L'attaque de Loupershouse


Le 2 juin 1940, vers 3h30 les Allemands attaquent Loupershouse avec d'importants éléments et notamment des canons antichar  P.A.K. (PanzerAbwehrKanone) de 37 mm et des mortiers qui pilonnent la croupe 280 où le lieutenant KRUMMENACKER et sa section sont attaqués de face par des allemands sortant d'Ellviller et sur sa gauche ouest par d'autres assaillants sortant de la forêt de Farschviller. Pendant ce temps, au blockhaus MC 8 E qui est attaqué au canon antichar, l'aspirant André PONEL téléphone au commandant GOUILLEUX pour lui expliquer la situation avec un calme et une maîtrise de soi remarquable. 

Les F.M. de Casemate couvrent parfois la voix de PONEL et de fortes explosions l'interrompent. PONEL évalue ses assaillants à un bataillon et a l'impression que Blockhaus M 34 est pris car il n'entend plus le F.M. faire feu. Il pense également que pour lui tout est fini. Dans l'écouteur, GOUILLEUX entend une forte explosion, puis le silence. Quelque chose a explosé à l'intérieur du blockhaus, a tué PONEL et a blessé trois hommes sur les dix-huit occupant le MC 8 E : Paul GERARD, René PIERRON et LEITHMANN.

Plus haut, au blockhaus M 34, dont PONEL n'a plus de nouvelles, le F.M. arrête l'ennemi pendant plus d'une heure mais les obus de P.A.K. 37 mm viennent à bout de la résistance, le caporal Léon LEBEL est tué et le soldat MATHIS blessé. Le caporal-chef Nicolas PICKEL, qui remplace le tireur F.M. tué sur sa pièce, sera mortellement atteint lorsque le combat dégénéra au corps à corps. Trois hommes réussissent à se replier avec le sergent RUINARD tandis que deux autres sont faits prisonniers.

Finalement, de la section PONEL, six hommes et le sergent RUINARD seulement ont pu se replier, alors que deux groupes ont disparu.

Sur la croupe 280, la situation n'est guère plus enviable. Le lieutenant KRUMMENACKER réclame un tir de barrage mais ne reçoit rien. Le téléphone est coupé. Des hommes de 280 se replient pour ramener quelques blessés. Ils ont beaucoup de difficultés pour rejoindre 280. Le capitaine DAUBENTON envoie en renfort trois F.M., des munitions et une partie des hommes de ce qui reste de la section PONEL. 

Vers 20 heures, le lieutenant KRUMMENACKER décide enfin de se replier en direction du Hosterbach sous la protection de Casemate S.T.G. B de l'aspirant LAMAZE, qui abat plusieurs allemands à sa poursuite. La section KRUMMENACKER a deux tués et quatre blessés.

Dans la nuit, l'ennemi occupe toute la côte d'Ellviller et domine ainsi la forêt du Kalmerich. Ainsi, la prise de contact est réalisée.

L'attaque d'Ellviller et de Loupershouse a fait 5 morts et 8 blessés du côté français. Du côté allemand, on ignore le nombre de pertes.


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