La première alerte


Une première alerte militaire se produit le 13 mai 1940. Les Allemands laissent croire qu'ils vont contourner les fortifications françaises de la Ligne Maginot par la région bâloise. Ce n'est que de l'intoxication, ils contourneront  la France par la Belgique.

L'armée suisse est sur le pied de guerre. C'est sa deuxième mobilisation générale (la première a eu lieu en septembre 1939). Ses effectifs n'ont pas évolué, 450 000 hommes.

Dans ces conditions elle aurait eu du mal à résister à une attaque frontale de la part de l'Allemagne, car elle est sous-équipée dans de nombreux secteurs.

Elle dispose de peu de chars et de canons antiaériens. Elle manque de cartouches, de carburant, de ravitaillement.

Quand des avions allemands survolent l'espace aérien helvétique, les chasseurs suisses engagent le combat . C'est ainsi que onze appareils allemands sont abattus ou contraints à atterrir en mai-juin 1940. Ces incidents aériens suscitent la colère des dirigeants du Reich.

Le Conseil Fédéral restitue les appareils qui sont encore en état, ainsi que leurs pilotes.

Fin juin 1940, le général Guisan ordonne une démobilisation partielle. Il ne conserva que 150 000 hommes en armes. C'est pourtant à ce moment-là que la Wehrmacht élabore ses plans d'attaque contre la Suisse.

Les documents retrouvés dans les archives allemandes montrent que l'état-major allemand ne craint guère la défense militaire suisse. Entre volonté de résister et concessions, Berne zigzague, car après l'effondrement de la France, la Suisse se retrouve bien seule face au Reich triomphant sur tous les fronts.

L'effondrement inattendu de la France fait l'effet d'un choc. Il ne reste que les forces de l'Axe (Allemagne et Italie) autour de la Confédération après l'armistice du 22 juin. La seule fenêtre pour entretenir des contacts avec le reste du monde est un petit bout de frontière avec la zone libre du sud de la France, entre Genève et le Valais.

L'Allemagne fait peur, rien ne semble pouvoir arrêter la Wehrmacht. Seule la Grande-Bretagne résiste encore. Berlin a signé un pacte de non-agression avec l'Union soviétique, les Etats-Unis ne donnent encore aucun signe de vouloir sortir de leur isolationnisme.

L'Allemagne a déjà conquis plusieurs petits pays paisibles ou neutres comme le Danemark, la Norvège, la Hollande, la Belgique.

Pourquoi ne s'emparerait-elle pas aussi de la Suisse, d'autant que le pays renferme une population importante de citoyens germanophones. Le retour au "grand Reich" de cette population serait un prétexte tout trouvé pour commettre une agression militaire de plus.




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