Bulletin 1 de 2010


EDITORIAL

La ligne Maginot vue de province et la ligne Maginot vue de Paris

Malgré le processus de décentralisation entamé maintenant depuis plusieurs années, les Français ont toujours gardé au fond d'eux-mêmes cette vieille méfiance à l'égard de ce qui se passe dans la capitale de leur pays et qui leur fait dire que "c'est n'importe quoi, forcément, ça vient de Paris". Ah, ce Paris, où se prennent toutes les grandes décisions, où se concentrent tous les pouvoirs, où l'on fait la pluie et le beau temps dans une foule de domaines, dont entre autres celui de la médiatisation de documents à caractère historique.

Et là, la ligne Maginot, et plus largement, la campagne de 1940 en ont encore fait les frais.

En effet, pour commémorer le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la chaîne de télévision publique Antenne 2 fit réaliser un documentaire en plusieurs épisodes sous le nom "d'Apocalypse". Un campagne médiatique sans précédent nous promit "du jamais vu" qui devait surclasser tout ce qui avait été diffusé jusqu'à présent. Tous les maginotphiles étaient ravis, enfin du sérieux, du moins le croyait-on !

Patatras ! Ce fut à nouveau la déception. Une fois de plus, les forts allemands de Thionville et de Metz furent présentés comme étant les ouvrages de la ligne Maginot. Lors des combats de mai/juin 1940, pas un mot sur la magnifique résistance de la ligne Maginot et des ses défenseurs. Pire, dans une séquence où Hitler fait un court périple en France, il fit un saut dans l'Est pour féliciter ses troupes qui venaient juste de prendre la ligne Maginot, c'est du moins le commentaire improvisé des réalisateurs qui n'ont trouvé que cette citation pour accompagner les images. Ce qui sous-entend, pour le téléspectateur lambda non spécialiste en histoire que la ligne Maginot a été attaquée, qu'elle est tombée, qu'elle n'a pas fait un pli, circulez, il n'y a rien à voir.

Comment des réalisateurs, qui pourtant sont loin d'être des débutants, peuvent-ils 70 années après les faits nous ressortir des images tournées en 1939/40 mais cataloguées "images de propagande" par l'ECPAD (anciennement établissement cinématographique des armées) pour "rassurer" les Français, autrement dit les rassurer avec des images truquées. Pire, d'autres séquences de la campagne de France et d'attaque sur la ligne Maginot sont tirées du film "Sieg im Westen" que la propagande allemande fit tourner à coup de reconstitutions bien après les événements.

Vouloir informer les Français sur leur passé en partie à coup d'images truquées il y a 70 ans, est non seulement indigne de la part de professionnels de l'information, mais relève également de la manipulation d'opinion.

De nombreux présidents d'associations (dont le nôtre) ainsi que le secrétaire général de la Fédération ont envoyé des courriers de protestation à Antenne 2. Sans trop d'illusions, d'ailleurs, car Paris…c'est Paris.

En province, la situation a nettement évolué. La proximité avec les décideurs locaux et territoriaux a permis de tisser, au fil des ans, des liens qui portent aujourd'hui leurs fruits. Il ne faut pourtant pas croire que ceux-ci étaient d'emblée acquis à la thématique de la ligne Maginot. Car eux aussi avaient été nourris avec la rengaine parisienne du "ça a servi à rien".

Pas de quoi donc s'intéresser à ces bouts de béton cachés derrière des mamelons, à peine visibles, pris dans les broussailles ou encore presque entièrement souterrains. Et si en plus ils n'avaient servi à rien !

Les associations leur démontrèrent le contraire. Elles remirent à flots des éléments de ce bout d'histoire de France que tout le monde avait fini par oublier, elles se mirent à raconter leur vécu et à rétablir la vérité. La ligne Maginot devint alors un patrimoine comme un autre, comme les vieux châteaux, les belles églises. Puis vinrent les touristes. Les décideurs s'aperçurent que la ligne Maginot, bien mise en valeur, était devenue un élément vendeur pour un territoire, voire toute une province, et pourquoi pas tout un pays puisque notre fort accueillit en 2009 les premiers groupes chinois. Les paroles prononcées par les élus locaux, départementaux, régionaux ou encore par la représentante de l'Etat lors de l'inauguration de la fin des travaux au Schoenenbourg ne laissèrent plus l'ombre d'un doute à ce sujet.

