La ferme du Commandant :
Elle fait partie de la sûreté des entrées du fort. Les quelques hommes qui séjournaient dans le casernement du bataillon, abandonné avant d’avoir été habité, avaient toute liberté de circuler pour chasser, ramasser des champignons, circuler dans les proches fermes vidées de leurs habitants par l’évacuation. Ils s’occupaient des vaches, moutons et poules récupérés. Ils ne dépendaient que du commandant qui allait au casernement, suivi du fidèle Deir-ez-Zor (son chien), méditer et se «ressourcer » selon l’expression des intellectuels.
Il avait aussi toujours un mot pour les hommes qui, munis d’une permission individuelle, allaient inspecter leurs maisons et leurs fermes pillées afin de récupérer quelque objet que leur demandaient leurs familles réfugiées en Haute-Vienne.
Vivres :
Les locaux à vivres étaient trop exigus et placés trop près de la cuisine dont les émanations des vapeurs les rendaient humides. Les vivres sont exposés à s'avarier rapidement dans l’humidité qui règne dans les dessous en été. Le pain moisissait. Après plusieurs essais, nous laissions les sacs de pain à l’entrée des munitions où régnait sensiblement l’ambiance extérieure.
Nous n’avions pas de chambre froide, grosse lacune. J’ai été en «réquisitionner » une dans Wissembourg vide. Nous l’avons transportée pièce par pièce dans un side – car d’électromécanicien. Elle présentait l’avantage d’être sèche, car l’humidité se condensait sur le réfrigérant.
Cantine :
Rien de prévu. Un cafetier alsacien a stocké sa bière dans un élargissement du couloir de la caserne. Il vendait du papier à lettres pour écrire aux familles évacuées, du fil et des aiguilles, etc. ...
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