Les combats dans le Secteur Fortifié de Haguenau


21 juin 1940

Les dernières heures du jour sont calmes. Vers 4 heures, un message du commandant Henry demande au capitaine Quinet de prendre liaison avec une compagnie de chasseurs qui doit rejoindre la position, une section du génie qui assure la défense de Rittershoffen et une section de 1/79 placée au S.E. de Leiterswiller.

La liaison est prise aussitôt avec ces deux dernières unités, mais les chasseurs n'ont jamais été vus. Vers 9 heures, une nouvelle vague d'avions s'acharne sur les casemates d'Aschbach. Ils lancent une cinquantaine de bombes qui ne réussissent pas à anéantir les casemates.
 
 
 

La casemate Aschbach Est


Les cloches de la casemate Aschbach Est



Une dernière bombe de gros calibre fait ricochet sur la casemate d'Aschbach Est et explose en dehors de l'enceinte sans causer le moindre dégat. L'action de l'artillerie se révèle particulièrement violente dans tout le quartier, obus fumigènes sur les casemates et incendiaires sur le village d'Oberroedern.

Le P.A. 4 (aspirant Rolland) un moment menacé par l'incendie est épargné . Il n'y a pas de nouvelles infiltrations à signaler dans le quartier.

A Rittershoffen, la situation s'aggrave. Les agents de liaison envoyés par le capitaine Quinet au commandant Henry ne reviennent pas. Repéré, la tranchée où est installé le P.C. du quartier est l'objet d'un tir d'artillerie. Sans nouvelles de ce qui se passe exactement à Leiterswiller et à Oberroedern, le lieutenant Imbona part avec une patrouille de 6 hommes. Pour éviter les vues du clocher de Stundwiller il contourne la côte 176 et descend sur Leiterswiller. Pris dans une embuscade, là où il était en droit de compter sur la présence des chasseurs, il se dégage difficilement et vient en hâte mettre le capitaine Quinet au courant de la situation.

L'ennemi occupe Leiterswiller, la section du 1/19 qui en tenait les lisières n'est plus à son poste. Pris sur le flanc et par derrière, le P.C. s'installe face à l'ouest, dans les vergers à l'ouest de Rittershoffen.

Son armement très réduit (1 F.M., 50 cartouches, quelques armes individuelles et une vingtaine de grenades) ne lui permet pas une résistance prolongée.

La liaison est prise avec l'unité du génie qui doit défendre Rittershoffen, mais peu de temps après, cette unité s'en va .....(cette unité s'est rendue avec armes et munitions).

Les détachements allemands encerclent le P.C. le sergent-chef Guyonneau est envoyé en hâte au P.A. le plus proche du 23 Régiment d'Infanterie de Forteresse.

Par téléphone il rend compte au commandant Henry de la situation. A son retour il transmet au capitaine Quinet l'ordre de se replier avec son personnel sur l'abri de Hatten pour y installer son P.C. Malgré un tir d'artillerie ennemi, le capitaine Quinet commence son repli. En passant aux lisières N.E. du village, il essuie un tir d'armes automatiques du clocher.

Le repli s'effectue néanmoins sans incident. Le capitaine Quinet, le lieutenant Imbona et leur personnel reçoivent un excellent accueil à leur arrivée à l'abri de Hatten.

A partir de ce moment les liaisons sont de nouveau rétablies entre le quartier et le P.C. du sous-secteur.


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