Oui, chers amis, pour une fois, la province a une longueur d'avance sur Paris, ce n'est pas nous qui nous en plaindrons.

Et c'est avec ce 56 e éditorial et ce 71e bulletin (soit 28 ans) que je termine ici ma mission de rédacteur de notre organe de liaison, en espérant vous avoir fait ressentir la vie de notre association. Même les bénévoles aspirent à une retraite, ce moment est arrivé. Mais que l'on se rassure, la relève est déjà à pied d'œuvre.

Jean-Louis Burtscher

 

LA VIE DE L'ASSOCIATION

En juillet, disparut dans les nouveaux WC le miroir des toilettes pour hommes, sans doute volé par un individu qui pensait qu'il serait mieux dans sa salle de bains.

Toujours en Juillet, la section de sauvetage par chiens de Pforzheim (Allemagne) se déplaça au Schoenenbourg pour une journée d'entraînement. Un premier exercice consista à "perdre" un homme à l'intérieur du fort. Le chien sauveteur fut alors chargé de le retrouver, malgré le passage de quelques 200 touristes au même endroit, ce qui ne fut pas chose aisée, mais néanmoins réussie.

Un second exercice se déroula dans un autre ouvrage, où deux personnes qui s'y étaient cachées furent détectées et "sauvées".

En août, prit fin l'exposition de peintures sous verre et sur métal de Pierre Gangloff. Tout le monde avait fini par s'habituer aux tableaux accrochés dans la galerie menant à l'usine. On regrette presque qu'ils n'y soient plus.

C'est aussi en août que le premier groupe de visiteurs chinois fit son apparition au Schoenenbourg. Depuis, d'autres ont suivi. Le commentaire se fait en anglais, heureusement.

En septembre, une équipe de l'ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) effectua une série de prises de vues dans notre ouvrage. Le fait d'avoir choisi le Schoenenbourg pour ce tournage est sans doute révélateur.

En octobre, l'événement du mois fut bien entendu l'inauguration de la fin des travaux de mise en conformité. Cela se passa le samedi 3.

Le 10, deux de nos administrateurs se déplacèrent à Frouard (banlieue de Nancy) pour représenter notre association au conseil d'administration de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification. Sur place, ils eurent l'occasion de découvrir la fameuses batterie de l'Eperon, caractérisée par un modèle unique de tourelle Galopin à deux tubes de 155m et une casemate cuirassée de type Mougin.

Le 17, c'est le conseil d'administration de l'AALMA qui se réunit à la maison Ungerer, à Hunspach.

En fin de mois, une équipe de la TV américaine National Géographic a tourné quelques séquences au Schoenenbourg dans le cadre d'une émission sur les armes spéciales.

Le 11 novembre, devait avoir lieu une journée "portes ouvertes" à l'attention des habitants de la communauté des communes du Pays de Wissembourg. Comme le bulletin d'information de la communauté des communes avait pris du retard et que l'annonce de l'événement n'avait pas touché le public avant cette date, les seuls visiteurs furent quelques touristes et néanmoins, un hôte de marque, le colonel commandant la base aérienne 901 (ouvrage du Hochwald) avec sa famille.

C'est le 13 novembre que la commission consultative de sécurité et d'accessibilité procéda à la validation de la bonne application de la réglementation en rapport avec la sécurité et l'accessibilité du fort qui est, rappelons-le, un Etablissement Recevant du Public (ERP).

Le dimanche 22 novembre, sur l’invitation de la jeune association « les Gardiens du Rhin », plusieurs de nos membres se sont déplacés pour une enrichissante visite/conférence sur le thème de la « Feste » Neuf Brisach.

