Le
Maréchal Pétain, ministre de la guerre dans le gouvernement
"du 6 février" a dissous la C.O.R.F. à la date du 1er
janvier 1935.
Il
confia aux généraux commandant les secteurs frontaliers
l'organisation défensive du territoire. Ils disposaient des
troupes sous leurs ordres pour construire par main d'oeuvre
militaire les postes de tir de leurs armes, souvent en béton car
nos généraux appréciaient la solidité du béton.
Le
général Belhague n'avait pas pensé à créer un service de
relations extérieures pour expliquer la complexité des
sécurités offertes au personnel par les innovations de la
C.O.R.F.
Ce fut
le mythe du béton, jamais l'armée française n'a autant
construit de lignes de blockhaus en croyant rivaliser avec ceux
de la ligne Siegfried.
Le
colonel Rocolle a qualifié ces construction de
"fortification de pacotille", sans force motrice, ni
éclairage électrique, ni ventilation, avec des ouverture de
toute part, même frontales.
En mai
1940, les bombes d'avion ont renversé ces petits blocs pesant
200 ou 500 tonnes, c'est facile à comprendre par ceux qui ont
été secoués dans des blocs C.O.R.F. de 2000 à 5000 tonnes.
Les sommes ainsi gaspillées
(Cf Truttmann page 530) s'élèvent
au moins à 700 à 800 millions.
Ce
n'était plus les blocs C.O.R.F., la FORTIFICATION, mais dans
l'opinion, c'était toujours la "ligne
Maginot". Celle-ci ne définit
pas une technique, ni une robustesse. Elle est en elle-même un
emblème qui fédère les défenseurs autour de la patrie en
danger.
Les
amis de Maginot avaient promu cette dénomination après sa mort
en 1932, nos généraux ignorant les techniques nouvelles ont
suivi le voie de la grenouille de la fable, celle qui croit se
faire aussi grosse que le boeuf.
Ils
ont laissé les Français se bercer d'illusions en continuant
d'inclure les nouveaux fronts et les blocs construits par main
d'oeuvre militaire dans la "Ligne Maginot". André
Maginot, mort trop tôt pour la France, n'est en rien responsable
de cette appellation ambigue qu'il n'a jamais connue.
Nos
hommes politiques vivaient dans un pacifisme bêlant, prêché
par Briand, et auquel Daladier était sensible. Il est incroyable
que Daladier n'ait désigné un ministre de l'Armement en la
personne de Raoul DAUTRY, que tous lui recommandaient.
En
septembre 1939, nos dirigeants croyaient amadouer le caporal
Hitler. Il s'est révélé un joueur de poker sans foi, ni loi. Il
a mis à sa botte une Reichswehr, débarrassée de ses vieilles
armes de 1918 par nos Commissions d'armistice, prête à
s'équiper pour la guerre du gasoil, afin de gagner de vitesse
nos dirigeants.