilisé le petit monde de la fortif, car cet événement est également une sorte de rendez-vous annuel entre gens ayant la même passion.

Merci à nos amis de Villey-le-Sec pour ne pas avoir ménagé leurs efforts et pour la qualité de leur accueil. Le prochain forum de la fortification se déroulera à nouveau les 7 et 8 octobre à Jeumont, sous l'égide d'AMIFORT Maubeuge. Nous en reparlerons en temps voulu.

- Un moment de convivialité Le dimanche 17 octobre n'était pas une banale journée d'ouverture au public, mais aussi en quelque sorte une journée récréative pour clore la saison touristique. Comme les membres de l'AALMA étaient de service, ce sont leurs amis de l'amicale des collectionneurs de la 79e division US qui s'étaient chargés de l'intendance. Ainsi les membres des deux associations se réunirent autour d'un délicieux pot-au-feu préparé à même la roulante réglementaire.

Une sacrée ambiance règnait sur le parvis de l'entrée des munitions du Schoenenbourg. Entre les convives qui attendaient la distribution de soupe, la roulante fumante, le va-et-vient des reconstituants costumés en GI's, les pétarades de Jeeps et le caractéristique ronronnement du GMC, il n'y avait de place que pour la bonne humeur, malgré un froid bien précoce pour la saison. Merci les gars de la 79e. A l'année prochaine.

- Des panneaux routiers pour la Ligne Maginot Parmi les actions en faveur de la Ligne Maginot, l'Agence de développement touristique du Bas-Rhin a projeté le financement et l'installation de nouveaux panneaux routiers devant mener aux installations visitables. Une première série avait déja pris le relais des anciens fléchages qui n'étaient plus réglementaires. A présent, il s'agissait de compléter le dispositif et de créer une sorte de continuité entre les différents sites. A cet effet, le Schoenenbourg bénéficiera de 4 panneaux supplémentaires et la casemate Esch sera mentionnée 6 fois, quelque- fois en combinaison avec l'abri de Hatten.

Bien entendu, les voies d'accès aux autres ouvrages visitables seront pareillement dotées, on trouvera même deux grands panneaux "Ligne Maginot, sortir à..." bordant l'autoroute A 35 Strasbourg-Lauterbourg.

L'opération se fera sous le contrôle de la DDE, car la réglementation concernant la signalisation routière est draconienne. La mise en place devrait être achevée pour le mois de mai.

- Un nouvel adhérent pas comme les autres Décidément, le septième nouvel adhérent de l'AALMA en l'année 1999 n'est pas un membre comme les autres. Car Alexandre Keuer, de Farschviller (Moselle), est âgé de 12 ans. Avec son frère Guillaume (16 ans) et son cousin Sébastien (11 ans) ils ont restauré un petit blockhaus situé dans le village de Louperhouse, en Moselle. S'intéressant à la Ligne Maginot, nos trois garçons découvrirent que le bloc M34 situé à l'entrée du village avait une histoire.

Le 2 juin 1940, à partir de 3 heures 30, les Allemands attaquèrent les avants-postes de Henriville, Faréberswiller-sud, Farschviller, Louperhouse et Guebenhouse. De violents combats se déroulèrent alors à Louperhouse, dans le quartier du II/174. La casemate MC8E, qui est à 400 m du bloc M34, est attaquée au canon antichar. Quatre de ses occupants y laisseront leur vie.

Au petit blockhaus M34 dont le FM arrête l'ennemi pendant plus d'une heure, les obus de PAK éventrent le bunker. Un caporal est tué et un soldat blessé. Le caporal-chef qui remplace le tireur FM tué sur sa pièce sera lui aussi mortellement atteint lorsque le combat tournera au corps à corps. Seul un lieutenant, un sergent -chef et quelques hommes réussiront à regagner les lignes françaises.

En souvenir de ces hauts-faits, la petite équipe entreprit de réhabiliter l'ouvrage qui était en bien triste état et qui servait de dépotoir. A coup de peinture et de nombreuses heures de travail, nos compères firent du blockhaus un lieu de mémoire, qu'ils firent visiter lors des journées du patrimoine.

Bravo à l'équipe d"Amibloc", quel bel exemple de citoyenneté. Aussi, chers amis lecteurs, si le hasard d'un déplacement vous conduit vers Sarreguemines, faites un crochet par Louperhouse et faites leur l'honneur d'aller voir le mémorial M34.

- Ceux qui partent. Notre membre Richard Joest, de Reichshoffen, nous a quitté au mois d'octobre à la suite d'une pénible maladie. Adhérent de la première heure, il était aussi réviseurs aux comptes pendant de longues années. Adieu Richard.

 

NOUVELLES DIVERSES

- Inauguration d'une plaque, à Barst Près de 60 ans après les durs combats de la Sarre, et spécialement ceux ayant eu lieu pour la défense du village de Barst, Pierre Masseret, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, dévoila une plaque commémorative à l'entrée du château de Barst. Outre des représentants d'anciens de la Ligne Maginot, de nombreuses personnalités assistaient à la cérémonie.