Les remparts de Vauban ayant étés remaniés par les Allemands à partir de 1889 afin de transformer l’ancienne citadelle en plate-forme d’artillerie et en centre logistique. Autour de cette dernière ont été érigé 9 ouvrages divers. Tous ces ouvrages seront détruit après la Deuxième Guerre mondiale, sauf celui de Heiteren .

Cette position d’infanterie est débroussaillée et entretenue par son propriétaire, Mr Ketterer qui nous a, fort aimablement, permis sa découverte.

Un crochet chez nos amis de la proche casemate de Marckolsheim s’est bien entendu imposé.

Le 12 décembre, bénévoles et salariés de l'AALMA se sont retrouvés à l'auberge du Paffenschlick à l'occasion du repas de fin d'année de l'association. Pour la petite histoire, le premier bâtiment construit au col du Pfaffenschlick l’a été en 1928 afin de servir de restaurant – cantine aux ouvriers construisant le fort du Hochwald.

 

UN GRAND MOMENT : L'INAUGURATION DE LA FIN DES TRAVAUX

Samedi 3 octobre. Les bénévoles de l'AALMA sont sur leur trente et un. Mais ils sont aussi un peu inquiets : tout va-t-il bien se passer ? Car ce samedi n'est pas un jour comme un autre. En effet, le conseil de la Communauté des communes (en abrégé COMCOM) du Pays de Wissembourg avait décidé d'inaugurer, avec un certain faste, la fin des travaux de mise en conformité et en sécurité du fort. Les invitations avaient été lancées et les préparatifs bouclés. Un grand chapiteau, monté la veille, se dressait au bord du terre-plein de l'entrée.

Vers 16 h, les premiers invités, dont les officiels qui venaient d'inaugurer la fin des travaux de la maison Ungerer, à Hunspach, arrivent les uns après les autres. Ils sont accueillis par Victor Ringeisen, président de la COMCOM (et par conséquent propriétaire du fort) et par notre président Marc Halter. Parmi eux, de nombreux maires, dont ceux d'Ingolsheim et de Hunspach, mais aussi Pierre Bertrand, conseiller général de l'arrondissement de Wissembourg, Joseph Richter, ancien président de la Communauté des communes qui avait, du temps de son mandat, mis en œuvre toutes les énergies pour la mise en oeuvre de ce projet.

Pierre Mammosser, conseiller régional et maire du gros bourg voisin de Soultz-sous-Forêts est de la partie. Empêché, le député Frédéric Reiss s'est fait représenter par M. Klipfel. Notre ancien président, Claude Damm, est venu et converse avec Michel Mansuy, le secrétaire général de la fédération des associations de sauvegarde de la fortification, venu spécialement de Metz.

Le sénateur et sans doute futur président du Conseil régional d'Alsace Philippe Richert a fait le déplacement. Il avait déjà soutenu ce projet alors qu'il était encore président du Conseil général. L'Etat, quant à lui, est représenté par la sous-préfète de Wissembourg. Et, pour couronner le tout, la fille et la petite fille du Commandant Reynier, l'ancien commandant de l'ouvrage, sont présentes.

L'inauguration a lieu devant l'entrée du bloc 7. Vêtus du costume traditionnel local, deux enfants tendent le ruban tricolore. Le coup de ciseau de Guy-Dominique Kennel, président du Conseil général du Bas-Rhin provoque les applaudissements. Le ruban est partagé, la bonne humeur règne.

Sur ce, notre président emmène ce beau monde à 30 mètres sous terre pour une rapide visite des arrières. Dans l'usine, les invités ont droit à une mise en route d'un des moteurs Sulzer. Tous sont ravis. Pendant ce temps, la fille et petite fille du commandant se sont rendues au poste de commandement du fort, pour voir l'endroit ou logeait et travaillait leur aïeul. Moment d'émotion filmé par la caméra de FR3 Alsace qui diffusera la séquence aux infos régionales.

