PRESENTATION
Le SECTEUR FORTIFIE DE HAGUENAU est l'un
des 25 secteurs fortifiés qui, de 1934 à 1940 et
géographiquement de la Mer du Nord à la Méditerranée,
constituaient l'ossature des organisations défensives des
frontières du pays connues sous le terme général de LIGNE
MAGINOT.
Destiné à la défense du nord de
l'Alsace, en particulier de la trouée de Wissembourg entre
Vosges et Rhin, voie naturelle d'invasion du pays déjà
empruntée en 1870 par les troupes de Bismarck, le SECTEUR
FORTIFIE DE HAGUENAU a été, parmi les 5 autres secteurs
fortifiés ayant existé en Alsace, celui qui a été doté des
ouvrages les plus nombreux, les plus solides et les plus
puissamment armés.
Au cours de la campagne de 1939-40,
obstacle majeur face aux plans d'Invasion de la Wehrmacht, le
S.F.H., ses ouvrages et les troupes de forteresse qui les
servaient, ont été violemment pris à partie par les forces
adverses qui ont vainement tenté d'effectuer une percée de la
ligne fortifiée. Alors que la plus grande partie du pays était
déjà aux mains de l'ennemi, le S.F.H. continuait le combat et
retenait toute une armée allemande. Le 1er juillet 1940, soit 5
jours après l'entrée en vigueur de l'armistice, les couleurs
nationales flottaient encore sur les ouvrages du S.F.H. La Ligne
Maginot avait ici rempli intégralement sa mission.
A la fin des hostilités, en 1945, les
ouvrages de la Ligne Maginot dans le nord de l'Alsace, pillés,
sabotés, parfois totalement détruits, sortaient gravement
endommagés du conflit. A partir de 1950, le Génie militaire
français reçut la mission de remettre en état les ouvrages
susceptibles de l'être, aussi la Ligne Maginot retrouvera-t-elle
au cours des années 50 une nouvelle jeunesse.
L'armée en assura la maintenance
jusqu'en 1967-68, puis, à l'exception de quelques rares
ouvrages, abandonna définitivement l'essentiel du système
fortifié dont beaucoup d'éléments furent alors vendus à des
collectivités locales ou à des particuliers.
Alerté par l'état d'abandon et de
dégradation croissante de la plupart des ouvrages du S.F.H., un
groupe d'Alsaciens constitua en 1988, à Hunspach, l'Association
des Amis de la Ligne Maginot D'ALSACE (A.L.M.A.) en vue de tenter
la sauvegarde d'une gamme d'ouvrages-témoins.
A l'heure actuelle, on peut dire que
cette autre mission a, elle aussi, été menée à bien puisque
depuis 1988 cinq ouvrages de différents types ont été pris en
charge et restaurés par l'A.A.L.M.A.. Aucun autre secteur de la
Ligne Maginot n'a fait l'objet d'autant d'efforts de
préservation et de mise en valeur.
CADRE GEOGRAPHIQUE
L'essentiel des ouvrages du S.F.H. est
disposés sur une ligne courbe partant de chaînon pré-vosgien
du Hochwald au nord-ouest et atteignant le Rhin à Fort-Louis au
sud-est. En réalité, si l'on tient compte des lignes d'alerte
et de résistance successives, ainsi que des organisations de
soutien des arrières, c'est tout l'angle nord-est de l'Alsace,
de Climbach et Wissembourg à Lauterbourg au nord, des Vosges à
Haguenau, Drusenheim et au Rhin au sud et à l'est, que couvre le
S.F.H.. Il s'inscrit donc grosso modo dans le quadrilatère de
Wissembourg-Lauterbourg-Drusenheim-Haguenau, soit sur une
superficie proche de 600 km2.
Néanmoins à l'heure actuelle, ce qu'il
reste du S.F.H. est véritablement matérialisé par l'ancienne
"ligne principale de résistance", c'est-à-dire par
l'ossature des ouvrages fortifiés - ouvrages d'artillerie,
casemates d'infanterie, abris d'intervalles et observatoires -
qui part du chaînon du Hochwald, passe par Schoenenbourg,
Hunspach, Hoffen, Oberroedern, Hatten, Leutenheim et Auenheim, et
rejoint la berge du Rhin à Fort-Louis.