- Le P.O. de la ferme Chappy Racheté par l'agriculteur de la ferme Chappy, le petit ouvrage sert à présent de lieu de formation de lutte contre l'enfumage, notamment pour les équipes de secours munis d'appareils respiratoires et opérant dans le secteur de Longwy.

- Tentative d'effraction au Michelsberg Une tentative heureusement avortée, car les trois jeunes Allemands qui avaient entrepris, pendant une journée d'ouverture publique, de percer au chalumeau oxycoupeur l'issue de secours du bloc 2 étaient bien attrapés quand un membre de l'association leur retira l'échelle qui leur avait permis de prendre pied au fond du fossé diamant.

Une plainte a été déposée. De tels faits peuvent arriver sur n'importe quel site et nous amènent à être plus vigilants dans le contrôle de ces issues.

- L'ouvrage d'Anzeling revit En cours d'achat par les communes, l'ouvrage d'Anzeling a été loué à une association s'adonnant au tir. Le M1 et la grande caserne souterraine servent désormais à pratiquer des "tirs en situation". S'y entraînent régulièrement des clubs de tir de la gendarmerie et d'autres unités spécialisées. Un concours qui attira des tireurs des forces de l'ordre de toute l'Europe eut lieu au mois de novembre. On en profita pour inaugurer officiellement les lieux, en présence de nombreuses personnalités.

- A la casemate de Morfontaine Une bourse aux antiquités militaires s'est tenue le 30 et 31 octobre à la casemate de Morfontaine (secteur fortifié de la Crusne). Placée sous l'égide de l'association "Archéologie Bunker" et de son magazine "On ne passe pas" ainsi que de "De Bello Collections", la manifestation a attiré nombre de mordus. Contacts : M. J-M. Gratianne au 06.80.07.38.31 ou M. E. Willig au 03.83.24.66.42.

- Du nouveau à la casemate d'Uffheim Les bénévoles de la casemate-mémorial de Haute-Alsace ont encore amélioré le site de la casemate de l'Aschenbach en implantant un tronçon de réseau antichar, à la manière de ce qui a été fait à la casemate Esch, à Hatten. Inutile de vous dire que cela est du plus bel effet.

- Une cloche blindée pour le Westwallmuseum Evénement d'importance, en cette fin septembre, pour nos amis allemands du musée du Westwall, de Bad Bergzabern. Le site, assez anodin vu de l'extérieur, a vu son attractivité augmentée par l'installation d'une coupole blindée à six embrasures, dite Sechs-Schartenkuppel.

L'engin avait été récupéré dans le lit de la Sarre, où l'avait projeté une explosion accidentelle qui eut lieu en 1946/1947, après que la cloche eut été sectionnée au chalumeau, à ras du béton, en surplomb d'un ouvrage défensif. Coulée en 1939 par la firme Hörder-Vereinshütte (aujourd'hui Hüsch-Krupp) la cloche porte le numéro 125, au sein d'une fabrication de près de 700 unités.

- Valais suisse - une nouvelle forteresse ouverte au public Classé "secret" jusqu'en 1999, le fort d'artillerie A46 Champeix a été construit durant la Seconde Guerre Mondiale pour défendre l'axe du col du grand St. Bernard face à l'Italie.

D'une garnison de 150 hommes, l'ouvrage comporte quatre casemates pour canons, dont deux de 105 mm et deux de 75 mm. Bâties sur plusieurs niveaux, les parties souterraines ont un développement d'environ 500 mètres. On y découvre des magasins à munitions, des dortoirs, la centrale électrique, le P.C., etc.

On peut même y loger, à condition d'être plus de 20 personnes, si l'on veut participer à des visites plus fouillées, car l'association possède la totalité du patrimoine fortifié de la vallée, soit 41 ouvrages divers.

Pour toute demande de renseignement, s'adresser à : Association pour la protection de la forteresse - Fort d'artillerie de Champeix, case postale 2093, CH 1920 MARTIGNY 2, tél + fax 027/722 20 69.

 

LIRE

"HOCHWALD - Une forteresse en Alsace" par Jean-Bernard Wahl. Un très beau livre de 192 pages sur le thème du plus gros ouvrage de la Ligne Maginot en Alsace. Haut en couleurs, une iconographie superbe, des photos anciennes et modernes jamais vues, une documentation très fournie raviront autant les néophytes que les plus blasés des connaisseurs.

En vente aux éditions du Polygone, BP 75, 67542 OSTWALD CEDEX, au prix de 260 FF ou 39,64 Euros (Plus port). Possibilité de se fournir auprès de notre trésorier, Richard JEHL, au même prix.

Par ailleurs, ce livre sera en vente sur nos sites du Schoenenbourg et de la casemate Esch, dès la première ouverture de l'an 2000.

 

APPEL DE COTISATION

Comme tous les ans, nous vous appelons à renouveller votre engagement envers notre association, sous forme de paiement de la cotisation. Celle-ci se monte à 100 FF. Tous les membres en sont redevables à l'exception des membres honoraires. Veuillez donc adresser vos envois à:

M. Armand JACQUES, 265 rue Principale, 67160 SCHLEITHAL

qui est chargé des cotisations. Attention, libellez votre chèque au nom de l'association. Les virements postaux seront effectués sur le compte 1775 89S, comme de coutume. Merci d'y penser dès à présent.


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