Vint le retour vers la surface, le temps des discours, des remerciements. Et même si la liste des remerciés était longue, c'est parce beaucoup de personnes, de collectivités et d'administrations s'étaient investies pour faire aboutir cette mise aux normes. Car il ne faut pas se lasser de le rappeler : c'était çà, ou alors tout s'arrêtait. Sans mise en sécurité (et les 1 200 000 euros pour la financer), nous perdions 27 années de travail et la collectivité perdait un site touristique important.

Puis le ton devint beaucoup moins officiel, je dirai même plus convivial, le long buffet agréablement garni y contribuant largement. Après 18 h, la plupart des invités étaient repartis.

Nos bénévoles pouvaient respirer, tout s'était bien passé. Un dernier verre entre amis et une grosse opération de rangement clôturèrent cette mémorable journée.

 

LA COMMUNAUTE DES COMMUNES AIDE L'AALMA

Soucieuse de voir évoluer l'AALMA et le fort de Schoenenbourg vers un univers touristique encore plus professionnel, la Communauté des communes du pays de Wissembourg a mandaté un cabinet strasbourgeois pour améliorer notre image de marque, et ce faisant notre communication. Un nouveau dépliant, des autocollants et des cartes postales ont été créés et imprimés selon les plus récents critères promotionnels. Grand merci à la COMCOM pour ce coup de pouce inattendu, mais bienvenu.

 

UN GRAND JOUR POUR L'AALMA

Vendredi 13 novembre : visite de la commission de validation des travaux de sécurisation du Schoenenbourg.

La partie technique ayant déjà été approuvée par le cabinet Véritas qui n'a émis que des avis favorables, il restait à faire valider ces travaux par les instances officielles. Cela a été fait en présence de Mme la sous-préfète de Wissembourg, des instances de la COMCOM, des maires des communes concernées, d'un représentant départemental des services de secours (sapeurs pompiers), de la gendarmerie, de la DDE (section équipements handicapés). Les représentants du cabinet ayant réalisé la maîtrise d'ouvrage étant, bien entendu, également présents, tout comme les responsables techniques de l'AALMA.

Il a été procédé, lors de la visite, à un essai/contrôle de l'éclairage de secours, de l'alarme incendie et d'une sortie par l'issue de secours du bloc 1.

A la sortie, tout le monde a été convaincu par la sécurisation du fort et les intervenants concernés ont signé d'emblée le document clôturant le dossier des travaux. Cela s'est donc passé un vendredi 13… vous voyez ce que je veux dire ?

 

TRAVAUX AU SCHOENENBOURG

- Trois déshumidificateurs supplémentaires ont été achetés et installés à demeure à hauteur de la sous-station avant, dans la galerie principale à l'entrée du poste de commandement principal, dans le puits du monte-charges de 5 tonnes.

- Le bloc 1, ayant été considérablement sali par des ouvriers peu soigneux qui avaient effectué des travaux de maçonnerie, a été nettoyé de fond en comble. Il y eut encore des travaux de serrurerie sur l'issue de secours

- Au pied de l'entrée des hommes, l'ancienne cellule haute tension qui avait été désaffectée et vidée de son contenu dans le cadre de la mise en sécurité a été entièrement rénovée. Cela nécessita d'importants travaux de réparation de maçonnerie, puis de remise en peinture. Equipé lui aussi d'un déshumidificateur, ce vaste local servira désormais au stockage d'éléments craignant l'humidité comme la bibliographie, les archives administratives, etc. Rappelons que tout ce qui équipait cette cellule : l'arrivée en 20 000 volts, les sectionneurs et disjoncteurs, le transformateur/abaisseur en 440 volts, les compteurs électriques etc, (le tout datant de 1982) se trouve désormais à l'état neuf dans un poste extérieur, au bord de la rue du commandant Reynier.

De fait, une grande partie des journées de travail de cette fin d'année fut consacrée à l'aménagement de ce nouveau local, au déménagement des effets qui y ont trouvé place, au réaménagement et la réaffectation des locaux de stockage.

