Les aveugles et les sourds ...


26 avril 1940 :

Les permissions suspendues le 12 avril ont été rétablies. Au moment de l'attaque allemande, 12% des soldats de l'armée française se trouveront absents de leur unité.

30 avril 1940 :

Notre attaché militaire en Suisse reçoit et nous transmet des précisions qui se révèleront exactes : " L'Allemagne attaquera entre le 8 et le 10 mai. Axe principal d'effort Sedan. Occupation prévue de la Hollande, de la Belgique et du nord de la France en dix jours. Occupation de la France en un mois ".

Fin avril 1940 :

Le renseignement français signale que l'armée allemande resserre son dispositif au nord de la Moselle, face au Limbourg hollandais, de la Belgique et du Luxembourg.

1er Mai 1940 :

Au cours d'une soirée trop arrosée, l'attaché militaire allemand à Belgrade annonce la proximité d'une l'offensive.

3 Mai 1940 :

Le colonel de Gaulle  adresse à Paul Reynaud, président du Conseil, une lettre ou il note : "Les événements de Norvège font, après ceux de Pologne, la preuve qu'il n'y a plus, aujourd'hui, d'entreprise militaire possible qu'en fonction et à la mesure de la force mécanique. Or, le système militaire français est conçu, organisé, armé, commandé en opposition de principe avec cette loi moderne. Il n'y a de nécessité plus absolue, ni plus urgente, que de réformer radicalement ce système."

6 Mai 1940 :

L'antenne du service de renseignement allemand stationnée au Luxembourg  se replie.

7 Mai 1940 :

Le capitaine Archen, qui  sous la couverture d'un commerce de vins et spiritueux, dirige depuis quatre ans le service de renseignement  français au Luxembourg, communique à ses supérieurs les noms de quatre objectifs dont des détachements allemands devront s'emparer au  Luxembourg.

9 Mai 1940 :

Dans la grande salle du ministère des affaires étrangères, (puisque le président du Conseil, Paul Reynaud, est également ministre des affaires étrangères), se tient le conseil de cabinet.  Paul Reynaud a mis au courant le président Lebrun  ainsi que quelques autres ministres, de sa volonté d'obtenir de Daladier, ministre de la guerre, le renvoi de Maurice Gamelin, le général en chef de l'armée française et anglaise. 

Daladier défend la cause du général Gamelin. Paul Reynaud s'incline et démissionne. La France n'a plus de gouvernement. L'information doit rester secrète tant qu'un nouveau gouvernement ne sera constitué.

10 Mai 1940 :

La France n'a virtuellement plus de gouvernement et son général en chef, Maurice Gamelin, est lui aussi virtuellement démissionné. Début de l'offensive allemande.


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