- La gare inférieure de l'entrée des hommes, aujourd'hui aménagée en sas de recueil de visiteurs en cas de sinistre, a été entièrement repeinte.

- L'entrée des hommes a d'ailleurs servi d'entrée et de sortie des visiteurs fin octobre/début novembre, étant donné que l'entrée des munitions était en chantier et inaccessible au personnel de l'association tout comme aux visiteurs. Heureusement, des travaux préliminaires menés par l'AALMA ainsi que les récents travaux de mise en sécurité ont permis une utilisation tout à fait fonctionnelle de ce bloc.

- A l'entrée des munitions, l'entreprise qui au printemps avait complètement loupé la mise en peinture des plafonds métalliques a rouvert ce chantier. Durant la dernière semaine d'octobre, les plafonds des deux halls d'entrée ont été entièrement décapés par sablage hydraulique. Pas sans accroc d'ailleurs, Puisque, malgré le bâchage du bâtiment d'accueil, l'eau s'est infiltrée dans le local caisse et a endommagé plusieurs matériels tels que le terminal de paiement, le téléphone, l'interphone. Décidemment, le mauvais sort s'était encore acharné sur cette pauvre entrée.

Puis, jusqu'à la fin novembre ce fut la remise en peinture. Ce fut fait, cette fois-ci, dans les règles de l'art. Du coup, disparaissait la verrue qu'était ce plafond rouillé, la première chose que voyaient les visiteurs en pénétrant dans le fort.

- En prévision de l'inauguration, la partie de la façade de l'entrée des munitions située sous le fronton a été entièrement repeinte en couleur sombre, comme à l'époque. Sur le fronton, les faux créneaux ont été eux aussi redessinés

- Aux magasins à artifices, la seconde travée de gauche a subi d'importants travaux d'étanchement. Couloirs et alvéoles de stockage ont été dotés d'un parement en feuille plastique, du type de celui qu'on met autour des fondations des constructions neuves. Ainsi l'humidité qui suinte à travers la maçonnerie ne devrait plus se diffuser dans les magasins et même dans la galerie principale, puisque prisonnière sous le parement. Rappelons que seul 1 des 4 magasins aux artifices avait été crépi à l'origine. De ce fait, celui qui est crépi et qui a reçu des enduits hydrofuges, présente une hygrométrie convenable, alors que les autres sont très humides. Si la méthode fait ses preuves, elle sera étendue aux autres magasins.

- Les travaux de la sous-station avant (sous-station tourelles) sont maintenant achevés. Les entrées d'eau ont été colmatées, les murs, les tableaux et câbles électriques, les groupes convertisseurs, les transformateurs, le mobilier ont été soigneusement repeints. Même le carrelage du sol a été récuré. Un chantier complexe, de par la diversité des éléments, qui dura plusieurs mois. Mais aujourd'hui, le résultat est là, la sous-station avant est non seulement belle et rutilante, mais aussi un exemple en matière de restauration.

 

MASSACRE A LA TRONCONNEUSE

Début novembre, nos bénévoles découvrent avec effroi les résultats de travaux de déboisement réalisés dans la partie de la forêt communale d'Ingolsheim qui est située à l'aplomb de la galerie principale du fort. Car légèrement en contrebas de la crête qui s'étire vers les avants et à quelques mètres de la lisière du bois, se situent deux émergences : la tête du puits d'extraction n°3 et un tubage pour entrée de câbles téléphoniques (jamais équipé, et qui aboutit 23 m plus bas dans la cordonnerie). A 70 m de là, est visible un encuvement bétonné pour canon de 47 mm de marine. Ces trois éléments pourraient éventuellement être intégrés dans un circuit pédestre de découverte des dessus du fort.

Nos bénévoles n'en croient pas leurs yeux. D'imposants troncs de hêtre gisent pêle-mêle en travers du puits d'extraction et de l'encuvement. Des dégradations sont constatées.

 

AILLEURS

- La commune de Castillon (Alpes maritimes) a décidé de susciter la création d'une équipe en vue de la valorisation de l'ouvrage du même nom. Hélas, on ne s'improvise pas du jour au lendemain spécialiste de la conservation du patrimoine, pour preuve l'affreuse clôture édifiée depuis devant l'entrée du fort.

- Le premier parc photovoltaïque de Lorraine pourrait être installé sur le site de l'ouvrage du Bovenberg. Le terrain militaire serait opportun, bien exposé, approprié pour implanter un parc solaire sur une superficie de 6,5 hectares. La production pourrait être de 6 mégawatts, le tout pour un coût de 30 millions d'euros. On connaissait déjà le parc éolien de Teterchen, sur la crête où se trouve le P.O. et les casemates de l'Einseling. Qui dira encore que la ligne Maginot n'est pas… branchée !

- Un monument national dédié à la mémoire du soldat de la ligne Maginot sera érigé sur l'esplanade de l'ouvrage du Hackenberg en 2010. Confiée à un sculpteur professionnel, cette œuvre pour le moins imposante représentera un soldat de 1940 debout, sur un socle de 2 mètres de haut. Le socle sera lui-même orné de bas-reliefs. Le tout aura un coût de 32 000 euros. Tous les organismes institutionnels et bien entendu AMIFORT Hackenberg participeront au financement du mémorial.

En attendant, 320 m de rails de la voie ferrée interne de cet ouvrage devront être changés, usés par les incessantes allées et venues du train électrique.

- L'ouvrage du Galgenberg est désormais le second gros ouvrage à avoir été vendu à une collectivité locale, en la matière la commune de Cattenom.

- L'historien de la ligne Maginot, Roger BRUGE, est décédé à la mi-octobre. Plus que tout autre, c'est lui qui a sorti la ligne Maginot de l'oubli volontaire où la mémoire collective l'avait reléguée.

A partir de 1973, il publia les trois tomes – Faites sauter la ligne Maginot, On a livré la ligne Maginot, Offensive sur le Rhin – où il sut si bien décrire les combats et les combattants des ouvrages et des intervalles, qui des frontières du Nord aux rivages de la Méditerranée, écrivirent une page de l'histoire militaire de notre pays. Ses publications (il y en eut d'autres) furent notamment à l'origine de la vocation de nombre de bénévoles pour la réhabilitation et la préservation de la ligne Maginot. Il n'est pas superflu de rappeler que quasiment toutes les associations ayant aujourd'hui pignon sur rue furent créées à cette époque.

La précision, la qualité des témoignages recueillis et la façon très vivante de les transmettre font que les ouvrages de Roger Bruge sont aujourd'hui encore une référence inégalée.

D'ailleurs, tout Maginotphile tant soit peu "pointu" devrait avoir ces livres dans sa bibliothèque.

 

LIRE

Nous sommes en plein dans le 70e anniversaire des événements qui nous intéressent, ce n'est donc pas une coïncidence si plusieurs publications, les unes aussi intéressantes que les autres, arrivent en même temps sur le marché.

- On en parlait depuis longtemps, la voilà, la nouvelle édition de "La muraille de France". Et si le texte de Philippe Truttmann est resté le même, les photos, dont beaucoup ont été ajoutées, sont désormais toutes en couleur. La mise en page a été entièrement revue et surtout, quasiment tous les plans et dessins ont été refaits en mode informatique par Frédéric Lisch, graphiste hors pair et, ce qui ne gâche rien, spécialiste de la ligne Maginot. Bref, rien à voir avec l'austère édition d'origine. Et si les livres de Roger Bruge sont "la bible historique de la ligne Maginot", la muraille de France en est toujours la "bible technique". Tout amateur un peu féru de ligne Maginot devrait posséder cet ouvrage de 446 pages dans sa bibliothèque.

En vente aux éditions Gérard Klopp (Thionville), au prix de 88 euros.

- Une autre "bible" incontournable de la ligne Maginot est celle rédigée par Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel. Elle est faite de plusieurs volumes et paraît sous le titre "Hommes et ouvrages de la ligne Maginot".

Les auteurs, avec l'appoint de Jacques Sicard, ont enfin sorti le tome 4 consacré à la fortification alpine, sa conception, les hommes qui l'ont servi. Une approche technique très fouillée, une multitude de photos les unes plus intéressantes que les autres et surtout, ce qui est un des attraits principaux de ces publications, un descriptif inédit des hommes et des troupes en rapport avec la forteresse font de cette série une documentation absolument indispensable à ceux qui s'intéressent de près à la ligne Maginot.

Mais la cerise sur le gâteau nous arrive avec la parution, à peine 1 mois après le quatrième volume, du tome 5. Celui-ci nous dévoile l'inventaire complet des ouvrages des Alpes, les combats de juin 1940, le génie alpin, la Corse et la ligne Mareth. Puis, pour à la fois le nord-est et le sud-est : la ligne sous l'occupation, la reconquête (les combats de la libération), à l'ombre de l'OTAN, l'abandon.

Ceci clôt donc huit années de recherches avec pour résultat la documentation d'ensemble la plus complète que vous trouverez sans doute jamais sur la ligne Maginot. Merci aux auteurs pour cette œuvre absolument monumentale.

Tome 4 et tome 5 – La fortification alpine, 180 pages environ.

En vente chez Histoire et Collections ou dans toute bonne librairie, au prix de 39,95 euros le volume.

- "Comprendre la ligne Maginot – nord, Ardennes, Lorraine, Alsace, Savoie, Dauphiné, Alpes Maritimes" est le titre d'une récente publication du groupe de presse Ouest France. La rédaction est de Jean-Paul Soudagne et les photos de Michel Mansuy, Julien Depret et Jean-Louis Nospeld. Il s'agit là d'un livre plutôt généraliste, donc destiné au grand public, qui n'apprendra pas beaucoup aux connaisseurs. Mais aussi d'un ouvrage un peu déroutant car textes et illustrations n'ont pas de rapport direct entre eux. Mais les nostalgiques auront l'occasion d'y voir des clichés impossibles à faire aujourd'hui.

L'auteur y parle aussi des associations, de leur travail, de la renaissance de la fortification.

Livre haut en couleurs, relié, 140 pages, au prix de 32 euros, Edition Ouest France

 

LA COTISATION 2010

Comme tous les ans, nous vous invitons à renouveler votre engagement envers notre association par le paiement de votre cotisation. Celle-ci se monte à 16 euros.

Les actifs qui voudront être assurés devront verser 24 euros au moment de régler leur cotisation.

Les envois sont à adresser à

Armand JACQUES, 265 rue principale

67160 SCHLEITHAL

Prenez soin de libeller votre chèque au nom de l'association. Les virements postaux se font sur le compte 1775 89 s

 

OUVERTURES DU SCHOENENBOURG DEVANT ETRE ASSUREES PAR LES BENEVOLES en 2010

Dimanche 7 mars

Dimanche 4 et lundi 5 avril (Pâques)

Samedi 1er mai

Dimanche 23 mai

Dimanche 20 juin

Dimanche 18 juillet

Dimanche 15 août

Dimanche 12 septembre

Dimanche 10 octobre

Jeudi 11 novembre

 

QUELQUES CHIFFRES

Estimation du nombre de visiteurs au Schoenenbourg en 2009 : 33800

N'oublions pas que le fort n'a été rouvert qu'en avril, suite aux travaux, et qu'il manque un potentiel d'environ 3000 visiteurs sur les trois premiers mois de l'année.

Nombre de visiteurs à la casemate Esch : 1910

 

L'ASSEMBLEE GENERALE

se déroulera le samedi 20 mars 2010.

Voir la convocation jointe.

 

Dici là le président Marc Halter et le Conseil d'administration vous souhaitent une bonne et agréable année 2010


- Retour